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CHRONIQUE PAR ...

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Eudus
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Floor Jansen
(chant)

-Marko " Marco" Tapani Hietala
(chant+basse)

-Troy Donockley
(chant+guitare acoustique+cornemuse irlandaise+flûte irlandaise+bouzouki+bodhrán+aérophone)

-Erno Matti Juhani "Emppu" Vuorinen
(guitare)

-Tuomas Lauri Johannes Holopainen
(claviers)

-Kai Juhani Hahto
(batterie+percussions)

TRACKLIST

1) Music
2) Noise
3) Shoemaker
4) Harvest
5) Pan

6) How's The Heart
7) Procession
8) Tribal
9) Endlessness
10) All The Works of Nature Which Adorn the World: 1-Vista
11) 2-The Blue
12) 3-The Green
13) 4-Moors
14) 5-Aurorae
15) 6-Quiet as the Snow
16) 7-Anthropocene (including Hurrian Hymn to Nikkal)
17) 8-Ad Astra

DISCOGRAPHIE


Nightwish - Human:II:Nature
(2020) - metal symphonique - Label : Nuclear Blast



Un mois après sa parution, il est temps ! C'est l'heure de s'attaquer à l'une des sorties marquantes de ma « carrière » de chroniqueur. Nightwish. Membre éminent de la sacro sainte trinité comme j'aime l'appeler (avec Therion et The Gathering). Le plus dur dans tout ça ? La peur de la déception, surtout cinq ans après un Endless Forms Most Beautiful (EFMB) définitivement considéré comme la sortie la moins réjouissante de la bande à Tuomas. Faisons table rase du passé, laissons place à Human:II:Nature.

