CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
16.5/20
LINE UP
-Byron
(chant)
-Chris Maudling
(guitare)
-Alistair Mc Latchy
(basse)
-Leon Forrest
(claviers)
-Jonny Maudling
(batterie)
TRACKLIST
1)Battle Magic
2)Naked Steel (The Warrior’s Saga)
3)A Tale From The Deep Woods
4)Return To The Praesidium Of Ys
5)Crystal Shards
6)The Dark Liege Of Chaos Is Unleashed At The Ensorcelled Shrine Of A’zura-Kai (The Splendour Of A Thousand Swords Gleaming Beneath The Blazon Of The Hyperborean Empire Part: II)
7)When Rides The Scion Of The Storms
8)Blood Slakes The Sand At The Circus Maximus
9)Thwarted By The Dark (Blade Of The Vampyre Hunter)
10)And Atlantis Falls...
DISCOGRAPHIE
Des shamans, des oracles, des guerriers… de puissants rois plein de noblesse et de courage… de perfides magiciens aux noirs desseins… des continents oubliés et des batailles qui ravagent les contrées de l’Hyperborée… d’infâmes monstruosités qui polluent l’espace et l’esprit… c’est de tout cela (et bien plus encore) qu’il s’agit pour ce nouvel opus de Bal-Sagoth. Vous l’aurez compris, les Anglais ne sont pas décidés à descendre de leur univers onirique pour nous parler des problèmes de chômage, d’insécurité ou du cours de la bourse qui s’effondre. Et c’est tant mieux : car le précédent voyage qu’ils nous avaient offert était véritablement dépaysant, permettant à nos esprits terre-à-terre de voguer sur les nuages de l’imagination et de survoler avec hauteur de grandioses paysages.
Donc, on remet ça. Cette fois ci, le groupe a décidé de faire concis pour le titre de l’album. Histoire sans doute de donner moins de blé à moudre aux détracteurs du groupe que le titre du précédent opus avait dû faire beaucoup rigoler. Quoiqu’il en soit, si on pouvait craindre une réorientation musicale du groupe qui aurait suivi logiquement la concision nouvelle du titre, il n’en est rien. Bal-Sagoth reste ce monstre de grandiloquence ampoulée, de prétention et de mise en scène baroque qui les avait fait découvrir aux oreilles ébahies du grand public. Donc si vous n’aviez pas accroché au précédent opus, je ne vois guère de raison qui vous ferait aimer celui-ci. Par contre, si vous aviez adhéré alors vous jetterez probablement une oreille avide sur ce Battle Magic. Est-ce à dire que l’on a droit à une resucée de Starfire Burning ?
Eh bien non. Certes, la recette ne change pas et je ne me lancerais pas dans une éprouvante description de la musique de Bal-Sagoth, mais ce Battle Magic apporte son lot de nouveautés. Déjà, on constatera que la production n’est pas la même : les guitares sont très sèches et tranchantes, ce qui leur permet de véritablement se détacher des sons de synthés, toujours aussi présents. L’ensemble respire mieux, et la batterie est la grande gagnante de cette amélioration en étant plus compacte et puissante que par le passé. La voix, elle, ne change pour ainsi dire pas, bien que Byron ait amélioré son chant hurlé. Bref, si le fond reste grosso modo le même, la forme y a gagné et cet album fait indéniablement plus professionnel. Quant au packaging, on retrouve un beau livret toujours aussi touffu, avec des pages et des pages noircies des mots de Byron, toujours aussi obscur dans son Anglais de haute volée.
C’est désormais une obligation quasi contractuelle entre Bal-Sagoth et ses fans : l’album commence avec une plage symphonique. Celle-ci, de très bonne facture, introduit les violons pizzicatos et les trompettes, tout à fait digne d’une musique de film, à l’ambiance changeante et oscillant entre le dramatique et le lyrique. Puis l’album commence véritablement avec "Naked Steel (The Warrior’s Saga)" et son énorme riff d’introduction. Le ton est donné : on retrouve les passages typiquement black metal (blast beats, voix criardes…) qui ont toujours été partie prenante du groupe. La musique est toujours aussi complexe et fourmille de changements d’ambiances et de rythmes, les guitares font la part belle aux mélodies sur fond des narrations inspirées de Byron. La musique, toujours intégralement composée par les frangins Maudling, a gardé cette marque de fabrique qui rend Bal-Sagoth si caractéristique et unique dans le monde du metal.
L’album se poursuit avec de véritables bombes comme "A Tale From The Deep Wood" ou encore "The Dark Liege Of Chaos Is Unleashed…". On l’a dit, cet opus a gagné en complexité par rapport au précédent, et c’est avec "Blood Shlackes The Sand At The Circus Maximus" que se concrétise vraiment cet effort d’innovation. Quasiment instrumentale, ce titre de metal-peplum (!) de plus de huit minutes est une véritable bande originale à lui seul. Complètement fou, varié et ambitieux, on retrouve la quintessence de l’esprit de Bal-Sagoth dans ces lignes de guitares hallucinées et ces rythmes martiaux. Et pour finir en beauté, le titre "Thwarted By The Dark (Blade Of The Vampyre Hunter)" et son magnifique passage narré sur fond de guitare déchirante restera dans les annales du groupe. Sans surprise, Bal-Sagoth clôt ce chapitre de la saga avec une nouvelle plage symphonique à l’ambiance plus douce et planante que celle d’ouverture.
Alors, ma foi, que penser de cet album par rapport au précédent ? Eh bien, Bal-Sagoth a gagné en complexité, en originalité et globalement la production est meilleure. Pourtant certains titres sont nettement moins intéressants, comme "Return To The Praesidium Of Ys", et il a en règle générale perdu un peu d’agressivité et de rage rapport à Starfire Burning…. On regrettera la puissance épique des cavalcades qui ont laissé la place à des ambiances plus subtiles et moins « brut de décoffrage » que par le passé. Mais cela n’ôte en rien de la majesté de l’ensemble de l’album, qui reste loin au dessus de la majorité des groupes de black metal symphonique (ce que finalement, Bal-Sagoth n’est pas vraiment…) sans atteindre encore la consécration avec un album qui se serait affranchisdes faiblesses inhérentes à l’ambitieux concept de nos guerriers Hyperboréens.