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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2022
Sa note : 12/20

LINE UP

-Joseph Thomas "Joe" Elliott
(chant+guitare)

-Philip Kenneth Collen
(chœurs+guitare)

-Richard "Rick""Sav" Savage
(chœurs+guitare+basse)

-Vivian Patrick Campbell
(chœurs+guitare)

-Richard John Cyril "Rick" Allen
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Alison Maria Krauss
(chant sur "This Guitar" et "Lifeless")

-Dave Richard Bassett
(chœurs)

-Debbi Blackwell-Cook
(chœurs)

-Michael David "Mike" Garson
(claviers sur "Goodbye for Good This Time" et "Angels (Can't Help You Now)")

TRACKLIST

1) Take What You Want
2) Kick
3) Fire It Up
4) This Guitar
5) Sos Emergency
6) Liquid Dust
7) U Rok Mi
8) Goodbye for Good This Time
9) All We Need
10) Open Your Eyes
11) Gimme a Kiss
12) Angels (Can't Help You Now)
13) Lifeless
14) Unbreakable
15) From Here to Eternity

DISCOGRAPHIE


Def Leppard - Diamond Star Halos
(2022) - rock pop rock - Label : Mercury Bludgeon Riffola



Réputés à leurs débuts pour leurs consistants délais d'enregistrement, les membres de Def Leppard ralentissent encore la cadence depuis deux décennies en laissant s'écouler un septennat entre chacun de leurs trois derniers albums studio. La situation n'est guère étonnante, les vétérans ayant engrangé pas mal de cash au cours des années quatre-vingt et vivant ostensiblement sur ce pactole à coup de tournées nostalgiques. Diamond Star Halos, douzième LP des Félidés, donne l'occasion de faire le point sur les capacités créatrices des représentants emblématiques de ce que certains sites de référencement désignent sous l'expression peu incitative d'« arena rock ».

Après des livraisons d'une redoutable fadeur lâchées aux alentours du millénaire – Euphoria, oxymore d'un seul mot – les gros chats avaient retrouvé un peu d'inspi et de niaque sur Songs from the Sparkle Lounge en 2008, partiellement perdues sur l'homonyme de 2015. À l'entame du millésime 2022, l'optimisme sur un retour vertueux de balancier pointe le bout des vibrisses : "Take What You Want", nanti de guitares dodues et d'un refrain enjoué donne un signal encourageant confirmé sur "Kick" - claps sur les couplets, thème accrocheur et chœurs enthousiastes qui compensent le manque de vigueur vocale de Joe Elliott (quel contraste avec ses jeunes années gueulardes !). On regrette que le solo pépère ne mène pas le morceau encore plus haut, néanmoins la patine vintage est plaisante. "Fire it Up" partage le même registre, tout en demeurant un cran en-dessous en terme d'écriture et de ferveur. Les trois titres sont sortis en singles, et ce n'est sans doute pas un hasard, tant la suite du recueil contredit les promesses suscitées.
La participation d'Alison Krauss, la country woman ayant gagné l'équivalent de trois fois son poids en trophées musicaux et bonne copine de Robert Plant, se révèle anecdotique sur l'inoffensive ballade "This Guitar", surproduite comme aux mauvaises heures du quintet. Les deux vocalistes se doublent en permanence, avec un mixage au profit du monsieur qui bénéficie à plein du stratagème, non reconduit sur le bien nommé "Lifeless", l'autre duo avec dame Alison qui n'intervient qu'à partir du refrain sirupeux et finit, malgré son rôle de faire-valoir, par enterrer ce pauvre Joe de sa voix angélique. La collaboration avec Mike Garson, le jazzman surtout connu par avoir été le « pianiste de David Bowie », débouche sur une nouvelle ballade, "Goodbye for Good This Time", bardée de cordes et sur laquelle Elliott ne s'en sort pas trop mal, grâce au soutien de chœurs protubérants, caractéristiques de la troupe de Sheffield. Le refrain fait songer avantageusement – et de manière fortuite, à n'en pas douter – à celui de "Garde-le pour Toi" de Paradis, un truc de sensibles. Cependant, les arrangements lourds (contrairement aux guitares) brident l'émotion, ne parvenant pas à sublimer un matériau de base assez quelconque. "Angels (Can't Help You Now)", sur laquelle intervient également Garson, se révèle un peu plus accrocheuse mais souffre de la même surcharge sonore.
Cet excès de glucose, qui ne date pas d'hier puisqu'il enrobait Hysteria, le déraisonnable succès de 1987, affecte la plupart des pistes de Diamond Star Halos, nommé en référence aux paroles de "Bang a Gong (Get It On)", le hit glam du T. Rex de Marc Bolan. Toutefois, les Britanniques, même amputés depuis longtemps de leur génie créatif Steve Clark parti rejoindre l'eden des rockeurs intoxiqués, ne sont pas des tâcherons et prouvent épisodiquement leur capacité à choper le gimmick qui sauve – là un break énergique ("U Rock Mi"), ici un solo de gratte vigoureux ("Open Your Eyes") ou encore un pré-refrain entraînant ("Sos Emergency"). Hélas, ces trouvailles ne suffisent pas à dissiper l'impression que plusieurs compositions sont surtout là pour faire le nombre afin d'alimenter les sites de streaming rémunérateurs. Le daté "Unbreakable" à la batterie programmée que n'osent plus les bidouilleurs de Garbage est à peine rattrapé par un refrain (involontairement ?) amusant, alors que "Liquid Dust" et son ambiance orientale façon "Kashmir" du pauvre, le niaiseux "All We Need" et le transparent "Gimme a Kiss" constituent des fillers de première catégorie. Heureusement, la réalisation s'achève sur une bonne note intitulée "From Here to Eternity", mélancolie ternaire d'une intensité mesurée mais portée par une chorale touchante telle qu'on n'en a pas entendue chez Def Leppard depuis, euh, quarante ans ? Déjà ?


Bien que les espoirs de réanimation de l'esprit hard rock – ne parlons pas de metal, ça c'est mort de chez dead – étaient faibles avant la publication du premier long format des années 2020 estampillé Def Leppard, le rendu globalement mièvre de Diamond Star Halos déçoit. Malgré un savoir faire éprouvé dans l'art de la présentation flatteuse et quelques fulgurances témoignant d'un passé glorieux, les Anglais restent engoncés dans une routine d'écriture confortable excluant toute notion de risque, si ce n'est celui de délivrer parfois de vilaines nunucheries. Plus que jamais tributaires d'effets de production qui cachent souvent la misère - celle de la puissance perdue du chanteur Joe Elliott, notamment – les matous cophotiques délivrent une œuvre pro, éclairée de bons moments mais sans se départir vraiment d'une irritante mollesse.



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