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CHRONIQUE PAR ...

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Kroboy
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 15.5/20

LINE UP

-Mille Petrozza
(guitare+chant)

-Rob Fioretti
(basse)

-Jürgen "Ventor" Reil
(batterie+chant)

TRACKLIST

1)Choir of the Damned
2)Ripping Corpse
3)Death Is Your Saviour
4)Pleasure to Kill
5)Riot of Violence
6)Pestilence
7)Carrion
8)Command of the Blade
9)Under the Guillotine

DISCOGRAPHIE


Kreator - Pleasure To Kill
(1986) - thrash metal - Label : Noise Records




Moins d'un an après la sortie d'Endless Pain, remarqué à défaut d'être particulièrement remarquable, Kreator reprend déjà le chemin du studio. Ce court laps de temps n'a pas permis aux musiciens d'acquérir la maîtrise technique qui leur faisait défaut sur leur premier essai, mais peu importe vu le cap que s'est fixé le groupe : sortir l'album le plus brutal jamais réalisé.



La douce intro "Choir of the Damned", faite d'arpèges tour à tour mystiques puis lumineux, laisse bien mal présager de la suite. Parce que dès les premières mesures de "Ripping Corpse", et sans avoir besoin d'aller plus loin, une évidence s'impose : Kreator va atteindre son objectif sans le moindre problème. Pourtant, la production signée Harris Johns (futur producteur historique de Sodom) est assez abominable. Le son de batterie est franchement brouillon et a tendance à tout écraser sur son passage… y compris la guitare rythmique, mixée beaucoup trop bas et dont les graves sont quasi inaudibles. Il faut presque tendre l'oreille pour distinguer les riffs dans cette bouillie sonore. Paradoxalement, cela contribue à l'ambiance apocalyptique qui se dégage de cet album. Un mal pour un bien en somme.

Incontestablement, Pleasure to Kill sonne plus pro que son prédécesseur. Les chansons commencent à être mieux structurées, à l'image de "Pleasure to Kill", avec son pré-chorus hargneux et son break efficace qui annoncent la formule gagnante que Kreator développera sur ses prochains albums. Certes, tout n'est pas toujours très fluide, à l'instar d'un "Riot of Violence" tiraillé entre de multiples directions pour un résultat évidemment bancal, mais l'effort reste louable. Curieusement, l'un des temps forts de l'album reste "Under the Guillotine", le morceau le plus minimaliste à la fois au niveau du texte et du riff principal, véritable concentré de brutalité à l'état pur qui fait figure de conclusion parfaite. Même si le chant est toujours partagé entre Ventor et Mille Petrozza, il y a aussi de nettes améliorations de ce côté là. Certes, le premier a une nouvelle fois bien du mal à s'en sortir : pas très convaincant dans son registre orienté death, il est surtout à la rue au niveau de la scansion. Sa prestation est plutôt ratée sur "Death is your Saviour" et un morceau comme "Command of the Blade", malgré son intro de haute volée, constitue un des moments faibles de l'album du fait de ce chant limité. En revanche, le second adopte définitivement son style inimitable, même s'il a encore parfois tendance à forcer sur le côté « evil ». Son côté abrupt fait merveille sur un morceau comme "Pestilence" et son texte lugubre débité façon prophète de l'apocalypse, ce qui en fait un des morceaux les plus violents de l'album.

Et pourtant, conformément à la ligne de conduite initialement fixée, ce ne sont pas les moments violents qui manquent sur cet album ! En fait, à part le break heavy situé à la fin de "Pestilence" et la partie centrale de "Carrion", avec son riff speedé puis son passage plus lent que n'aurait pas renié Megadeth, c'est bien simple : tout n'est qu'aggression sur Pleasure to Kill ! Ventor cogne tellement fort et dans tous les sens qu'on dirait parfois qu'il joue sans se préoccuper des autres musiciens. Son pattern est hallucinant sur "Pleasure to Kill", ce qui en fait un grand moment en live. Si on y rajoute le chant écorché, on se rapproche vraiment des caractéristiques majeures du death, sur lequel cet album a eu un impact majeur. A vrai dire, il n'est pas tellement étonnant de voir Kreator cité dans les remerciements de Leprosy, le premier album de Death, cousin pas si éloigné de ce Pleasure to Kill. On retrouve même des passages directement inspirés par le black metal sur les deux premiers morceaux "Ripping Corpse" et "Death is your Saviour", ce qui contribue à faire de cet album un des plus extrêmes jamais pondus par un groupe de thrash (et je ne vous parle même pas des paroles). Une démarche qui inspirera pas mal de combos sud-américains plus ou moins obscurs, Sepultura en tête.


S'il faut bien reconnaître un point faible sur Pleasure to Kill, ce serait les soli de guitare directement repompés sur Slayer, ce qui contribuera à rabaisser un peu vite Kreator au rang de pâle copie des Californiens. Mais ce serait commettre là une grave erreur, car si Reign in Blood est généralement admis comme un monument de violence, alors que dire de cet album ? C'est une véritable ode à la barbarie, pour peu qu'on adhère un minimum à cette démarche jusqu'au-boutiste, assez difficile d'accès du fait d'une production vraiment rêche. Alors finalement, en cette année 1986, Bobby(1) a bien fait de porter son choix sur l'opus de Slayer. Parce que s'il avait acheté Pleasure to Kill, en plus de le retrouver hagard(2), il aurait probablement eu du sang sur les mains…

(1) voir Reign in Blood
(2) voir Seasons in the Abyss


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