CHRONIQUE PAR ...
Shamash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Ross Dolan
(chant+basse)
-Robert James Vigna
(guitare)
-Alexander "Alex" Bouks
(guitare)
-Steve Salaty
(batterie)
TRACKLIST
1) The Distorting Light
2) When the Jackals Come
3) Fostering the Divide
4) Rise the Heretics
5) Thrown to the Fire
6) Destructive Currents
7) Lower
8) Atonement
9) Above All
10) The Power of Gods
11) Epiphany
12) Immolation (Rerecorded)
DISCOGRAPHIE
Presque trente ans qu’Immolation s’évertue à terroriser le monde à grands coups de death puissant et sombre. Ayant acquis une réputation, justifiée, de groupe-phare du genre, les gars de Yonkers ne se sont jamais détournés de leur feuille de route vous amenant tout droit en Enfer. Malgré tout, les deux dernières livraisons, loin d’être mauvaises, avaient pu être moins bien accueillies de certains fans, reprochant un manque de relief. Qu’en est-il de cette cuvée 2017 ?
Le retour de l’ancien logo disparu depuis 1996 est-il annonciateur d’un retour aux sources ? Ceux qui ne jurent que par Dawn Of Possession seront assurément déçus. Les premières écoutes placent en effet d’emblée Atonement dans la droite lignée de Majesty and Decay, notamment par son aspect massif, avec une production des plus solides. Le son est cependant ici plus sombre, apportant un peu de noirceur à une musique qui n’est déjà pas très lumineuse. Les vocaux de Ross Dolan sont une fois encore ténébreux au possible. Il exécute ses parties avec brio, comme d’habitude, qui s’affirment toujours comme l’une des marques de fabrique de la formation. Son compère de toujours, Robert Vigna, s’est surpassé dans son travail de composition, accouchant de ces fameux riffs dissonants dont il a le secret, qui parsèment l’ensemble de l’œuvre. Ajoutez à cela des parties puissantes, à l’instar du final de "Rise the Heretics" et vous obtenez ce que vous êtes en droit d’attendre d’un enregistrement des États-Uniens.
Bien que classique dans l’ensemble, quelques changements sont à noter dans cet Atonement, à commencer par l’arrivée d’Alex Bouks, connu entre autres pour son travail chez Goreaphobia et chez Incantation, en remplacement de Bill Taylor. Le nouveau guitariste se fond parfaitement dans le décor et semble déjà former une paire redoutable avec le sieur Vigna. Ce qui frappera l’auditeur, c’est cette volonté clairement affichée par le groupe de proposer des morceaux plus pesants qu’à l’accoutumée. La part belle faite aux tempi lourds sautera aux oreilles des plus avertis. "Thrown to the Fire", "Fostering the Divide" ou le bien nommé "Lower" sont autant de preuve de cette envie d’offrir des parties écrasantes et rampantes. N’allez cependant pas imaginer qu’Immolation soit devenu un groupe monolithique. Les changements et les envolées rythmiques sont en effet légions. Louons d’ailleurs l’excellent ouvrage de Steve Shalaty, qui n’est pas loin de présenter sa meilleure prestation depuis son intégration dans les rangs de cette légende du metal extrême.
Que dire de plus ce cette sortie ? Immolation ne surprendra personne, se reposant parfois sur ses acquis, mais pourra se targuer d’avoir enfanté ici quelques jolies pièces qui prendront, à n’en point douter, une place de choix lors de ses futurs concerts. Atonement, sans égaler le chef-d’œuvre Close To A World Below, se placera en haut du classement des albums du groupe. Ce dernier rappelle, si cela était nécessaire, qu’il n’est pas encore prêt à laisser son trône aux jeunes loups du death aux crocs pourtant bien aiguisés. Son neuvième lp est d’ores et déjà l’une des sorties majeures de 2017.