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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Joseph Thomas "Joe" Elliott
(chant)

-Stephen Maynard "Steve" Clark
(chœurs+guitare)

-Peter Andrew "Pete" Willis
(chœurs+guitare)

-Richard "Rick""Sav" Savage
(chœurs+basse)

-Richard John Cyril "Rick" Allen
(chœurs+batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-David Joseph "Dave Cousins" Hindson
(narration sur "When the Walls Came Tumblin' Down")

-Christopher Merrick "Chris" Hughes
(claviers sur "Hello America")

TRACKLIST

1) Rock Brigade
2) Hello America
3) Sorrow Is a Woman
4) It Could Be You
5) Satellite
6) When the Walls Came Tumblin' Down
7) Wasted
8) Rocks Off
9) It Don't Matter
10) Answer to the Master
11) Overture

DISCOGRAPHIE


Def Leppard - On Through the Night
(1980) - heavy metal N.W.O.B.H.M. - Label : Vertigo



À quoi tient le succès ? Pourquoi certains - plus jeunes, pas forcément plus beaux – obtiennent en quelques mois ce que d'autres mettent des années à arracher du bout des ongles ? Comment expliquer que les Anglais acnéiques de Def Leppard aient déjà joué deux fois à l'Hammersmith Odeon une paire d'années à peine après avoir monté leur section et tourné avec AC/DC juste avant l'enregistrement de leur premier LP nommé On Trough the Night sorti chez Vertigo, le label de Thin Lizzy et Black Sabbath, alors que que bon nombre d'entités plus anciennes de la New Wave of British Heavy Metal (NWOBHM) doivent se contenter de faire la fermeture des pubs de leur quartier ? Chance (le fameux DJ John Peel passe en ville), opportunisme (les mecs arrivent à refourguer leur EP liminaire au fameux DJ John Peel de passage en ville), alignement des planètes (le manager d'AC/DC cherche des clients pour fonder sa propre boîte) ? Sûrement. Du talent ? Diamond Head, Tygers of Pan Tang et Iron Maiden, qui n'ont pas encore sorti d'album en ce premier trimestre 1980, n'en manquent pas non plus. Il doit y avoir un truc, ces mecs ont forcément un truc. Décisif.

