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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 12/20

LINE UP

-Miland "Mille" Petrozza
(chant+guitare)

-Sami Yli-Sirniö
(guitare)

-Christian "Speesy" Giesler
(basse)

-Jürgen "Ventor" Reil
(batterie)

Ont participé à l'album :

-Dagobert Jäger
(chant sur "Fallen Brother")

-Ronny Milianowicz
(chœurs)

-Björn Kromm
(chœurs)

-Jens Peter Daniel Bogren
(chœurs)

-Mattias Lövdahl
(chœurs)

-Henrik "Hea" Andersson
(chœurs)

-Boris Peifer
(cornemuse sur " Hail to the Hordes")

-Tekla-Li Wadensten
(harpe sur "Gods of Violence")

-Francesco Ferrini
(programmation)

-Francesco Paoli
(programmation)

TRACKLIST

1) Apocalypticon (instrumental)
2) World War Now
3) Satan Is Real
4) Totalitarian Terror
5) Gods of Violence
6) Army of Storms
7) Hail to the Hordes
8) Lion with Eagle Wings
9) Fallen Brother
10) Side by Side
11) Death Becomes My Light

DISCOGRAPHIE


Kreator - Gods of Violence
(2017) - thrash metal melodeath - Label : Nuclear Blast



-Konrad ! Rapplique dans mon bureau, bitte. Schnell !
-Jawohl, patron. Was passiert ?
-Je te présente le nouveau stagiaire – enfin « présenter », manière de parler, je ne lui ai même pas demandé son nom.
-Que dois-je en faire ?
-Tu es sur quoi, en ce moment ?
-Helmut.
-Mais non, Dummkopf, je te parle boulot !
-Entschuldigung, patron, c'est que d'habitude... Enfin, bref, je planche sur le nouveau Kreator.
-Wunderbar. Au moins on ne prend pas de risque. Tu emmènes le môme avec toi et tu lui montres les ficelles du métier – ça devrait rouler tout seul. On ne peut pas se gourer avec Kreator.


-Ok petit, c'est quoi ton nom ?
-Lenny.
-Comme Lenny Wolf ? Tu t'es trompé d'endroit, le mioche : la fabrique d'AOR a été délocalisée en Italie depuis longtemps, tu sais.
-Je fais 1m95,  je n'ai pas choisi mon prénom et je kiffe le thrash metal.
-Ah, tu me rassures, gamin. Alors, pour faire un album de Kreator, ce n'est pas compliqué, il suffit juste de suivre la procédure. Ne pas oublier d'étape, c'est ça le secret.
-On commence par la musique, je suppose ?
-Ouh là, pas touche à la musique, pitchoune: c'est l'affaire de Mille Petrozza.
-Ah bon ? Mais à quoi vous... nous servons ?
-À lui offrir l'écrin confortable dans lequel s'épanouira le nouvel avatar de son esprit créatif.
-J'ai rien compris.
-Moi non plus, c'est juste la phrase que répète le boss à chaque fois qu'il signe un contrat avec une vieille gloire du metal des années quatre-vingt. En gros, on prépare le terrain, on dispose les repères, on balise le parcours. On sécurise.
-Alles klar.
-Gut. Alors tu vois, pour commencer, on va faire comme la dernière fois en lançant un instrumental bien lourd, tendance remilitarisation de la Rhénanie - histoire de se mettre tout de suite dans l'ambiance. Mais on n'y reste pas des plombes, hein, les expositions d'un quart d'heure façon black pagan, ce n'est pas le style de la maison. Une minute à peine, juste le temps de faire chauffer le panzer.
-Ça ne pose pas de souci si le rythme martial est identique à celui de "Mars Mantra" qui ouvrait le lp précédent ?
-Au contraire : celui qui a aimé Phantom Antichrist, il va se dire « cool, ils nous refont le même ». Et il se sentira en confiance.
-Verstanden. Alors je suppose qu'en clôture, il y aura un morceau épique avec un prélude acoustique ?
-Pareil que sur Enemy of God et Phantom, oui. Et pour laisser reposer la machine, on en place un autre un peu plus tôt : "Dying Race Apocalypse" sur Enemy, "United in Hate" sur Phantom et la chanson-titre sur celui-là.
-Il va s'appeler comment ?

