Une brève histoire du metal noir



 


Le renouveau



Et c'est à ce moment que Deathspell Omega débarque avec Si Monumentum Requires, Circumspice. Nous sommes en 2003 et la première véritable déflagration du groupe résonne encore dans tous les esprits de ceux qui l'ont rencontrée. Après deux albums, quelques démos variant du négligeable au bon mais terriblement classiques, le groupe décide de renouveler le genre comme probablement jamais en introduisant une dimension technique indéniable à la musique. Couplée à une richesse des compositions hors du commun et une science du riff sans concurrence, le groupe choque. En petit comité d'abord car il est underground, mais rapidement la maladie se répand comme une traînée de poudre. Car en cultivant son mystère (personne ne sait à ce jour qui sont ses membres avec certitude) il a créé une agitation autour de lui. Qui plus est, pour la 1ère fois, le concept théologique qui appuie la musique (ou l'inverse ?) est poussé à son extrême avec des textes minutieusement travaillés et réfléchis. Pour toutes ces qualités le groupe sera loué, et à raison. 
 
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« Plus c'est obscur, plus c'est culte, et surprise, meilleur c'est »

Aux alentours, le black metal semble toujours aussi calme. Pas grand chose à l'horizon si ce n'est Dimmu Borgir qui enfonce le clou avec un album encore mieux produit, avec un plus gros orchestre et encore plus de tout en fait sur Death Cult Armeggedon. Un poil en-dessous de son prédécesseur pour l'intensité et la qualité des chansons, il n'en reste pas moins formidable. 
 
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« Ouuaaiis on est bons musiciens, mais surtout, on est bôôôs. Non mais t'as vu un peu notre maquillage comme il est bien fait ?  »

En face, Cradle a lui aussi sorti son album à orchestre, Damnation and a Day, mais s'éloigne visiblement du black metal avec de nombreuses apparitions heavy, thrash et autres, qui seront confirmées par la suite sur le bon Nymphetamine. Très bon néanmoins, mais pas de quoi satisfaire le fan de black, qui a tort de faire son dur à cuire pour le coup. Heureusement pour l'année, un groupe revient sur le devant de la scène en la personne de Enslaved. Ayant abandonné un style plus directement black metal pour une osmose de black et de prog des années 70, il délivre Below the Lights qui se pose en jalon du black progressif, merveilleuse pièce d'orfèvre qui mérite de nombreux égards quant à la qualité de ses arrangements. Enslaved trouve une seconde jeunesse et trace une voie que personne n'avait balisée auparavant. Chapeau. The Dead Stare est à ce titre probablement la plus sublime pièce du groupe, oeuvre d'une intensité incalculable dans son pont central.
 
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« 6 albums, et l'évolution pousse toujours plus loin ! Attention, monstre » 

2004 quant à elle marque l'arrivée d'une tendance assez étrange, sorte de retour aux sources du genre, le black'n'roll. Darkthrone embraye le premier par son Sardonic Wrath mi-black mi-rock'n'roll, mais il marque une rupture avec le black traditionnel d'antan. On conserve les blasts beats, mais très clairement, le virage qui sera parfaitement consommé sur son successeur est entamé sans possibilité de retour. Une direction qui leur apportera de nouveaux fans alors qu'elle laissera sur le carreau ceux de la première heure (refrain connu).

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« Ouais ouais on sait, on a commencé à chier après ça. »

Enslaved confirme son attachement au black progressif, et sa nouvelle vigueur avec Isa, mieux produit et plus équilibré, il contient de jolies perles, avec un petit manque de folie comparé à Below the Lights. Le reste de l'année est anecdotique. Bien vite elle fait place à 2005 avec ce qui est le plus grand coup de poing à la gueule du genre : Kénôse de Deathspell Omega. Si Monumentum Requires, Circumspice n'avait été qu'un galop d'essai rétrospectivement. Là, le groupe est clairement passé à la vitesse supérieure, niveau rythme, diversité des riffs, richesse des compositions ou génie. Un EP soufflant pour ¾ de sa longueur qui laisse sans voix… ou déçu. Car les fans plus traditionalistes n'aiment pas. Trop touffu et dense, démonstration technique stérile sont les reproches communément lancés. Qu'importe, un nouveau roi est en marche. Mêlant sans vergogne post rock, jazz et black metal (très majoritairement) Kénôse impose de nouveaux standards de qualité, ni plus ni moins. 

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« Non, rien, c'est tellement phénoménal... »

A côté, c'est toujours le désert côté grosse sortie. Heureusement Taake sort en …Doedskvad son album le plus ambitieux et le plus réussi, sorte de mariage improbable entre le crade de Gorgoroth et une technicité relevée. Sinon, rien à vraiment signaler, seul l'underground donne des signaux réjouissants. 
 
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« Né pour faire peur, mû par l'inspiration »

2006 est un nouveau tournant. Darkthrone dit officiellement au revoir au black metal avec The Cult is Alive. Pur album de black'n'roll il montre où le genre a puisé ses racines. Très punk dans son esprit il demeure cependant à la lisière du genre et, chose inenvisageable lorsqu'on découvrait Transilvanian Hunger, Darkthrone ne signifie plus black metal, aussi simplement que ça. Satyricon suit de près avec Now, Diabolical, un poil plus black mais un condensé de groove, de rock'n'roll et de black. Décidément, le black pur jus n'est plus trop à la mode. Enslaved continue sa route avec une régularité presque digne d'un vieux couple avec un Ruun toujours dans la veine black progressif, un poil moins agréable car trop policé, il n'en reste pas moins un bon album.

Les indispensables :

Dimmu Borgir - Progenies of the Great Apocalypse 
Enslaved - Bounded by Allegiance 
Deathspell Omega - Carnal Malefactor
Deathspell Omega - I







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