On pourrait être taquin et procéder par élimination, autrement dit commencer par ce qui ne fait pas partie de la réponse. Ça tombe bien, l'extrait le plus atypique d'On Trough the Night s'intitule "Overture"... et figure en dernière position. Cet epic de près de huit minutes contient de plaisants passages, dont un prélude soyeux reconvoqué en clôture faisant songer au Genesis rêveur des prémices. Cependant l'enchaînement des séquences, même à allure soutenue, ne provoque pas l'acmé qui semblait inéluctable et frustre d'autant plus que celles-ci recelaient un potentiel de haute félicité. Un constat d'évidence, toutefois : même dans ses moments faibles ou disons, moins éblouissants, le quintet parvient à tirer son épingle du jeu. Ainsi, le motif un peu rengainasse de "It Don't Matter" est rattrapé par un solo de bonne facture dans un inhabituel trip seventies ostentatoire tandis qu'"Answer to the Master" au décollage poussif prend de la consistance à mesure que les guitares se déploient. Celles-ci constituent l'atout numéro un d'une réalisation qui en comporte bien d'autres. Tour à tour tranchantes et mélodieuses, s'entremêlant avec une justesse effarante à la façon des mentors Wishbone Ash et Thin Lizzy, les six-cordes tenues par Pete Willis l'autodidacte fougueux et Steve Clark le maître à riffer de formation classique transcendent la totalité des compositions dopée par une énergie indéniablement punk. Les résurgences seventies sont reléguées au rang d'aimables incongruités, telles la tentative de rock vaguement progressif opérée sur le déjà cité "Overture" et "It Could Be You", drôle de parodie – volontaire ? - de glam rock en mode accéléré sur lequel le chanteur Joe Elliott, en fan transi de Mott the Hoople, glapit d'amusante manière après avoir lancé l'un des screams les plus miteux de l'histoire. Et pourtant, incroyable, ça fonctionne, on tape du pied et on bouge son boule – voire l'inverse pour les plus souples.
Le responsable de ce petit miracle est probablement à chercher du côté de Tom Allom. Celui qui opéra en tant qu'ingé-son sur les Black Sabbath séminaux et se chargea de produire le cinglant et clinquant live Unleashed in the East de Judas Priest paru quelques mois avant On Through the Night a capté le collectif de Sheffield dans son jus, sans pousser les juvéniles musiciens dans leurs retranchements. Tout bénéfice pour tout le monde : les gamins - le batteur Rick Allen a tout juste seize ans - en ont profité pour batifoler et tester leurs capacités de non-résistance à l'alcool dans la confortable propriété du Berkshire où se trouve le studio qu'a fait construire rien moins que John Lennon, pendant que celui que les garnements ont surnommé « Colonel » a procédé aux nécessaires retouches afin de rendre le produit présentable. Résultat : un son rond et léger dont le déficit de puissance laisse d'autant mieux s'exprimer la principale qualité des Léopards Sourds, à savoir leur sens affûté de la mélodie qui squatte le cortex. Un défaut - ce rendu sonore presque trop chaleureux - transformé en avantage, patent sur "Hello America" avec son refrain naïf et enthousiaste, son irrésistible boucle de synthés kitsch, son riff travaillé, son break chœurs/ batterie trépidant à la "We Will Rock You" de Queen, le tout sur un tempo soutenu. Si les autres titres suivent peu ou prou le même schéma, chacun d'entre eux dégage une atmosphère propre, une dynamique spécifique, que ce soit le mélancolique "Sorrow is a Woman" sur lequel Eliott se montre à son avantage dans un registre sensible avant que Clark et Willis ne portent un solo en twin au paroxysme de l'émotion, ou encore l'épique "When the Walls Came Tumblin' Down" amorcé par une narration biblique et dont la partie centrale laisse entendre une délicieuse conversation entre les deux guitares et une basse qui enchaine les descentes en contrepoint.
Et quand le thème est plus convenu, ce sont les lignes de chant qui viennent à la rescousse – celles de "Satellite" contribuent grandement à insuffler une intensité qui contamine des guitares héroïques avant qu'une astucieuse variation ne fasse la transition avec le dernier couplet. Ce soin apporté à l'écriture se retrouve sur tous les morceaux, y compris les plus directs. Ainsi l'inaugural "Rock Brigade" jouit d'un refrain accrocheur plus subtil qu'il n'y paraît, serti de chœurs dont il convient de souligner l'effet euphorisant sur l'ensemble du recueil et qui ont également pour effet de gommer les inflexions nasillardes et plaintives s'échappant parfois du gosier d'Elliott. Ses compagnons montent encore le ton sur "Wasted", single brut mais pas sans fioritures enrichi par une modulation aussi savoureuse qu'inattendue, à l'instar des autres pistes, parmi lesquelles la foudroyante "(Getcha) Rocks Off"qui a perdu un bout de son libellé et gagné de faux applaudissements par rapport à la version originale du premier EP homonyme. Porté par un riff proprement démoniaque, le bolide déboule à fond de train puis bouscule un Eliott qui fait ce qu'il peut pour suivre et éructe le refrain comme s'il crachait un glaviot - deux fois et basta - avant d'être supplanté par une énorme scansion bastonnée par un Rick Allen qui n'aura jamais donné sa part aux chiens, faisant grimper la tension à un niveau insensé. Un cri hystérique précède un solo véloce qui dynamite le thème principal, dissuadant le titulaire du micro de repointer le bout de sa glotte. Terrible.


La formule gagnante proposé par Def Leppard sur On Through the Night paraît toute simple : des riffs qui dépotent, un chanteur robuste, des idées à foison, des guitares tricoteuses et déchaînées. Sauf que les félins du Yorkshire cisèlent leurs coups de griffe et feulent avec un raffinement certes relatif s'agissant d'un heavy metal au format chanson mais qui fait toute la différence, phénomène accentué par une production fluette mettant paradoxalement en valeur les multiples trouvailles mélodiques de ces post-adolescents à l'aisance confondante. Empressés, impétueux et doués, les concitoyens de Joe Cocker soldent les années soixante-dix promptement et proprement, avec une vigoureuse élégance. Le plus réjouissant dans cette affaire est que de toute évidence, les mômes en ont gardé sous la pédale. La suite promet d'être intense.



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