Une brève histoire du metal noir



 


Les temps modernes (2e partie)



Ca y est, nous arrivons bientôt au bout du voyage et c'est en 2009 qu'un groupe décide de sortir son album le plus ambitieux, le plus personnel et le plus unique : Revelations of the Black Flame de 1349. Les Norvégiens vont faire péter tous leurs carcans et Archaon laisser parler probablement son cœur aussi niais que cela puisse paraître. L'album qui en ressort est malheureusement trop hermétique pour être compris par quelqu'un d'autre qu'Archaon (d'ailleurs il est amusant de voir que son doublet Demonoir est lui bien revenu dans la fauteuil chaud et confortable du black brutal, toujours bien fait) mais est d'une honnêteté à faire pâlir toute la scène. Au passage, Frost démontre qu'il est sans doute le batteur le plus créatif du black, et donc son meilleur représentant. Dans le genre personnel Klabautamann l'Allemand sort ce qui reste son unique réussite à ce jour, Merkur, mix de black metal, jazz et autres. On entend des blasts, on entend du presque pur jazz et le tout se mélange divinement bien, une expérience à vivre absolument pour toute personne curieuse.

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« Jolie pochette, jolie musique »

2009 marque également le retour de 2 grands noms : Beherit avec Engram et Immortal avec All Shall Fall. Les 2 vont user de la bonne vieille technique « c'est dans les vieux pots... » en rappelant leur passé de The Oath of Black Blood en bien plus moderne pour Beherit, et donc une réussite appréciable, et At the Heart of Winter de manière bien plus paresseuse pour Immortal. Heureusement la chanson-titre bute littéralement.

Tranquillement dans son coin Marduk confirme sa nouvelle orientation pleine de réussite puisque Wormwood marque un nouveau classique instantané pour le groupe. Plus lissé, mais pas policé, que Rom – 5:12 il donne à écouter un groupe qui retrouve une seconde jeunesse dans l'inspiration. Dark Funeral fait du Dark Funeral avec Angelo Exuro Pro Eternus, brutal, sans concession, simple avec un gros son magmatique et quelques variations. Pour re-sortir du classique, on fait appel à Nazxul dont le Iconoclast a l'excellente idée de montrer que Dimmu Borgir n'est pas le seul à pouvoir faire du black symphonique majoritairement porté par les riffs et excellents. Plus confidentiel, Thy Catafalque mélange les genres avec des machines techno sur Roka Hasa Radio, ce qui plaira à un public peut-être moins attiré par le black metal habituellement.

L'année suivante sera bien chargée. Deathspell Omega clôt sa trilogie sur un Paracletus pour une première fois moins fort que son prédécesseur. Peut-être plus facile, ses dissonances résonnent néanmoins majestueusement dans les oreilles des fans. Abigor dont le Fractal Possession opposait un réel contrepoids aux Français va cette fois bien plus loin avec Time is the Sulphur in the Veins of the Saints... album concept sur le temps, d'une richesse incroyable, formé de 2 uniques titres de 20 minutes mêlant allègrement machines, industriel et black metal froid dans un maëlstrom complexe, dense et exigeant. Album qui ravira les amateurs de musique multiforme mais en fera fuir 10 fois plus. Toujours dans les machines, Aborym enfonce le clou de Generator via Psychogrotesque plus lourd, plus industriel, plus techno bref, plus. Peut-être moins au final car plus éloigné du black traditionnel, mais ça reste soumis à débat tant certains titres montent très haut dans les tours.

Après tant d'industries, virage Nature avec Negura Bunget qui livre le clou de son spectacle avec Virstele Pämîntului juste avant de se séparer de 2 membres fondateurs. Un album planant, exceptionnellement riche, sylvestre et folklorique, il montre un groupe au sommet de sa maîtrise conceptuelle, à écouter absolument. Toujours dans l'optique de repousser les frontières du black, Lantlôs revient frapper un coup au travers de Neon, fantastique et savant dosage de black metal froid voire analytique et de jazz chaleureux. L'arrivée de Neige au chant apporte une douceur candide impeccable magnifiée par ses accès de folie.

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« Encore une belle pochette pour une musique triturée et délicieusement déviante »

Encore vaguement rattaché au genre surtout parce qu'on trouve un certain Tom G. Warrior en son seing, Triptykon redéfinit la noirceur sur Eparistera Daimones. D'une lourdeur et d'une épaisseur effrayantes, la bande-son de vos cauchemars vient prolonger la dernière oeuvre de Celtic Frost, mais on ne parle plus de black metal. Après tant d'expérimentations, il est temps de reprendre son souffle dans les fondements du genre. Fortid arrive à point nommé avec un album sentant bon la mousse des sous-bois, épique à souhait en racontant l'Histoire de son pays natal, l'Islande, Voluspa part III: Fall of the Ages représente un aboutissement pour ce groupe. Compositions très solides, souffle nordique et volcanique, un résumé de black metal épique. Encore plus traditionnel, bien moins intéressant et ultra opportuniste, Ov Hell réunit Shagrath de Dimmu Borgir et King ov Hell ex-Gorgoroth, God Seed. Du black de base. On oublie.

