CHRONIQUE PAR ...
Fishbowlman
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
15.5/20
LINE UP
-Doug Pinnick
(basse+chant)
-Ty Tabor
(guitare+chant)
-Jerry Gaskill
(batterie+chant)
TRACKLIST
1)Black Like Sunday
2)Rock Pile
3)Danger Zone
4)Working Man
5)Dreams
6)Finished
7)Screamer
8)Bad Luck
9)Down
10)Won't Turn Back
11)Two
12)You're the Only One
13)Johnny
14)Save Us
DISCOGRAPHIE
J'avoue que je n'attendais pas grand chose de ce disque. Depuis pas mal de temps maintenant, King's X sortait des albums qui, sans être mauvais, me décevaient toujours un peu. C'était le cas de Dogman, ou Please Come Home... Mr Bulbous, mais la présence de titres sublimes sur ces albums m'ont toujours incité à l'achat. C'est surtout l'album précédent, Manic Moonlight, qui m'avait complètement déçu, vraiment mauvais celui-ci. Pour Black Like Sunday, King's X a eu la curieuse idée de retravailler de vieilles compos qu'ils n'ont jamais sorti sur album à leur tout début, au milieu des années 80. Alors on peut voir cette démarche de deux façons soi King's X est tellement à la rue que le groupe est obligé de racler dans les fonds de tiroir d'un passé lointain pour réussir à sortir un bon disque soi le groupe a voulu se faire plaisir tout en faisant plaisir à ses fans.
"Danger Zone" par exemple est marrante et ressemble beaucoup au "Let It Be" des Beatles. Cette naïveté qui caractérise les débuts d'un groupe est en tout cas très attachante et rend l'album joyeux et dynamique. Ici, pas de chant plaintif comme sur Mr Bulbous ou de bidouillages électroniques hasardeux comme sur Manic Moonlight, on a affaire à du brut de décoffrage sans prise de tête (l'effet Jughead ?). King's X se lâche enfin dans des morceaux courts et speeds très plaisants, limite punk ("Save Us", "Won't Turn Back", "You're The Only One"). Sur "Working Man", les guitares plus lyriques rappellent ce que King's X faisait au tout début de sa carrière avec Sam Taylor à la production, et le chant plus enjoué me fait vraiment penser aux 80s, on sent en tout cas que ce titre date de cette période. C'est pas du FM mais presque. Et quoi de plus cool et aware que le refrain reggaeïsant de "Dreams" ? King's X sait toujours groover et il le prouve une fois de plus sur ce titre.
Sans oublier un long et superbe solo aérien de Ty Tabor sur "Johnny", incontestablement le meilleur morceau du disque, démarrant pépère avec une p'tite mélodie sublime à fleur de peau, et s'étendant ensuite dans une sorte de jam improvisé en studio qui s'étend sur presque huit minutes. Il est très rare que King's X s'adonne à ce genre d'exercice sur ses albums studio et c'est bien dommage, car franchement, chaque musicien contribue à rendre mémorable ce long passage. Les breaks du batteur sont d'une finesse exemplaire et ne viennent jamais écraser le solo de guitare, mais mieux que ça, le batteur joue en symbiose avec le solo, on se croirait dans les années 70 !
C'était personnellement ce que j'attendais du groupe, qu'il s'éloigne pour de bon des clichés du rock alternatif/grunge des albums précédents. Alors non, King's X ne gagnera pas de nouveaux fans avec ce disque et ne retrouvera jamais non plus le niveau et les sonorités metal qu'il avait jusqu'en 1992 avec le producteur Sam Taylor. Mais Black Like Sunday est tout de même l'album de King's X le plus jouissif de ces dernières années, le meilleur depuis Tapehead, c'est déjà pas mal. Reste à savoir si le groupe réussira à rééditer l'exploit sur des compos récentes, mais là j'ai quelques doutes. On verra bien.