Que se cache-t-il derrière ce titre mystérieux et un artwork magnifique, l'un des plus beaux de l'histoire des Finlandais ? Un double album, avec deux thèmes. Le premier, de neuf pistes, classique, sur le thème de l'humain (vous l'avez compris si vous avez visionné le clip de "Noise"). Le second, une pièce instrumentale divisée en huit actes. Un beau programme. Le tour de force de Tuomas sur cette nouvelle offrande aura été de simplifier son propos. Si le LP précédent se noyait et faisait la place belle à des titres insignifiants (et de remplissage) tels qu'"Alpenglow" ou "Edema Rush", Human:II:Nature va à l'essentiel, surtout concernant son premier acte. On y retrouve une finesse d'écriture - citons à titre d'exemple "How's The Heart", peut être le seul titre un peu faiblard, trop similaire à "I Want my Tears Back" et "My Walden", mais qui du point de vue des paroles est totalement poignant, traitant de l'empathie et de l'altruisme. À travers ce premier chapitre le sextet explore la nature humaine, ses faiblesses ("Noise"), ses excentricités ("Shoemaker" traite d'Eugene Shoemaker, premier homme à avoir eu ses cendres dispersées dans l'espace), de ses origines ("Tribal") de la vie ("Harvest") etc. Rien que pour l'écriture, ce neuvième album vaut le coup et peut être considéré comme l'œuvre la plus aboutie du collectif de ce point de vue.
Les chroniques publiées après deux écoutes (concept que l'on a du mal à comprendre chez les Eternels) ont été assez rudes concernant Human:II:Nature : pour les uns il manquerait un tube, pour d'autres ce n'est pas du metal. A-t-on juste écouté le même album ? Depuis Wishmaster, aucune œuvre des Nordiques n'avait sonné aussi heavy. Les parties d'Emppu sont acérées, notamment sur l'excellente "Pan", avec des riffs dignes de la période Oceanborn, Mais celui qui tire son épingle du jeu est Kai. Le batteur de Wintersun se lâche complètement et le son de son instrument n'a jamais été aussi puissant sur un album de Nightwish (et ce sur quasiment tous les morceaux du premier volume). Beaucoup regretteront la quasi absence de Marco au chant. C'était déjà un peu le cas sur le précédent, on a surtout pris l'habitude de l'entendre lors de la période Anette, leur deux voix s'alliant à merveille, il faut le dire. Désormais on sent que Troy prend un peu plus de place. Mais damned, on pardonne à Tuomas de nous faire attendre le neuvième et dernier titre chanté pour entendre le blond à double bouc. "Endlessness" est la pépite de Human:II:Nature, mid tempo, lourde, poignante. Marco s'y déploie comme un dieu tant son chant paraît habité. Le tout est rehaussé d'orchestrations sobres et particulièrement émouvantes. Et quand Floor le rejoint aux deux tiers, l'alchimie y est sublime, bien plus que sur leurs morceaux en commun sur EFMB. Une conclusion simplement magnifique.
Concernant la Néerlandaise, le gros (mais alors très gros) reproche adressé à EFMB était l’utilisation de sa voix. Floor est une machine, une guerrière qui sait et peu tout faire avec sa voix (une rétrospective des cinq albums d'After Forever suffira pour vous faire une idée) et qui se sublime par-dessus tout sur scène. Sans que sa prestation fût un naufrage, régulièrement on se disait à l'écoute de EFMB « lâche les chevaux ». Tuomas a-t-il sciemment sous exploité sa vocaliste ? Craint-il qu'elle prenne toute la lumière et que cela finisse par faire des remous comme avec Tarja ? Ou n'a-t-il juste pas été capable de la sublimer ? Ce qui paraît étonnant tant il a réussi à mettre en lumière Anette Olzon sur Imaginaerum. Seul "Yours Is An Empty Hope" et" The Greatest Show On Earth" bénéficiait de la puissance de la Batave. Qu'en est il à ce jour ? Si vous vous attendez à la puissance que Floor dégageait chez After Forever, ce n'est toujours ça. Cependant, ses lignes de chant semblent bien mieux travaillées. Elle est par exemple, particulièrement touchante sur "Procession", morceau le plus difficile à appréhender. Titre doux, mais qu'on ne peut qualifier de ballade, Floor nous invite au voyage dans le temps, avant les premiers hommes. Elle se montre également puissante sur le refrain de "Pan", lorgne sur la pop sur "How's The Heart" mais nous gratifie d'une voix lyrique et particulièrement maîtrisée sur le final de "Tribal". Mais son moment de gloire, c'est évidemment la conclusion de "Shoemaker", dont on entend beaucoup parler. Ces notes de tête concluent merveilleusement bien la proposition et fait complètement occulter les deux premiers tiers assez banals.
Quant à Troy, le dernier venu, il occupe une place centrale que ce soit en tant qu'instrumentaliste (guitare, instruments folkloriques, tels ces binious heureusement pas trop redondants). La peur que le côté celtique prenne un peu le dessus sur le reste ne s'est pas concrétisée. Seuls "Harvest" et "How's The Heart" possèdent cette part folk. Si la seconde citée est un titre de scène sans folie, "Harvest" est bien plus impactante. Malgré sa partie instrumentale avant le refrain final, qui ressemble là encore à "My Walden", le refrain fera un tabac sur scène et surtout, vocalement, le comparse de Tuomas au sein d'Auri assure. Sa voix douce et réconfortante sied parfaitement au thème de l'œuvre. Notons enfin, puisque qu'on ne la pas encore évoquée, la surprenante entrée en matière d'Human:II:Nature. Loin des titres d'ouvertures standards comme "Dark Chest of Wonders" ou "Shudder Before the Beautiful", "Music" prend son temps. Suite (voulue ou non) de "The Greatest Show on Earth", elle développe doucement une ambiance mystique, sons tribaux, instruments folks, qui laissent ensuite place à l'orchestration, avant que Floor n'arrive sur la pointe des pieds et qu'explose le premier refrain. Ce titre illustre parfaitement ce que Tuomas veut pour son groupe, ses arrangements orchestraux sont précis et on les reconnaîtrait entre mille. Essai validé pour ma part !
Si Human:II:Nature est une sorte d'apogée en tant que compositeur pour le fondateur de Nightwish, il se laisse aller à un excès de créativité sur le second acte, All the Works of Nature Which Adorn the World, divisé en huit titres instrumentaux (avec narration sur le titre final). Vous l'aurez compris, il s'agit d'un hommage à la nature, thème devenu cher à Tuomas au fil des années. Il est à ce stade encore difficile de se faire un avis concret sur l'essai bien que la conclusion, "Ad Astra" ressort clairement du lot, et réussit bien son rôle de titre de clôture après quelques minutes de narration faisant office d'hommage final (« That's here, that's home, that's us »). Pour le reste il est difficile de séparer les différents chapitres, qui forment un tout et qui s'écoutent d'un bloc. Le chapitre est tantôt rythmé (seconde partie de "The Blue") tantôt émouvant ("The Green"), folk ("Moors"), explosif ("Aurorae"), énigmatique ("Quiet as the Snow"), tantôt bercé d'histoire ("Anthropocene", reprenant des airs des chants Hourrites qui sont une collection de trente six morceaux gravés en écriture cunéiformes sur des tablettes d'argile retrouvée dans la cité d'Ougarit en Syrie actuelle) avant de laisser place à l'ultime envolée qu'est "Ad Astra". Chaque partie rend hommage à une forme de la nature que ce soit par exemple l'Océan, la Forêt, la Lande, les Aurores Boréales. L'exercice est réussie, si peu que vous soyez sensibles au style mais la question qui se pose est: un album de Nightwish est-il le bon endroit pour accueillir cette pièce ? N'est-ce pas de l’excès d'égo et de contrôle de la part de son génie créateur ? Chacun se fera son avis mais il est vrai que pour ma part j'ai l'impression d'être face à un premier acte de Nightwish quasi parfait alors que le second serait une composition solo de son leader, réussie mais qui, peut-être inconsciemment, fait baisser la note finale.


Si Human:II:Nature n'a pas la puissance de feu d'un Oceanborn ni l'alchimie quasi parfaite d'Imaginaerum, il est sûrement le recueil qui met le plus en valeur le talent de chef d'orchestre, de directeur, de leader de Tuomas. Ses cinq acolytes ont tous, et pour la première fois, une place centrale dans la réalisation, ne se cachent pas et remplissent chacun leur rôle à la perfection. Et si pour cela Nightwish n'a plus rien de power, de metal comme on peut le lire et bien j'ai envie de dire tant mieux, au vu du rendu de l'œuvre, à qui il manque juste la magie des débuts et un single plus efficace que "Noise" (qui cependant est mis en valeur dans la globalité de l'album, plus que pris en tant que single) ainsi qu'une deuxième partie un peu trop auto-centrée sur son leader. Mais quel artiste, quel compositeur, quel créateur n'est pas dans la recherche de gloire, voire de glorification ?



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