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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2022
Sa note : 16/20

LINE UP

-Joseph Thomas "Joe" Elliott
(chant)

-Stephen Maynard "Steve" Clark
(chœurs+guitare)

-Philip Kenneth Collen
(chœurs+guitare)

-Richard "Rick" "Sav" Savage
(chœurs+basse)

-Richard John Cyril "Rick" Allen
(chœurs+batterie)

-Peter Andrew "Pete" Willis
(guitare)

Ont participé à l'enregistrement :

-Thomas Morgan "Booker T. Boffin""Dolby" Robertson
(claviers)

-Anthony John "Tony Kaye" Selvidge
(claviers)

-John Theodore Kongos
(programmation)

TRACKLIST

1) Rock! Rock! (Till You Drop)
2) Photograph

3) Stagefright
4) Too Late for Love
5) Die Hard the Hunter
6) Foolin'
7) Rock of Ages
8) Comin' Under Fire
9) Action! Not Words
10) Billy's Got a Gun

DISCOGRAPHIE


Def Leppard - Pyromania
(1983) - hard rock hard FM - Label : Mercury Vertigo



Le succès de High 'n' Dry, succulent deuxième album de Def Leppard, peut sembler relatif en comparaison de celui de Thriller de Michael Jackson paru un an plus tard. Il marque cependant une nette avancée du quintet sur la route du succès. Pour espérer atteindre les chiffres de vente du King of Pop, aussi dingue que puisse paraître l'objectif, il faudrait, sans doute, encore arrondir les angles. Au point de renier ses racines hard rock ? Ceux qui estiment que c'était déjà le cas sur High 'n' Dry risquent de ne pas apprécier la réponse.

Un enregistrement qui s'étale sur onze mois, un producteur omnipotent crédité à l'écriture de la totalité des titres : Pyromania, le troisième LP des jeunes loups britanniques, ne respire pas la spontanéité qui faisait le charme d'On Through the Night, premier essai fougueux sorti moins de trois ans auparavant. Pourtant, quelques signes montrent que les Léopards ne sont pas encore devenus les Jefferson Starship anglais. À commencer par les inflexions éraillées de Joe Elliott, sorte de version politiquement correcte de Bon Scott, le regretté hurleur d'AC/DC. Le titulaire du micro contribue à muscler des pistes aux mélodies chatoyantes, pour ne pas dire clinquantes : "Photograph" est ainsi bardé de chœurs peu organiques, mais enchanteurs, plus prégnants encore que sur les deux longs-jeux précédents. Mutt Lange, le sorcier des consoles dépassant très largement le rôle de contrôleur du VU-mètre, a misé une grande partie de la réussite de Pyromania sur des refrains addictifs dopés par une chorale vigoureuse mais toujours aimable, rappelant le travail de son homologue Ted Templeman sur le premier Van Halen. L'effet est saisissant et contribue à renforcer l'impact de compositions percutantes telles que "Rock! Rock! (till you Drop)", version profondément remaniée de "Medicine Man", morceau que le groupe jouait en concert à ses débuts mais qui n'a fait l'objet d'aucune captation en studio. Le collectif avait déjà fait le coup en ouverture de High 'n' Dry avec "Let it Go", customisation pétaradante de "When The Rain Falls", de conception plus quelconque. Seul l'excellent riff a été conservé mais aussi accrocheur soit-il, les effets de production le dénerve quelque peu, comme s'il ne fallait pas trop effaroucher l'auditeur peu habitué aux inflexions heavy que les chevelus sont encore capable de convoquer, à l'image de ce qu'ils pratiquent sur "Stagefright". Cette occurrence-là, à l'instar de toutes les autres, est rapidement phagocytée par un thème mélodieux qui colonise le cortex.
Mais le stratagème a ses limites. Car lorsque l'allure, pas forcément très élevée au départ, fléchit, les artifices tendent à s'entendre un peu trop comme sur le poussif "Too Late For Love" en dépit d'un joli solo de six-cordes, de même que "Foolin'", en partie grevé, une fois n'est pas coutume, par un refrain disgracieux (« foo- foo- foo- foolin' »...). Pourtant, la ballade était diablement alléchante, portée par une mélopée enfiévrée sur laquelle Elliott prouve qu'il sait émouvoir lorsqu'il se calme sur les braillements – une leçon à retenir pour la suite. Faute d'idées à la hauteur de son entame, la seconde moitié du recueil suscite un enthousiasme mesuré, particulièrement "Comin' Under Fire" et "Action! Not Words", mid tempos assez heavy mais moins inspirés, surtout les couplets. Les breaks sont trop anecdotiques pour relancer l'attention et pourtant, le dopage vocal sur les refrains fonctionne une fois de plus, relevés par les solos nerveux que se partagent l'impeccable Steve Clark et le nouveau venu Phil Collen recruté afin de remplacer Pete Willis, viré pour cause d'alcoolisme non maîtrisé avant la fin des sessions - ce dernier a assuré toutefois les parties rythmiques et participé à l'écriture de quatre chansons. Le final "Billy's Got a Gun" bénéficie d'un solo en deux parties ainsi que d'une belle mélancolie qui compensent une progression un poil laborieuse, le passage en force pas très heureux de Joe Elliott et une boucle instrumentale complètement déconnectée en conclusion.
En dépit de ces atermoiements, les félidés de Sheffield confirment qu'ils savent encore rugir à l'occasion de la power ballade "Die Hard the Hunter", la pépite de Pyromania. Sur fond de retour du Vietnam problématique - iconiques bruits d'hélicoptère en introduction - Eliott et ses choristes tissent une superbe exposition, déroulant le tapis rouge à un thème épique que des claviers rehaussent d'une tension continuelle. Seul regret : une allure mesurée, alourdie par une batterie stéroïdée en manque d'inventivité, probable conséquence des injonctions envers le malheureux Rick Allen de la part de Lange pour qui le groove pose manifestement problème. Et pourtant, quel refrain, encore ! Sans oublier un solo d'anthologie relancé par un judicieux pont médian qui permet à Clark de faire valoir ses aptitudes mélodiques hors du commun. L'opposition est quasi frontale avec "Rock of Ages", proposition ouvertement racoleuse des rusés Britons qui invitent à faire la claque sur des scansions taillées pour les stades que leurs compatriotes de Queen n'aurait pas reniées, auxquelles s'ajoute un refrain insistant épaissi aux synthés. Néanmoins, il faut reconnaître que c'est irrésistible. Agaçant, putassier, mais irrésistible. Le ricanement satisfait en clôture donne à penser que les mecs ont parfaitement calculé leur affaire, et qu'ils ne comptent pas en rester là.


Encore robuste mais de plus en plus aguicheur, le rock dur de Def Leppard lorgne ostensiblement vers le sommet des charts. La raréfaction des feulements heavy témoigne d'une formation qui désormais mise davantage sur la rengaine entêtante que sur les guitares incisives. Janus aux deux visages dont l'un s'estompe inexorablement, moins équilibré et plus tape-à-l’œil que son prédécesseur High'n'Dry, Pyromania n'en constitue pas moins une réalisation très appréciable, hautement recommandée pour celles et ceux qui ne savent pas résister à une ritournelle énergique, respirant le soin méticuleux appliqué par des maniaques qui visent toujours plus haut.



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