CHRONIQUE PAR ...
Bigtonio
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
18.5/20
LINE UP
-Anders Friden
(chant)
-Jesper Strömblad
(guitare)
-Glenn Ljungström
(guitare)
-Johan Larsson
(basse)
-Bjorn Gelotte
(batterie+guitare)
TRACKLIST
1)Jotun
2)Food For The Gods
3)Gyroscope
4)Dialogue With The Stars
5)The Hive
6)Jester Script Transfigured
7)Morphing Into Primal
8)Worlds Within The Margin
9)Episode 666
10)Everything Counts
11)Whoracle
DISCOGRAPHIE
Whoracle sort en 1997, après The Jester Race, un album plus que somptueux des Suédois. Le challenge était donc de taille pour In Flames avec cet album Whoracle; il s’agissait de confirmer une carrière lancée sur les chapeaux de roue et de séduire davantage de fans à travers le monde. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cet album remplit parfaitement cette double mission. Whoracle a su s’imposer pour beaucoup comme une référence absolue dans le petit monde du death thrash mélodique sombre. Tous les composants nécessaires à la réalisation d’un album titanesque furent rassemblés dans cette œuvre de maître qui propulse In Flames au rang de mentor du genre.
Si je devais résumer en une phrase la philosophie de cet album, je n’hésiterais pas à proposer celle-ci : « Une forme parfaite au service d’un fond d’une extraordinaire inspiration ». Car oui, la forme est bien parfaite et ce quelque soit les aspects étudiés. La production est assurée par Fredrik Nordström - producteur fétiche d'In Flames puis Dark Tranquility- au sein des studios Fredman durant le printemps 1997. Le larron n’en est alors plus à son coup d’essai et signe une performance d’une clarté exemplaire. Les lignes de basses et de batterie sont parfaitement audibles et bénéficient d’une précision sonore remarquable. Les pléthoriques lignes de guitares qui assurent la puissance du style des Nordiques sont elles aussi limpides et restituent à la perfection la saturation analogique typique des Scandinaves ainsi que la présence rythmique très précise des riffs. La voix et les claviers ne sont pas en reste. Voila pour la forme.
Quand au fond, que dire à part que je n’en reviens toujours pas et que ce disque est la source d’un étonnement perpétuel, et même si la première écoute suffit à vous projeter contre le mur de votre cuisine, la centaine d’écoutes supplémentaires que vous ne manquerez pas de fournir vous révélera l’ampleur de la beauté de cette machine infernale mélodique. De même que la plupart des albums d’In Flames, Whoracle alterne les titres bien bourrins plutôt costaud dans leur riffs ("Jotun", "Episode 666") et les titres acoustiques hyper soignées ("Gyroscope", "Whoracle"). J’ai toujours trouvé qu’on appréciait plus l’énergie des titres bien hargneux après une bonne piste calme! La recette est encore une fois diablement efficace, et on peut prévoir sans être grand clerc que ce disque vous scotchera devant votre chaîne pendant une bonne heure.
Encore une fois, aucun point mort à dénombrer. Le soufflet ne retombe jamais ; l’auditeur surf sur la déferlante In Flames, le tsunami nordique devrai-je dire. Les titres s’enchaînent et se gravent dans la mémoire. Au riff de "Jotun" succède l’intro de "Food For The Gods", les toms enivrants de la batterie dans "Gyroscope", et le thème génial de "Dialogue With The Stars" : rien qu’avec ces quatre premières chansons, les Suédois se sont déjà assurés le monopole émotionnel de votre cerveau. La suite est du même acabit. La virtuosité et la toute fascinante inspiration des parties guitares parachèvent une œuvre quasi-divine, une leçon de death thrash melodique d’une rare violence, bref un festival ahurissant de sonorités qui bouleverseront votre notion d’orgasme musical. Et que dire des soli, celui de "The Hive" notamment, qui nous dévoile furtivement un coin de perfection, un solo technique et ultra mélodique enchaîné à un tapping à brûle-pourpoint.
Le trio guitaristique de In Flames (constitué de la paire Ljungström-Strömblad renforcée par le batteur mais néanmoins excellent guitariste Bjorn Gelotte) n’a pas fini de vous gaver de thèmes, riffs, soli, et autres chorus enchanteurs. La preuve irréfutable se trouve au milieu de "Episode 666". Tous les instruments se taisent après une minute quinze pour laisser parler le thème seul de la guitare, diaphane et cristallin, habillé d’une superbe distorsion analogique. Personne ne saurait y résister.
Enfin, les progrès de Friden au chant depuis les premiers albums sont tout simplement formidables. L’artiste commence à comprendre le potentiel de sa voix en chant clair, et même si celle ci ne fait que de timides apparitions dans cet album (dans les refrains comme toujours par la suite), elle laisse présager les formidables albums suivants Clayman et C.O.L.O.N.Y. Sa performance en chant death est superbe et constitue en cela la cerise sur le gâteau.