CHRONIQUE PAR ...
Dommedag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Aaron Turner
(chant+guitare)
-Mike Gallagher
(guitare)
-Bryant C. Meyer
(clavier)
-Jeff Caxide
(basse)
-Aaron Harris
(batterie)
-Jutin Broadrick
(remix de la piste 5)
TRACKLIST
1) SGNL>05 (Final Transmission)
2) Divine Mother (The Tower Crumbles)
3) Beneath Below
4) Constructing Towers
5) Celestial (Signal Fills The Void)
DISCOGRAPHIE
Vous n’en aviez pas assez eu avec Celestial ? Et bien voici l’EP bonus qui rajoute 35 minutes à l’album précité. Et, à défaut de remix inutiles ou de reprises douteuses, on n’a droit qu’à du nouveau matériel. Un an plus tard, on pourrait légitimement craindre de ramasser les chutes de studio, indignes de figurer sur le précédent effort. Mais c'est sans compter sur le talent des Louisianais d'Isis.
L’accueil s’effectue encore sur un bruit de machine, le dernier auquel on aura droit, la transmission finale. Et c’est tant mieux, parce que ce n’était pas tellement utile. Les titres des morceaux font encore référence à la fameuse tour, avec "Constructing Towers", ou "Divine Mother (The Tower Crumbles)". Une façon pour le groupe de signifier leur continuité conceptuelle par rapport aux morceaux de Celestial. Et quand déboule le premier mur de parpaings, on se retrouve encore en terrain connu. Guitares et basse très massives, toujours aussi assoiffées de dissonances, avec ce vocaliste adepte de l’arrachage méthodique de cordes vocales et cette batterie chaotique. Pour le bonheur des amateurs de moustiques, les chansons tendent plus vers le premier jet des Louisianais, bien que n’y revenant pas totalement. Ce sera simplement plus « IN YOUR FACE MOTHERFUCKER, I DARE YOU DOUBLE DARE YOU ».
Enfin le seul problème de cet EP, c’est de proposer des titres qui synthétisent tout ce qu’Isis a pu faire de bien jusque-là, à savoir la destruction tellurique, les dissonances malsaines et oppressantes, et les petites envolées atmosphériques à grand coup de crescendos. Du coup, le massif "Divine Mother" se place directement comme l’un des meilleurs morceaux de la formation, en reprenant tout ça, et en y ajoutant une ambiance apocalyptique délectable. En revanche, si une chose est à reprocher ici, c’est bien "Beneath Below", inécoutable au casque, sous peine de perdre 35% d’audition minimum. Pouce rouge pour le coup. Heureusement que "Constructing Towers" montre le talent du groupe pour les montées en puissance, puisque celle-ci s’étale sur huit minutes complètes. Enfin, l’EP s’achève avec "Celestial (Signal Fills The Void)", morceau que l’on pourrait presque qualifier d’ambiant, tant il se base sur l’évolution d’un seul motif pour remplir presque dix minutes. Et pourtant, ça marche, puisque c’est un long voyage parmi les nuages.
Complétant à merveille un Celestial qui ouvrait des voies nouvelles, SGNL05 offre des morceaux légèrement hétéroclites qui témoignent des différents masques que peut revêtir le groupe. Si tous ne méritent pas forcément le détour, les pistes dans la pure continuité de l'album précédent permettent de prolonger encore un peu le plaisir, avant le changement radical de direction artistique qu'apportera Oceanic.