Une brève histoire du metal noir



 


Le déclin inexorable



Après l'illumination extrême de ce milieu des années 90, le black metal ne pouvait plus respirer. La transition trop brutale de l'explosion norvégienne au reste de l'Europe (et du monde) ne se fait pas sans heurts et les dommages collatéraux sont à décompter. Pourtant, la situation n'est pas aussi catastrophique que le fan d'alors a voulu le croire. L'expérience directe est toujours trop émotionnelle pour conter un rendu objectif de la situation, surtout dans le cas d'une musique si attachée à son intégrité. Cette intégrité tant chérie, qui n'a jamais voulu dire grand chose tant la situation était dominée par des post adolescents, va se retrouver diluée dans les affres de la diffusion à grande échelle. Et 2e phénomène implacable, après avoir été à la mode, bien logiquement, le black metal se retrouve dans la situation du has been.

Un déclin inexorable qui s'ouvre pourtant avec Cradle of Filth, encore, qui réussi la passe de 3 avec Cruelty and the Beast. Toujours aussi mélodique et travaillé dans son enrobage, l'album asseoit le statut du groupe de groupe le plus vendeur du genre. Malheureusement, le son absolument catastrophique et scandaleux (se permettant d'avoir une batterie encore plus saccagée que sur le précédent...) pour un groupe de cet acabit vient ternir le tableau. 
Dimmu Borgir de son côté acquiert son statut de « concurrent » à Cradle en sortant Enthroned Darkness Triumphant, très mélodique lui aussi (trop en fait pour certains), très violent mais avec des claviers encore plus présents par riffs successifs. Les chiffres de vente, bien que pas encore à la hauteur de ceux de Cradle, sont très bons. 
Dans un black beaucoup plus tranchant et pur, Marduk crée Nightwing, qui apporte de l'air frais en mettant quelque peu de côté les blast continus pour introduire des pointes de heavy (n'en oubliez cependant pas l'excellent Heaven Shall Burn... When We Are Gathered). Porté par d'excellents riffs, des atmosphères variées l'album enchaînant les blasts et les mid tempos, tout en conservant une cohérence globale (cohérence renforcée par le fait qu'il y ait un concept sur Dracula derrière), il s'agit tout simplement de son meilleur album d'alors. 

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« Notre meilleur album ? Oui pourquoi pas. Vous en reprendrez bien une louche. »

Cette année 1998 est donc très bonne au niveau chiffre de vente. Pourtant artistiquement, ces 3 albums masquent la forêt, cruellement vide. Les grands groupes ne produisent plus, seul Immortal a réussi à continuer, non sans mal. En effet, le groupe perd son guitariste Demonaz en 1997 pour des problèmes physiques à l'avant-bras (rien à voir avec ce à quoi vous pensez. Enfin, normalement.) et c'est donc Abbath qui se voit propulsé au rang de guitariste-chanteur (d'aucuns ont parlé de « crapaud-hurleur »). Blizzard Beasts qui naît de cette ablation est l'album typique du cul entre 2 chaises. Les blasts frénétiques de la cacophonie passée ne sont pas encore totalement oubliés mais le groupe s'essaie également à de premières touches plus heavy, sans réellement choisir de direction. Le résultat final donne ce qui demeurera comme l'unique raté de leur carrière.
 
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« On ne peut pas toujours être immortel... (voire mortel) »

1999 continue le travail de sape de 1998, à savoir peu de sorties artistiquement valables. Immortal se relève de ses galères avec At the Heart of Winter qui calme très clairement le jeu niveau blasts et consolide les influences heavy entrevues dans les chansons du grand frère. L'album est surprenant mais devient un classique de la 2e période du groupe, plus posée et réfléchie, mais aussi plus talentueuse. Etonnamment, Immortal prouve qu'il a autant, sinon plus, de talent dans la composition de titres plus réfléchis.
 
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« Ca va mieux ! »

Satyricon se mue aussi dans un Rebel Extravaganza remplit de violence crue et de touches électro. Ca reste très bon, cependant moins que Nemesis Divina et les fans crient à la trahison. C'est pourtant oublier bien vite l'impeccable talent de compositeur de Satyr, qui est toujours capable de délivrer des titres hors du commun tels que "Tied in Bronze Chains" qui a pour obligation de calmer même les plus sceptiques sur la volonté réelle du groupe de faire toujours du black metal violent et malsain.
L'infatigable Dimmu Borgir fait grincer de plus en plus les dents en sortant Spiritual Black Dimension dont l'imagerie est de plus en plus travaillée et surtout dont la musique devient incroyablement facile d'accès. De grandes envolées de claviers très doux entretiennent le caractère quasi pop de l'album et les guitares tout sauf black enfoncent le clou. Le groupe perd en force black metal ce qu'il gagne en accroche et efficacité. 
Emperor sort lui aussi un album, mais il laisse un sentiment très mitigé aux fans. IX Equilibrium est en effet difficilement qualifiable de black metal réellement. Clairement influencé death et heavy il valide la direction vers une musique toujours plus complexe du groupe. Immense déception pour certains, il demeure l'album hautement recommandable d'un groupe que le génie n'a pas fui pour autant, pour preuve l'éclatante "Curse You All Men!" habile mélange de folie drapée d'habits de lumière. 
Et ce sera tout pour 1999. L'underground encore lui permet de ronger un peu son frein. Il fournit 666 International de Dodheimsgard, largement annoncé par le mini Satanic Art sorti l'année d'avant, album par moment étouffant de violence, d'autres surprenants d'électro, il ouvre de nouvelles brèches dans lesquelles s'engouffrer pour le black metal. Et il est totalement fou. Clairement pas à la portée de tous, il fait partie de ces albums qui mettent un peu dans tous ses états.







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