Cette année 2010 marque une sorte de pic car ce qui va suivre ne sera pas aussi qualitatif, de nombreux groupes choisissant soit de nouveaux horizons, soit de ne plus s'exprimer, soit de produire des albums bien moins convaincants. La relève se voit donc prise avec timidité par Epheles, groupe de l'Est de la France qui convainc avec le très traditionnel (pensez Darkthrone A Blaze in the Northern Sky/Ravishing Grimness) Je suis autrefois, perle de black norvégien du début des années 90 mais qui du coup n'apporte rien de nouveau. Excellemment bien fait cependant.

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« Du français, du bon, ne nous privons pas »

Endstille
apporte sa pierre à l'édifice avec son style compact et massif habituel, mais bizarrement plus d'inspiration et de variations qu'à l'accoutumée. Infektion 1813 marque une avancée pour le groupe avec son nouveau chanteur. Shining dont le VI n'avait que moyennement convaincu est de retour avec un VII moins black metal que metal tout simplement. Piochant les styles dans la contine, le blues, le heavy et donc le black, cet album arrive à être touchant en même temps qu'explosif par instants. Bluesy et surtout rock US sudiste, Glorior Belli apporte une variation intéressante au genre, perpétuant les influences rock'n roll ressorties chez beaucoup de groupes historiques, en les imposants comme majoritaires. Vous retrouverez du Lynyrd Skynyrd couplé à Motörhead et aussi du black metal. Mais cette année est marquée par la confirmation éclatante du talent de Infestus. Exist est à la fois le prolongement logique et l'extension de Chroniken des Ablebens. Plus carré et maîtrisé, il livre des compositions plus abouties probablement. Toujours habillé de ce son mat et froid, il fournit la dose en black metal la plus convaincante de l'année. Parmi les plantages de l'année, notons Lantlôs avec un Agape qui ne décolle jamais, Krallice qui se répète une fois de trop avec Diotima. Moins grave, les albums absolument pas marquants de Tsjuder (qui avait pondu un très bon Desert Northern Hell), Taake, Samael (qui a tenté un retour au black violent). Au rayon anecdote, Thulcandra arrive à refaire vivre le Dissection de Storm of the Light's Bane. Copie quasi carbone, mais à ce niveau, on peut en redemander.

2012 sera du même tonneau, sauvée des eaux par la pépite Trist des Autrichiens de Hellsaw. Black brûlant et bouillonnant, porté par un son précis et charnu, les 9 titres de l'album redonnent de la joie de vivre à l'amateur à la fois par la force de leur pureté en même temps que leur modernité, ce qui n'est pas un mince exploit.

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« Le groupe du meilleur album de black metal de l'année 2012 »

Deathspell Omega
sort un EP formé de chansons pour une fois courtes. Drought qui porte bien son nom est grinçant de dissonances sèches. Impeccable évidemment. Dodecahedron s'essaie au style Deathspell Omega mais pêche par manque de maturité. Essai à suivre cependant. Dordeduh prolonge l'exprience folk de Negura Bunget avec le très estimé Dar de Duh et Enslaved continue son aventure toujours extrêmement mélodique et progressive.
Néanmoins, 2 autres sorties, pas forcément ultra black metal, vont être à suivre : Pneuma de Hail Spirit Noir. Prog des années 70 sodomisé par du black metal, la tentative est intrigante, l'exécution est parfait, on pense à King Crimson et le résultat impressionnant. La Grèce marque de nouveau un point après Rotting Christ (qui ne fait plus trop de black metal même si ses albums restent excellent) et Sceptic Flesh. Le deuxième est Ne Obliviscaris qui ré-enregistre sa démo en même temps qu'il propose de nouvelles compositions. Portal of I est donc un patchwork de black metal, death metal à la Opeth et tutti quanti qui rend petit devant tant de riffs et des structures si complexes, mais quelques fois circonspect quand à l'utilité de toute la chose. La solution finale de l'équation est difficile à trouver mais tombe juste. Autre source d'intérêt mais inachevée, Lights Out de Posthum. Du black metal tendance post (black mais aussi hardcore ou rock) qui pêche par un manque de folie. Marduk toujours lui, sort un Serpent Sermon diablement efficace en revenant à un style plus blasté (il faut absolument entendre ce « single » de pur black metal : "Serpent Sermon"). Ce sera tout pour cette année calme, et la tendance ne va pas en s'améliorant pour l'actualité de 2013.

Peu de sorties, quelques gemmes néanmoins. Christicide et Upheaval of the Soul rappelle que l'underground recèlera toujours de l'essence indispensable au genre. Un split Tellur/Epitome de Omega Centauri et Smohalla confirme l'underground dans son rôle de pourvoyeur de black et qui plus est, original entre spatial et lancinant. Aborym s'éloigne toujours plus du genre mais Dirty devient de plus en plus fou et industriel technoïde. Seth le Bordelais a tenté un retour, mais celui-ci s'avère inconsistant puisque le groupe singe sans grand talent Deathspell Omega. Peste Noire abreuve encore de son black metal médiéval et complètement taré dans un album éponyme, donc tout n'est pas perdu. Cependant l'année ne rassure pas quant à une relève ou une résurgence du nombre de sorties.

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« Pour finir en folie, la Peste Noire »







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