-Et bien... Attends voir. Je rentre les mots « guerre » et « religion » dans le générateur... Le logiciel me propose « At War with Satan ».
-Ben euh, il existe déjà, celui-là, non ?
-Ah oui, tiens. Je recommence…Là j'obtiens « Slay the Nazarene ».
-Hum.
-Tu as raison, n'allons pas trop loin non plus, sinon on va se faire pourrir par tous les pénibles qui sont persuadés que les métalleux passent leurs dimanches à attaquer les petites vieilles à la sortie de la messe. Bon, allez, je vais le faire moi-même : je prends un bout de l'intitulé de Violent Revolution, puis un autre de Enemy of God et j'obtiens... Gods of Violence. Bingo !
-Ça va se voir, là, non ?
-On s'en tape, ce qui compte de ra-ssu-rer le client – euh, le fan.
-Et pour la pochette ?
-Un truc glauque et menaçant qui va servir de backdrop pour en mettre plein la vue pendant la tournée. Mate.
-Elle est presque aussi moche que celle du dernier Exodus.
-Perfekt, le but est atteint : tu sais déjà ce que tu vas écouter avant même avoir appuyé sur play.
-C'est très rassurant, en effet...
-N'est-ce pas ? D'ailleurs, pour éviter toutes mauvaises surprises, on a conservé le producteur de Phantom Antichrist. Je me suis inquiété quand il a ramené avec lui des mecs de Fleshgod Apocalypse, rapport au fait qu'il s'était occupé de leur dernier enregistrement. Mais au final, ils feront juste un peu de programmation orchestrale, ça ne mange pas de pain et ça renforcera le côté épique.
-Vous parlez des compositions comme si vous les aviez déjà entendues...
-Je n'ai aucun mérite : la recette est identique depuis quinze ans.
-À un Hordes of Chaos près, néanmoins.
-Eh, mais je vois que tu as bossé le sujet ! Ouais, pas terrible celui-là. C'était une idée de Gunthar, notre chef de l'époque : lui voulait du direct, du tout droit, du rentre-dedans - ça lui ressemblait tellement. Mmmm, nos ardentes séances de brainstorming au sous-sol, rien que d'y penser, je.... Pardon. Ach, fougueux Gunthar, tu me manques tant. Mais son pari était trop audacieux, Petrozza avait épuisé ses ressources en matière de thrash bourrin depuis bien longtemps.
-Parce que maintenant il ne bourrine plus ?
-Si, mais il présente ses excuses après.
-Ah oui, le « swedeath de Göteborg »...
-Voilà. En fait, le schéma est simple : thrash saccadé de la vieille école sur les couplets et melodeath sur les refrains - les solos se partageant entre les deux tendances, soit déchiquetés, soit harmonieux. Parfois certains passages donnent l'impression d'écouter un inédit d'Arch Enemy : ça peut surprendre quand on est resté bloqué sur Coma of Souls au tournant des nineties, mais il faut reconnaître que la combinaison fonctionne.
-Malgré le sentiment de répétition ?
-Avec le Kreator 2.0 mis en circulation dans les années 2000, faut pas t'attendre à être surpris, mon bonhomme. L'auto-plagiat menace plus que jamais – la rançon du succès, en quelque sorte.

-Aucune prise de risque ?
-Nichts. Néanmoins, j'ai vu qu'un joueur de cornemuse devait intervenir sur une piste. Je la sens venir à des kilomètres la marche celtique version teutonne, genre Grave Digger sur Tunes of War.
-Tant que Mille n'imite pas le chant de Boltendahl...
Le chant de Boltendahl » ? Tu fais dans l'oxymore, chenapan ? Non, de ce côté, presque rien n'a changé en trente-cinq ans : Petrozza hurle toujours comme s'il voulait stopper le réacteur d'une centrale nucléaire à la seule force de ses cordes vocales. Je me suis laissé dire qu'il s'était calmé sur ses imitations de goule en rut et franchement tant mieux : ses stridences éraillées – et fausses - j'en pouvais plus.
-Excusez-moi, Konrad mais je vois sur la tracklist un titre nommé "Side by Side". Pas de sang, pas de milice, pas de virus : un problème ?
-Himmel, ça devait arriver : le refrain de fin de banquet à la Blind Guardian. Les gars se seront laissés griser, c'est compréhensible après tout.
-Vous ne pensez pas qu'ils sont en train de trahir la cause ?
-Quelle cause ? Ça fait plus de trois décennies que Mille et Ventor arpentent tout ce que la planète comporte de salles de concert pouvant accueillir l'équivalent d'un semi-remorque d'amplis, y compris les festivals. Ils n'ont jamais lâché – juste une paire d'années pour Ventor - ont osé les expérimentations et su évoluer juste ce qu'il fallait pour continuer leur route tout en restant crédibles. Le collectif s'est professionnalisé, le son naguère hirsute a gagné en puissance - peut-être aussi en froideur - mais sans rogner la hargne de ces types qui n'ont jamais donné l'impression de faire semblant.
-Non mais moi je disais ça comme ça, hein...
-Et bien tu as eu tort, jeune hipster. Ce recueil n'apportera pas grand chose à la discographie déjà bien remplie de Kreator, mais ne la déshonorera pas non plus. Le succès sera probablement au rendez-vous, grâce à la réputation du quatuor et aussi à l'intense travail de communication du label : le job, c'est ça, aussi.
-Le produit ne suffit pas ?
-À moins que tes poulains aient pondu le nouveau Kill'em all : non. D'ailleurs, à force d'insister sur ses convictions « vegan » en interview, Petrozza va se mettre dans la poche tous ceux qui le prenaient il y a peu pour un rustre mono-neuronal juste bon à tournoyer des cheveux. Tu vas voir qu'on va bientôt le retrouver en couv' des Inrocks, le Miland.

-En tout cas je vous remercie pour vos conseils, Konrad : j'en aurais appris des choses, aujourd'hui !
-À ton service... Lenny, c'est ça ? Ta tête me dit quelque chose... Dis, tu serais pas ici pour récupérer des infos pour ton propre groupe, des fois ?
-J'avoue : vous m'avez démasqué. Mais nous, ce qui nous intéresse, ce sont les vieux machins mal produits des eighties, le vintage, la nostalgie... Je me rends compte que Kreator et nous n'occupons pas le même créneau, finalement.
-Tu m'étonnes. Ceci dit, niveau créativité, le niveau est quasiment identique.
-Dites, j'aurais une faveur à vous demander. J'ai un peu honte mais...
-Sag mal, Kind.
-Vous pourriez me pistonner pour le prochain Helloween ?
-Ach so, tu aimes les punitions sévères, mon biquet... Compte sur moi, je m'emploierai à satisfaire ton désir. Et si tu veux, je peux te mettre sur le Gamma Ray, aussi.
-Plutôt écouter Cause For Conflict en boucle pendant une semaine.
-Je me disais, aussi...




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