CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
13/20
LINE UP
-Byron
(chant)
-Jonny Maudling
(claviers)
-Chris Maudling
(guitare)
-Mark Greenwell
(basse)
-Dave Mackintosh
(batterie)
TRACKLIST
1)The Epsilon Exordium
2)Atlantis Ascendant
3)Draconis Albionensis
4)Star-Maps Of The Ancient Cosmographers
5)The Ghosts Of Angkor Wat
6)The Splendour Of A Thousand Swords Gleaming Beneath The Blazon Of The Hyperborean Empire (Part: III)
7)The Dreamer In The Catacombs Of Ur
8)In Search Of The Lost Cities Of Antarctica
9)The Chronicle Of Shadows
10)Six Keys To The Onyx Pyramid
DISCOGRAPHIE
Un album tous les deux ans : c’était jusque-là le rythme de croisière des Anglais de Bal-Sagoth. Et c’est donc logiquement deux années après le controversé The Power Cosmic que nos vaillants conteurs sont de retour. Sous le bras, le cinquième chapitre de leur histoire, nommé sobrement, comme c’est le cas depuis trois albums, Atlantis Ascendant. Jusqu’ici, Bal-Sagoth était assez proche du sans faute, si l’on oublie un premier album balbutiant qui aura eu le mérite d’attirer l’attention sur eux pour le deuxième album. Maintenant parvenu à maturité, Bal-Sagoth avait comme défi de ne pas faire retomber le soufflé tout en essayant de proposer à chaque fois quelque chose de différent.
Une fois de plus, on commence avec une introduction symphonique. Bal-Sagoth choisit donc de jouer la sécurité, histoire de ne pas dérouter les fans. On retrouve donc une courte plage instrumentale sans aucune surprise, voire qui tend à blaser vaguement l’auditeur qui connaît les albums précédents. On attend donc la suite de pied ferme, parce que les ambiances typées musiques de films, ça va cinq minutes, mais tout le monde sait pourquoi vous êtes là : vous attendez de la narration et de l’épique. C’est donc avec joie qu’on accueille les premières notes de "Atlantis Ascendant". Première constatation, la production n’a quasiment pas bougé d’un iota depuis The Power Cosmic. On pourrait supposer vu le peu de temps qui séparait les deux albums que les frères Maudling n’ont pas vraiment pris le temps de prendre du recul sur leur œuvre et de faire une refonte de leur son.
Ce qui en soi n’est pas un drame, car la production reste claire, majestueuse et puissante. On retrouve d’emblée les éternels gimmicks du groupe, les voix typées black-metal, les synthés et les narrations. On enchaînera sur "Draconis Albionensis" et "Star Map of The Ancient Cosmographers", deux titres sans grande originalité, puis sur "The Ghost Of Angkor Wat", simple transition de deux minutes trente ne comportant qu’un son sourd de synthé. Arrivé à ce point, le bilan est assez désolant. Efficace mais sans surprise, déjà entendu sur les trois derniers albums… Bal-Sagoth serait-il en train de s’étouffer dans sa propre grandeur et de se noyer dans sa prétention ? Ou bien l’auditeur finit-il par être saturé par ce concept ? On pourra arguer au final que, si toutes les composantes sont là, il manque à la première moitié de cet Atlantis Ascendant la chose essentielle qui faisait jusque là de chaque album des Anglais une œuvre cohérente et passionnée : l’audace.
Heureusement, les choses changent radicalement par la suite. La longue pièce "The Spendour Of A Thousands (…) Part III" renoue avec la grande tradition de Bal-Sagoth. Guitares furieuses, complexité et variété, cette chanson réveille l’auditeur qui commençait à s’assoupir doucement. Et c’est l’œil à moitié ouvert qu’il reçoit en pleine face l’une des meilleures chansons que le groupe nous ait jamais pondues : "The Dreamer in The Catacombs Of Ur". Basée sur du mid-tempo, elle nous emmène sur des rythmes entêtants, des mélodies complexes et osées, de la rage, du lyrisme et des flûtes Chtoniennes sur fond d’incantation Lovecraftienne : du pur bonheur. A ce point, on ne peut être que rassuré que Byron puisse encore nous faire vibrer de la sorte et nous faire voyager par la pensée dans les obscures catacombes d’une citée oubliée. Le reste de l’album concrétisera cet effort avec deux titres majestueux et sacrément bien amenés où l’on retrouve les fameuses narrations de Byron au mieux de sa forme et une outro symphonique.
Le line-up et les procédés n’ont donc pas changé depuis The Power Cosmic, mais tandis que ce dernier restait cohérent dans la durée, cet Atlantis Ascendant est très inégal. Sur cette galette, Bal-Sagoth confine par moment au pur génie et sombre par endroits dans une médiocrité toute relative, en tous cas bien moins audacieuse que ce à quoi les Anglais avaient pu nous habituer. Même la pochette ressemble de façon troublante à celle de l’album précédent. On ressort donc de ce voyage avec une impression assez mitigée, et on en vient à penser qu’une pause serait bénéfique, le temps pour Bal-Sagoth de faire le point et de titiller à nouveau les muses. On verra qu’il n’en sera pas autrement et que cinq longues années auront été nécessaires à l’accouchement de la dernière page de leur hexalogie. On verra aussi que ça en valait la peine.