CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Tommy Karevi
(chant)
-Thomas Youngblood
(guitare)
-Oliver Palotai
(claviers)
-Sean Tibbetts
(basse)
-Casey Grillo
(batterie)
TRACKLIST
1) Fallen Star
2) Insomnia
3) Citizen Zero
4) Veil of Elysium
5) Under Grey Skies
6) My Therapy
7) Ecclesia
8) End of Innocence
9) Beautiful Apocalypse
10) Liar Liar (Wasteland Monarchy)
11) Here's To The Fall
12) Revolution
13) Haven
DISCOGRAPHIE
Quand on perd de vue un ami, il y a souvent des raisons derrière qui l’explique. Cela n’empêche pas que, quelques années plus tard, on cherche à avoir des nouvelles de l’ami en question, histoire de savoir ce qu’il devient. Et peut-être, renouer contact ? Voilà ce que je ressens pour Kamelot. Après deux albums magiques, les Américains n’avaient pas su me convaincre et le départ de leur formidable chanteur Roy Khan avait creusé leur tombe. Pourtant, ils sont toujours là. Alors, que sont devenus mes vieux potes avec ce Haven ?
Une fois l’album lancé, on y croit fort. Le trio de tête, "Fallen Star", "Insomnia" et "Citizen Zero" envoie du lourd. On a droit à trois morceaux différents, avec leurs ambiances à eux et une efficacité à toute épreuve. On retrouve la patte si particulière du groupe, tant dans les guitares, le chant ou la façon de faire progresser les chansons. Kamelot ne cherche pas à faire évoluer sa musique, ils essaient avant tout de retrouver l’inspiration géniale de leurs débuts, au risque de se répéter. Mais cela fonctionne : on retrouve le son des Américains avec des refrains imparables. Mais il n’est pas rare de retrouver dans les lignes de chant des rappels de leur glorieux passé. Le groupe est ainsi toujours capable de pondre des morceaux tout en grâce et en tension ("Liar Liar (Wasteland Democracy)"). Le tout avec un refrain dévastateur. Et quand les orchestrations sont du même acabit, difficile de bouder son plaisir.
Hélas, le tout reste quand même inégal. "Veil Of Elysium" se révèle laborieuse avec sa batterie qui martèle à tout va. Les deux ballades ("Under Grey Skies" et "Here’s To The Fall") sont bien moins originales, même si elles apportent un peu de variété. Car c’est là que le bât blesse. À trop utiliser ses recettes ancestrales, le groupe se répète avec plus ou moins de réussite. Et dès qu’un morceau est un peu en deçà, il ressemble à un clone raté du précédent. Malgré les qualités indéniables de Haven, il suffit de réécouter The Black Halo pour voir le gouffre qui sépare les deux opus. Tommy Karevi a trop tendance à singer Roy Khan, sans atteindre la même prestance. Il n’est pas pleinement arrivé à se défaire du poids de précédent chanteur. De même, les parties guitares sont moins intéressantes, tout comme les orchestrations.
Pour terminer sur une comparaison foireuse, ce Haven est comme du Nutella marque distributeur. C’est plutôt bon, ça a le goût du Nutella, mais on sent quand même bien que ça n’en est pas… Kamelot cherche à faire du Kamelot, mais le groupe n’a plus l’inspiration pour sublimer leur musique comme ils en étaient capables dans le passé. Mais une fois les comparaisons mises de côté, l'album contient des morceaux accrocheurs et bien foutus. C'est déjà pas mal, non ?