CHRONIQUE PAR ...
Fishbowlman
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
17/20
LINE UP
-Ian Anderson (chant+flute+guitare acoustique)
-Martin Barre
(guitare)
-Dave Pegg
(basse+mandoline)
-Mark Craney
(batterie)
-Eddie Jobson (claviers+violon)
TRACKLIST
1)Crossfire
2)Fylingdale Flyer
3)Working John, Working Joe
4)Black Sunday
5)Protect and Survive
6)Batteries Not Included
7)Uniform
8)4.W.D. (Low Ratio)
9)The Pine Marten's Jig
10)And Further On
DISCOGRAPHIE
Bah dis donc, je sais pas quel mouche a piqué Ian Anderson et ses sbires en cette année 1980, toujours est-il que pas mal de fans de la première heure ont du halluciner rien qu'en mattant la pochette ! On pouvait vraiment craindre le pire, c'est-à-dire que les gars commencent à verser dans du modernisme à 2 balles, avec boite à rythme, synthés FM insupportables et gros hits en herbe histoire de plaire au grand public !
Heureusement, il n'en est rien, mais A est quand même un album hors du commun et ceci est du en grande partie à l'arrivée du claviériste Eddie Jobson, venu donner un bon coup de pied au cul à une machine qui commençait un peu à tourner en rond vers la fin des années 70 ! D'où nous vient cette inspiration intergalactique de Ian Anderson, les auraient-ils vu ?? Mystère, mais pour sur, les puristes à l'époque ont bien du boycotter ce Tull là tant les claviers et synthés sont prédominants ! Du coup, l'album n'est vraiment pas abordable quand on est habitué à écouter du bon vieux rock comme un p'tit Aqualung ou Stand Up autour d'un feu de bois ! Ici, ce serait plutôt ambiance en route pour l'espace, la pochette symbolisant très bien cette volonté d'aller de l'avant ! Mais, fort heureusement, à part les sonorités modernes (pour l'époque !) des claviers, la production sonne vraiment 70's, donc pas de panique, on retrouve là du Tull de haute volée avec la flûte enchantée d'Anderson et des parties de claviers sautillantes, le tout emmené dans une cadence infernale, tout s'enchaîne à 100 à l'heure !!!! Parfois on perd même un peu les pédales, avec des refrains atypiques, des enchainements chaotiques et des choeurs robotiques d'un autre temps (bien marrant d'ailleurs !!!).
L'investissement artistique est total, on trouve de tout sur ce disque, car comme d'hab Jethro Tull mélange tout et n'importe quoi avec brio, que ce soit les mélodies "pop" que seul un gars comme Ian Anderson est capable de chanter ("Project and Survive", "Crossfire"), les harmonies vocales presque dansantes qui auraient pu faire un tube si le groupe avait adapté le tempo aux standards disco de l'époque ("Fylingdale Flyer"), les harmonies vocales futuristes sur fond de guitare bien heavy ("Batteries Not Included"), ou les grands moments de bravoure, dignes de figurer dans les classiques du rock progressif ("Black Sunday", assez sombre et "And Further On", plus posé, avec tous les 2 de superbes parties de claviers). Pas de temps mort donc, même si vers la fin de l'album, le groupe ralentit un peu la cadence en nous livrant 2 morçeaux plus traditionnels : "4WD (Low Ratio)", du rock sur fond de "piano-bar", succulent, et un instrumental exceptionnel, "The Pine Marten's Jig", très speedé (la routine) sur lequel le groupe semble remettre un instant les pieds sur terre (fini le voyage dans l'espace), avec cet espèce de banjo et le violon qui remplace le clavier, on se croirait revenu au temps où Ian Anderson arborait fièrement sa tenue de Robin des Bois !!!
Dans ces conditions et ce rythme effréné présent sur tout l'album, le dernier titre, "And Further On" donc, ferait presque office de ballade. Il est vraiment dommage que ce disque ne soit pas davantage reconnu par les fans comme un incontournable car la qualité de l'écriture et de l'interprétation sont difficilement critiquables, mais en tout cas il s'agit sans problème du meilleur album de Jethro Tull des années 80 !