CHRONIQUE PAR ...
Dommedag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
19/20
LINE UP
-Ross Dolan
(chant + basse)
-Robert Vigna
(guitare lead)
-Thomas Wilkinson
(guitare)
-Alex Hernandez
(batterie)
TRACKLIST
1) Higher Coward
2) Father, You're Not A Father
3) Furthest From The Truth
4) Fall From A High Place
5) Unpardonable Sin
6) Lost Passion
7) Put My Hand In The Fire
8) Close To A World Below
DISCOGRAPHIE
Aïe. C’était quoi ce disque à la production très faible sorti en 99 déjà ? Ah oui, Immolation, ce groupe de vieux briscard qui font toujours le même album de bru, euh musique. Marrant, on dirait que les gens disent que leur album suivant est plutôt bon… voyons.
Perfection me semble être le mot le plus approprié pour cet album tant il en est question. Rarement un concept aura été poussé plus loin, les musiciens nous servent ici une vision de ce qu’est l’enfer, soit une apocalypse constante, avec parfois de légers rayons d’espoir sous forme d’une mélodie salvatrice, vite balayés par les forces maléfiques qui sont contenues difficilement par ce disque. Début sur une intro ironique à souhait à destination du christianisme (ces derniers n’ayant cessé de répéter que Jesus viendrait pour le nouveau millénaire seront la cible d’une incessante lapidation sur cette œuvre), avant que n’éclate un cataclysme sonore d’une ampleur sans précédent. Les instruments se déchaînent créant une musique qui nous brûle à vif (ils sont en cela aidé par la production qui rajoute une légère couche poussiéreuse pas désagréable une fois que l’auditeur est habitué). L’accent est mis sur les rythmiques pachydermiques (la batterie a un mixage parfait ici, la double grosse caisse étant mixé très bas avec un son massif et le batteur sachant toujours quand une accélération est nécessaire), rapides ou lentes, on a toujours l’impression d’être piétiné par une charge d’éléphants en furie. Ce sentiment est notamment présent au début de certains morceaux ("Put My Hand In The Fire", "Higher Coward"), permettant au groupe de se lâcher complètement avant de revenir dans des structures plus nuancées (mais pas trop).
Les premières écoutes s’assimileront assez facilement à un passage à tabac, mais une fois le tout assimilé, on y revient de façon volontaire. Contrairement aux précédents disques, le groupe fait ici peau neuve en abandonnant le son peu enclin aux miracles guitaristiques présentés sur ce disque. J’aimerais d’ailleurs particulièrement m’arrêter sur ce que je considère comme la pièce maîtresse de cet album : la chanson-titre. Durant 8 minutes (durée peu commune pour du death metal, même si beaucoup de groupes atteignent facilement 5 minutes sur pas mal de leur compositions, cela reste assez exceptionnel.) les abysses sont magistralement retournées de fond en comble, la chaleur atteint son paroxysme. Le Malin s’exprime par la voix du chanteur, on assiste patiemment, totalement impuissant, au déclin qui attend finalement et de façon inéluctable chaque homme. Le titre est si bien agencé que, malgré sa terrifiante brutalité, l’auditeur n’est jamais lassé ou harassé de ce chaos ambiant. Seule sa nuque souffre, car les riffs (terrifiants encore une fois) ne sont qu’une succession d’appels au headbang le plus sauvage possible. Et vers la fin arrive l’ultime rayon d’espoir, LA mélodie dévastatrice au pouvoir catchy qui fera aimer le death à ta mère, simplement imparable. Le titre finit sur un fade-out qui laisse l’espoir diminuer petit à petit pour se refermer sur un abysse qui finalement reste toujours enflammé.
S'il ne devait en rester qu'un ce serait celui-ci. En compagnie du Diabolical Conquest d'Incantation, cet album toise de très haut (ou très bas, en l'occurrence?) les autres groupes étiquetés ivôl. Toi aussi, laisse-toi subjuguer par ce torrent de feu qui dévore tout sur son passage.