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CHRONIQUE PAR ...

89
Fealakwen
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 18/20

LINE UP

-Aaron Turner
(chant+guitare)

-Jeff Caxide
(basse)

-Aaron Harris
(batterie)

-Michael Gallagher
(guitare)

-Bryant Clifford Meyer
(électronique)

TRACKLIST

1) The Beginning And The End
2) The Other
3) False Light
4) Carry
5) -
6) Maritime
7) Weight
8) From Sinking
9) Hym

DISCOGRAPHIE


Isis - Oceanic
(2002) - postcore metal prog - Label : Ipecac



C’est un joli nom, non ? Sans même penser à l’origine Egyptienne, Isis est un mot doux, basé sur une voyelle latine nasale, et n’utilisant pas de consonne gutturale. Et puis le disque lui- même est fichtrement bien présenté : une surface aquatique clapotante, sans aucune interruption brutale, et un envers totalement nu. Si on montre ça à a maman, on est sûr qu’elle nous  demande pourquoi on écoute de la musique Zen. Et ce n’est pas l’intérieur du boîtier qui la fera changer d’avis. Voyez donc.

Un joli papier dans un style papyrus, des gravures d’îles magiques dans le style de Gustave Doré, et des clichés monochromatiques de rivages variés. Tous ces indices nous font saliver d’avance, au moment où l’on presse délicatement le bouton play. Le mélomane curieux se réjouit d’avoir acheté un peu au hasard ce disque, qui le bercera en ces dimanches monotones. Et là… Déception. On se précipite sur la chaîne, craignant un dysfonctionnement. Et après avoir vérifié tous les câbles, on réessaie. Mais rien à faire, ce bruit de fond immonde est toujours là. Un truc grave, désaccordé, intermittent. Et puis le livret si joli, il comprenait des textes ? Où ont-ils bien pu passer ? Et soudain c’est le choc. Ce son… C’est une voix ! Bienvenue à toi, cher néophyte, tu viens de pénétrer le petit monde du Postmetal contre ton gré, pris au piège par ces atours trompeurs que revêtait l'objet (le démat', c'est mal). Mais tout de même… Se pourrait-il vraiment que le groupe soit assez retors pour t’avoir ainsi abusé, afin de t’assaillir sous leurs accords brutaux ? Non bien sûr ! Et puis, tu ne veux pas perdre ta quinzaine d’euros ainsi investie ! Tu persévères donc, et réinsères l’objet maudit dans le lecteur. Bien t’en as pris. Car ce faisant, tu as accepté de t’engager sur le chemin tortueux et violent qui mènera ta tendre oreille vers des lieux oniriques. Oceanic est tout sauf une imposture. Certes, il est d’une rare difficulté d’accès, le metalleux de bon goût sait que les travaux musicaux les plus marquants sont ceux qui, peu à peu, prennent une immense ampleur, vous emplisse, vous anime. Ainsi vous vivez les notes, et la weed sonore fait effet. Non, les rastas n'ont pas droit à l'apanage du délire conscient, et on va vous le prouver, et rigoureusement. Avec un seul petit nom, celui du leader de tout ce petit monde : Aaron Turner. Prosternez-vous, mécréants.
Aaron Turner, leader de la formation, est un génie, au sens où l’entendait Blaise Pascal. Comment ? Tu n'as pas appris lors de ta prime jeunesse la définition du génie selon ce grand penseur Français ? C'est mal. Heureusement, Les Éternels sont là : le génie est celui qui «crée son propre domaine de pleine expression». Ce qui colle parfaitement à notre Bostonien (si, c'est dans le Robert.), qui est parvenu à faire ce que chaque artiste veut réussir : ajouter à l’essence brute de sa musique des dimensions figuratives, inqualifiables, qui vous prennent aux tripes, sans que vous ne sachiez réellement quel est l’élément déterminant qui vous apporte cette extase. La formation est banale : deux grattes, une basse, une batterie. Et pourtant, les pièces maîtresses hurlées s’enchaînent et vous guident vers ces îles aperçues dans le livret, de main de maître, mais toujours par étapes, comme l’indique le petit logo figurant à côté du logo du groupe : des strates aquatiques masquées sous la surface. Et pour arriver à la dernière, bon Dieu non, c'est pas gagné. La brutalité de Mosquito Control est définitivement rangée au placard, et on s'achemine vers un album dans la continuité de Celestial, en pire. Le registre est clairement celui du concept album, et nombreux sont les morceaux qui sont directement liés aux autres par un pont aérien. Mais pour les flemmards, on va tenter d’extraire quelques noms révélateurs du talent latent. “The beginning and the end“ très certainement, tant cette (putain de) masterpiece condense les différents aspects d’Isis, entre chant sludge et longues phrases musicales, complexifiées à chaque réitération. Ou encore “From sinking“, trente bars qui vous assomment. Et surtout, “Carry“, LE morceau de l'album. Quatre minutes de dialogues entre charleston, grosse caisse, et guitare terriblement distordue, le tout servant d’introduction à un immense morceau de chant mixte.

Un point négatif, pour ne pas faire le fanboy, et jouer au journaliste blasé ? Nan. Quand c'est parfait, on se tait, et on admire. Un album à la limite du musical, produit d’un esprit venu d’ailleurs, mais aussi une œuvre difficile à assimiler, qu’il conviendra de ne pas gâcher par une écoute forcée. A la portée des habitués, pour leur plus grand bonheur. Ensuite, on pourra s'attaquer à Panopticon. Non non, je ne salive pas. Du tout du tout.



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