Le mini Cd Black Ash Inheritance et l’album Whoracle furent enregistrés simultanément dans les Friedman Studio durant l’année 1997. Ce petit CD -qui doit être considéré comme un bonus album pour les fans, et non comme une œuvre a part entière dans la brillante discographie des Suédois d’In Flames- comporte quatre titres. Il est assez difficile de juger un tel CD de par le fait de sa longueur toute relative. Je m’attacherai à juger ce petit opus en tant que « supporter » du groupe, car un tout autre point de vue serait à mon sens hors-sujet, l’album étant précisément dédié aux fans.
Je commencerai par traiter le point faible de cette œuvre, à savoir la dernière pièce "Behind Space" version live. La prise de son est catastrophique, les rythmiques sont peu convaincantes, et les guitaristes ont du mal à rester dans leurs temps. Le tout n’est pas rattrapé par la voix de Friden qui n’assure qu’une prestation tout à fait moyenne, indigne de la qualité des vocaux présents sur Whoracle. Bien sûr mon propos n’entend aucunement relancer un débat stérile sur les prestations de chant death live qui sont très éprouvantes pour les chanteurs.
Heureusement les trois autres titres de l’album sont tout à fait intéressants. Mon coup de cœur ira à la plus belle ballade acoustique de la carrière d’In Flames, j’ai nommé "Accoustic Medley". Je ne saurai tarir d’éloges à son sujet : le concept de reprendre des thèmes de chansons plutôt musclés de leur disco pour les adapter en une superbe démonstration acoustique me semble tout à fait pertinent. On pourra ainsi découvrir avec joie des extraits de "Jotun", "Artifact Of The Black Rain" et bien d’autres superbement revisités dans le cadre d’une formation qui n’est pas sans rappeler les orchestres de musique de chambre : trois guitares acoustiques soutenues par une basse et un très léger clavier. C’est vraiment un superbe cadeau que les Scandinaves nous offrent, une œuvre unique dans leur discographie.
La chanson "Gyroscope" ne démérite pas elle non plus, même si la version présente dans Whoracle me séduit davantage. La rythmique lancinante et chaloupée de cette œuvre, doublée d’un riff implacable égrené à la tierce par les compères Ljungström et Strömblad touche notre cœur de plein fouet et résonne implacablement dans nos tympans durant plusieurs heures après son écoute. La recette magique de leurs chansons (un peu d’acoustique dans un océan de distorsion et de death) œuvre à nouveau. Enfin le titre "Goliath Disarm Their Davids" touche juste avec un mid-speed tempo couplé à une rythmique guitaristique efficace mais pas transcendantale (un peu lourde parfois ?). Le riff des guitares n’est pas déplaisant mais ne parvient pas à réellement convaincre dans le même esprit que le reste de la piste. Trop de conventions sans doute… Une chanson qui peut nous amener à réfléchir sur le fait que le groupe est également capable de tomber dans des schèmes répétitifs et assez commerciaux.
Black Ash Inheritance reste donc une petite gâterie pour les fans inconditionnels de la formation scandinave, qui y trouveront leur bonheur sans doute. Pour les autres, seule la chanson "Acoutic Medley" mérite vraiment le détour.