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CHRONIQUE PAR ...

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Kroboy
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 11/20

LINE UP

-Mille Petrozza
(guitare+chant)

-Rob Fioretti
(basse)

-Jürgen "Ventor" Reil
(batterie+chant)

TRACKLIST

1)Endless Pain
2)Total Death
3)Storm Of The Beast
4)Tormentor
5)Son Of Evil
6)Flag Of Hate
7)Cry War
8)Bonebreaker
9)Living In Fear
10)Dying Victims

DISCOGRAPHIE


Kreator - Endless Pain
(1985) - thrash metal - Label : Noise Records



Point de départ de la carrière d’une des légendes du thrash, Endless Pain est avant tout un de ces heureux accidents que l’Histoire peut produire parfois. Après l’envoi d’une démo par le manager, quasiment contre l’avis des musiciens qui voulaient (à raison!) prendre le temps de se perfectionner, le groupe a décroché un deal avec Noise juste au moment où il fallait être signé. Et voilà comment trois adolescents mal dégrossis se sont retrouvés lancés presque malgré eux à la conquête du monde.

A l’époque, le groupe, c’est trois gusses d’à peine 18 ans encore au lycée et qui n’ont même pas le permis pour se rendre au studio. Figeons un peu cette chronique dans le temps : vous voyez les gars de Tokio Hotel ? Et bien filez-leur des cartouchières, des futs en spandex et la dose de testostérone que s’envoie un cycliste pour une saison complète, et là vous aurez un aperçu de ce qu’était ce groupe qui s’appelait alors encore Tormentor. Après tout juste dix jours en studio, le groupe ressort avec ce premier essai sous le bras et pour une sombre histoire de droits, un nouveau nom qui fera trembler jusque dans les campagnes : Kreator. Voilà pour la genèse, mais quid de la musique ?

Fans de Venom et de Celtic Frost (que Petrozza a d’ailleurs failli rejoindre avant de finalement privilégier son propre groupe), le trio nous sert une étrange mixture mélangeant un thrash basique et extrêmement primaire avec un «chant» vomi, préfigurant ce que sera plus tard le death metal. Bien évidemment, compte tenu de la durée de l’enregistrement et de l’inexpérience des musiciens, il ne faut pas s’attendre à une production léchée. Tout frise ici l’amateurisme : le chant est réparti de façon assez floue entre le batteur Ventor et Petrozza, (dont on ne reconnaît pas encore les intonations particulières), qui sont à peu près aussi mauvais l’un que l’autre ; les soli de guitare sont encore plus brouillons que chez Slayer ; mais surtout, il existe certaines approximations tellement énormes dans la mise en place et l’exécution des morceaux qu’elles en seraient presque amusantes. C’est le cas par exemple de l’intro de batterie hyper bancale de "Storm of the Beast", ou de la quasi totalité de "Dying Victims", compo sans queue ni tête qui clôt cet album sur une mauvaise note. Quant aux paroles, vous imaginez bien que Kreator ne va pas remporter le prix Nobel de littérature avec des titres comme "Total Death", "Bonebreaker" ou "Endless Pain".

Jusqu’ici, vous devez vous dire qu’il n’y a rien de très rassurant. Et pourtant, malgré tous ces handicaps cumulés, Kreator parvient quand même à s’en sortir honorablement. Il faut dire que le groupe n’est pas dépourvu dans l’atout n°1 de la frange allemande du thrash, ce qui en a fait sa gloire et même une véritable marque de fabrique : la gnaque, la vraie. L’enthousiasme débordant de la jeunesse prête à bouffer tout cru n’importe quel obstacle. Peu importe que la technique soit rudimentaire, tant qu’on se met les tripes à l’air. Les paroles n’ont pas d’importance, tant qu’elles reflètent la violence de la musique. Résultat ? Tout un lot de torpilles de première main, parmi lesquelles "Tormentor" et "Flag of Hate", qui font toujours les bonheurs des fans lors des rappels plus de 20 après leur conception.

Et finalement, malgré son intro bancale, "Storm of the Beast" se révèle comme la compo la mieux structurée et parvient à ressortir du lot avec ses passages mid tempo bien sentis. Malheureusement, l’album s’effondre complètement dans sa seconde moitié, et la fin s’avère relativement pénible avec 4 morceaux (sur 10) vraiment faibles. Vous voulez connaître la différence entre le bon thrash et le mauvais thrash ? Nul besoin de s’empêtrer dans des explications dignes des Inconnus, et jetez une oreille sur cet album. La différence entre les premiers titres et les derniers est patente. Les riffs qui font mouche et les braillements dans le mille (Petrozza, ha ha…désolé) font place à des suites de plans bateau et mal structurés, avec des refrains forcés du plus mauvais effet (le daubesque "Cry War" en tête).


Du coup, au final, on se retrouve avec un album vraiment déséquilibré, où les titres tranchants comme des lames de rasoir cohabitent avec des morceaux tout simplement ratés. Au vu de ce Endless Pain volontaire mais assez limité, il aurait vraiment fallu une DeLorean pour prévoir l’avenir radieux de Kreator. A contrario, on peut se dire que le groupe se ménageait une marge de progression considérable qu’il utilisera au maximum. Mais heureusement qu’à cette époque, on avait droit à plusieurs chances...


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