CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
16.5/20
LINE UP
-Byron Roberts
(chant)
-Jonny Maudling
(claviers)
-Chris Maudling
(guitare)
-Mark Greenwell
(basse)
-David Mackintosh
(batterie)
TRACKLIST
1)The Sixth Adulation Of His Chthonic Majesty
2)Invocations Beyond The Outer-World Night
3)Six Score And Ten Oblations To A Malefic Avatar
4)The Obsidian Crown Unbound (Episode: IX)
5)The Fallen Kingdoms Of The Abyssal Plain
6)Shackled To The Trilithon Of Kutulu
7)The Hammer Of The Emperor
8)Unfettering The Hoary Sentinels Of Karnak
9)To Storm The Cyclopean Gates Of Byzantium
10)Arcana Antediluvia
11)Beneath The Crimson Vaults Of Cydonia
12)Return To Hatheg-Kla
DISCOGRAPHIE
Alors que je m’en étais arrêté au Starfire Burning Upon The Ice-Veiled Throne Of Ultima Thule, cet album de 1996 aux titres aussi longs qu’épiques, voici le sixième et tant attendu nouvel opus de Bal-Sagoth, cinq ans après Atlantis Ascendant, pas des plus remarqués. Tout ce temps aura servi à composer une nouvelle fois une épopée magique dont seul le groupe a le secret: le symphonic baroque black metal. Encore une fois, la douzaine d’écoutes ne sera pas de trop pour comprendre un peu de quoi il s’agit et pour pénétrer dans ce monde musical très élaboré, complexe tel un labyrinthe, aux claviers et orchestrations ultra épiques et variées, et surtout, oui surtout, ce double chant narré et extrême assez unique.
Si on avait eu du mal à se sentir imprégné des précédentes réalisations, The Chthonic Chronicles est une porte un peu plus ouverte vers ce que le combo anglais tient à exprimer. Peut-être parce que le coté tragique et surtout la production tient cette fois la route. Alors bien sûr il y aura toujours ce petit côté kitch et burlesque qui revient de temps à autre, mais tout ceci est vite oublié parce les ambiances sont très bien amenées et l’on est vite aspiré par l’instrumentalisation déstructurée et un peu folle, variant entre le pur orchestral, le death/black costaud et les narrations épiques et sombres.
Si les riffs sont bien tranchants et les claviers une symphonie malade épique complexe, Bal-Sagoth n’en oublie pas ses origines plus extrêmes. "Unfettering The Hoary Sentinels Of Karnak" et "Invocations Beyond The Outer-World Night" reflètent bien ce propos. Ne s’arrêtant pas aux claviers de base, Bal-Sagoth emploie ici tout un attirail invraisemblable et magique pour amener l’auditeur dans un monde aventureux. Les rythmiques, les flûtes, les orchestres, les chants d’opéra féminins et masculins etc: tout cet ensemble subtil forme un support presque cinématographique à la Seigneur Des Anneaux, Conan le Barbare ou encore Final Fantasy. Quelques titres sont d’ailleurs l’occasion pour ces ambiances de s’épanouir pleinement dans un cercle instrumental comme "To Storm The Cyclopean Gates Of Byzantium" et "The Fallen Kingdoms Of The Abyssal Plain", excellent par son approche électro. Le dernier "Return To Hatheg-Kla" se veut une fin noire et maléfique, dans le même ton que l’introduction au premier titre "The Sixth Adulation Of His Chthonic Majesty".
Le chant de Byron s’est largement amélioré, notamment les narrations, un vrai plaisir auditif pour ceux qui adorent ce genre d’extras un peu tragiques, ajoutant une pincée de sel au power metal développé par ailleurs. Sans jamais trop en faire, les narrations équilibrent assez justement les parties violentes des partis plus calmes. Le chant extrême hurlé contre balance cet effet. Peut-être eu il été souhaité que ce dernier soit mis davantage en avant, pour donner une puissance supplémentaire à la face extrême de Bal-Sagoth. N’ayant pas les paroles de cet opus, il sera difficile de donner un avis concernant l’épopée racontée par The Chthonic Chronicles, certainement plus épique et surtout plus sombre que jamais. Plus sombre aussi par une réalisation mieux contrôlée, les guitares étant bien mixées avec les claviers et la batterie n’est pas en reste.
Bref, il n’est pas facile de faire un état des lieux de tout ce que peut apporter musicalement un tel album tellement l’ensemble est complexe, et cela sur plus d’une heure (album le plus long du groupe à ce jour). Il est très probable qu’il ne plaise en rien aux plus puristes du genre, mais qui a de l’ouverture d’esprit et surtout une envie de se laisser mener par le lyrisme grandiloquent de Bal-Sagoth adorera cet album. Et de toute façon qu’il plaise ou non, il sera (avec certainement quelques autres du même groupe) une pièce à part entière dans le milieu du métal extrême.