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CHRONIQUE PAR ...

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Lucificum
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 19/20

LINE UP

-Byron
(chant)

-Chris Maudling
(guitare)

-Jason Porter
(basse)

-Leon Forrest
(claviers)

-Jonny Maudling (batterie+claviers)

TRACKLIST

1)Black Dragons Soar Above The Mountain Of Shadows (Prologue)
2)To Dethrone The Witch-Queen Of Mytos K’unn (The Legend Of The Battle Of Blackhelm Vale)
3)As The Vortex Illumines The Crystalline Walls Of Kor-Avul-Thaa
4)Starfire Burning Upon The Ice-Veiled Throne Of Ultima Thule
5)Journey To The Isle Of Mists (Over The Moonless Depths Of Night-Dark Seas)
6)The Splendour Of A Thousand Swords Gleaming Beneath The Blazon Of The Hyperborean Empire
7)And Lo, When The Imperium Marches Against Gul-Kothoth, Then Dark Sorceries Shall Enshroud The Citadel Of The Obsidian Crown (Episode: VIII)
8)Summoning The Guardians Of The Astral Gate
9)In The Raven-Haunted Forests Of Darkenhold, Where Shadows Reign And The Hues Of Sunlight Never Dance
10)At The Altar Of The Dreaming Gods (Epilogue)

DISCOGRAPHIE


Bal-Sagoth - Starfire Burning Upon The Ice-Veiled Throne Of Ultima Thule



Une fois n’est pas coutume, pour commencer cette chronique et peut-être faire gagner du temps à quelques-uns, faisons passer un test au lecteur. En répondant à ces quelques questions, il saura tout de suite si ce disque est fait pour lui et si ça vaut le coup de lire la suite. Commençons : Faites-vous fréquemment des parties de AD&D ? Possédez-vous l’intégrale des BO des films Conan ? Avez-vous déjà consacré des après-midi à jouer à Warhammer 40k ? Avez-vous vu (et aimé) les trois volets du Seigneur des Anneaux au cinéma ? Avez-vous déjà lu des romans tirés des univers de Games Workshop ? Si, à l’ensemble de ces questions, vous avez répondu par la négative, il y a de fortes chances que vous ayez à passer votre chemin…

Bal-Sagoth, ça n’est pas de la musique. C’est une entité qui s’affranchit des contraintes inhérentes à toute création musicale et séduit son public par toute une palette de moyens d’expression. On a la forme, bien sur : la musique, sur laquelle nous reviendrons. Et puis, il y a le fond. Et c’est avant tout là que Bal-Sagoth se démarque de toute concurrence en créant un vaste univers qui sert de support et de ligne directrice à l’ensemble de l’œuvre. Et dissocier la musique de Bal-Sagoth de son univers, c’est un peu comme regarder un épisode de Star Trek en version bulgare non sous-titrée, on perd toute la substance de la chose. Bien que principalement héroïc-fantasy, le concept de Bal-Sagoth dans son ensemble touche également à la science-fiction, à l’occulte, aux anciennes civilisations et à l’archéologie Lovecraftienne. Les booklets du groupe sont en général très touffus, contenant bien plus que les paroles/narrations des chansons, et rédigés en vieil Anglais, rendant leur compréhension ardue pour qui n’est pas versé dans la langue de Shakespeare. Mais finalement, pas besoin de décrypter précisément les tenants et aboutissants de cette saga pour se plonger dans cet univers : il suffit d’être armé d’une bonne dose d’imagination.

Car si tout est fait pour proposer une assise solide à l’ambitieux concept narratif du groupe, on constate que la musique n’est pas en reste et a été pensée pour provoquer l’imagination de l’auditeur et faire surgir en lui d’épiques fresques héroïques. Souvent réduit à un simple groupe de black metal symphonique, trop souvent (et abusivement) taxés de plagiat de Cradle of Filth, les Anglais ont l’audace de se démarquer en poussant leur concept jusqu’au bout. Oui, il s’agit de black metal si l’on se réfère à la voix criée de Byron ou à la production de l’album, mais l’ambiance que dégage Bal-Sagoth, elle, est loin de la fréquente surenchère de haine et de ténèbres que recherchent fréquemment les groupes de metal noir. Ici, on passe tour à tour par de lyriques envolées, des cavalcades de guitares et de dramatiques éloges funèbres, on assiste à de guerrières exhortations et à de démoniaques invocations. A grands renforts de claviers, Bal-Sagoth ne fait jamais retomber la pression et provoque ses auditeurs avec ce concept jusqu’au-boutiste, aux arrangements ampoulés et aux ambiances tortueuses.

L’album commence en grande pompe avec "Black Dragons…", traditionnelle introduction purement symphonique digne d’une musique de film. Le premier véritable titre "To Dethrone The Witch Queen…" donne le ton : les déclamations sentencieuses de Byron se posent sur d’énormes riffs de guitares enrobés de majestueuses orchestrations. Le rythme se casse sans cesse, les variations abondent, les ambiances évoluent. "As The Vortex Illumines…" et son intro symphonique enfonce le clou, et après une courte plage narrative, se déchaîne en balançant de furieuses trompettes sur fond de riffs colériques. "Starfire Burning…" commence par une longue plage d’ambiance sur laquelle Byron officie, supporté par une de ces mélodies comme seul Bal-Sagoth semble être en mesure de composer. La suite sera épique, rapide, et violente avec le tortueux "Summoning The Guardians", le très sombre "The Splendour Of A Thousand Swords", et le tout s’achève comme ça a commencé sur une plage symphonique uniquement composée de chœurs et de violons.


Les émotions et ambiances que l’on trouve dans ce Starfire Burning… ne sont pas des plus variées, mais elles sont diablement efficaces. Et, dans ce périlleux exercice, Bal-Sagoth s’en sort avec les honneurs. Périlleux, parce que face à la critique les Anglais sont très vulnérables. Il est bien facile de démolir en quelques mots leur univers, leur musique, leur concept et de les tourner en ridicule. A l’instar d’un fan absolu de Conan le Barbare et de ses muscles huilés, l’amateur de Bal-Sagoth entendra bien souvent l’objet de son admiration raillé pour ses narrations, son approche purement onirique et ses claviers grandiloquents, bref : tout ce qui fait la force et la qualité de cet album incontournable.


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