A l'époque de la sortie de Virutal XI, j'étais enthousiasmé car Maiden n'avait pas sorti d'album depuis 3 ans (mis à part le Best of the Beast), donc comme n'importe quel fan en manque, j'aurais pu apprécier n'importe quoi de mon groupe favori ! Mais bien que Virtual XI soit plus direct que X-Factor, il est aussi beaucoup moins riche musicalement, donc il lasse assez vite, c'est tout le problème ! L'ambiance sombre et la structure progressive des morçeaux qui faisaient tout le charme de X-Factor ont ici complètement disparu. Le groupe a voulu opérer (non sans difficultés) un retour à du heavy-metal classique en essayant de sortir un album puissant et compact.
C'est vraiment frustrant d'écouter ce disque car il sonne comme l'album le plus abouti depuis 7th Son, tous les titres s'enchainent comme dans une pièce de théâtre, il forme un tout cohérent et homogène ! Mais ça ne suffit pas à en faire un grand disque, le groupe a vieilli et cela s'entend. Certains titres sont vraiment poussifs, à commencer par "Futureal", le morçeau le plus speed et le plus court, même si la partie instrumentale est très sympa. Par contre le chant de Blaze Bayley est pénible, et la mélodie est loin de valoir celle de "Man on the Edge" ! "Futureal" est à l'image de tout l'album, on sent qu'il aurait pu être génial (la basse de Steve Harris fait toujours mouche, l'énergie est bien là) mais pffffff, putain c'est balourd, il n'y a rien qui ressort de ce titre, c'est pas la joie quoi !
Heureusement, les titres qui suivent sont des réussites et même permettent de justifier l'achat de Virtual XI : "The Angel and the Gambler", aucun fan n'aime ce titre, sauf moi, c'est peut-être même le meilleur de l'album, c'est vraiment un retour à du heavy-rock solide et efficace, le titre s'étend sur 10 minutes avec un refrain renforcé par des orgues Hammond, je sais pas pourquoi mais la sauce prend vraiment bien et c'est le genre de refrain qui ne semble ne jamais finir... pour notre ( ou plutôt MON ) plus grand plaisir car les variations permettent de faire durer le plaisir (alors que sur les autres titres, les refrains sont répétés 50 fois sans aucune variation). Et les solos sont franchement killer, bien rock ! "Lightning Strikes Twice" là aussi est un morçeau bien heavy et d'une efficacité terrible, belle mélodie d'intro, solos et refrain de fou furieux, Blaze est bien dans son élément. A noter que la rythmique s'est vraiment simplifiée sur Virtual XI, surtout les parties de batterie de Nicko McBrain, devenues vraiment basiques ! Cela ne pose pas de problèmes au départ car les titres claquent, mais cela commence à faire vraiment chier à partir de la seconde moitié de l'album, plus mélodique.
"The Clansman" est LE morçeau épique, sympa, mais franchement, je le trouve vraiment trop facile, Iron Maiden est capable de faire tellement mieux, il fait vraiment pâle figure à côté de la richesse des arrangements et des multiples rebondissements de "Sign of the Cross" ! Evidemment, ce titre est fait pour tuer en live mais bon, il laisse un arrière goût de frustration ! Les arpèges et les choeurs sur le refrain ont vraiment été écrit «à l'arrache», tout cela aurait pu être beaucoup plus travaillé et pertinent ! Et cette frustration ne fait que s'amplifier sur la seconde moitié de l'album, avec des titres en demi-teintes, qui contiennent de grands moments, mais aussi des passages franchement chiants ! "When Two Worlds Collides" démarre vraiment bien, belle mélodie, grande montée en puissance sur le refrain, jolies harmonies double à la guitare, mais la fin du morçeau, avec ce refrain répété 50 fois, arrrrrg, dommage sinon ce titre aurait pu être excellent. C'est toujours comme ça, on a l'impression de tenir un super titre, et non, faut toujours que des lourdeurs de composition viennent tout gacher, bordel Steve tu nous fais chier, t'es vraiment devenu gâteux ma parole ! Et ce "Don't Look to the Eyes of a Stranger", pareil, ça aurait pu être un des plus grands titres épiques de Maiden, bien plus en tout cas que "The Clansman"; avec un p'tit côté orchestral vraiment réussi, et des couplets heavy-rock qui tuent, mais non, encore une fois, que ce soit le refrain répété 50 fois, le pont calme qui aurait pu être bien plus beau ou les parties de batteries ridicules de Nicko, on passe à côté du chef-d'oeuvre !
Le seul titre où Steve Harris n'a pas participé à la composition, "Como Estais Amigos" (signé Gers/Bayley), se distingue carrément du reste de l'album et là, on aurait pu avoir la plus grande ballade de tous les temps, mais non, la mélodie est quand même un peu trop quelconque et ces guitares qui rappellent la pub Carte Noir, quelle horreur ! Et je ne parle même pas du rythme pataud de Nicko, vraiment ridicule ! La partie instrumentale, digne des grands moments de "Fear of the Dark", sauve le morçeau de justesse.
Vous l'aurez compris, Virtual XI aurait pu être un album grandiose mais quel dommage qu'il soit ce qu'il est !