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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Udo Dirkschneider
(chant)

-Wolf Hoffmann
(chœurs+guitare)

-Jörg Fischer
(chœurs+guitare)

-Peter Baltes
(chœurs+basse)

-Stefan Kaufmann
(chœurs+batterie+percussions)

TRACKLIST

1) Metal Heart
2) Midnight Mover
3) Up to the Limit
4) Wrong Is Right
5) Screaming for a Love-Bite
6) Too High to Get It Right
7) Dogs on Leads
8) Teach Us to Survive
9) Living for Tonite
10) Bound to Fail

DISCOGRAPHIE


Accept - Metal Heart
(1985) - heavy metal - Label : RCA



Après des débuts prometteurs mais peu remarqués au tournant des eighties, les Germains d'Accept ducissent le ton et sortent trois albums de haute volée qui les placent dans le wagon de tête du heavy metal européen. Il est temps pour eux désormais de s'attaquer au marché nord-américain. Et quel genre musical avec des grosses guitares cartonnent aux States en 1985 ? Le glam metal.

Pour les épauler dans leur conquête de l'Ouest, les Allemands embarquent Dieter Dierks, le producteur qui a contribué à la popularité de Scorpions à l'internationale. Autant dire que le son de Metal Heart, la nouvelle offrande d'Accept, sera costaud. Il faut bien ça pour concurrencer Mötley Crüe. Quant à l'accoutrement bigarré, pas de problème, il suffit de ressortir les fanfreluches et le fond de teint dont se recouvraient les Rhénans à la sortie de leur LP inaugural. OK, tout est prêt pour truster le haut du Billboard, c'est parti pour un assaut en bonne et due forme ... de pur heavy metal. Car non, les créateurs de "Fast as a Shark" n'ont pas renié leur orientation « Restless and Wild » - Udo Dirkschneider, le chanteur, porte toujours sa tenue paramilitaire et les guitares sont toujours aussi acérées. La piste homonyme sur laquelle s'ouvre le recueil ne laisse guère de doute : aux premières mesures emphatiques avec chorale virile et roulements de timbales empruntée à la Marche slave de Tchaïkovski succède un riff efficace soutenant un couplet tendu, avant que ne retentisse un refrain simple mais addictif puis un incroyable solo tricoté à partir de la "Lettre à Elise", le tube de Beethoven, que le guitariste Wolf Hoffmann termine par une cadence spectaculaire, interrompue par le retour des chœurs qui font passer le frisson. Un moment magique amené à devenir un... classique du metal.
Alors oui, c'est vrai, les singles posent question. Leurs refrains radio friendly copieusement répétés sont assez significatifs de la volonté de percer les charts US de la part du quintet germanique, qui a récupéré au passage son ancien six-cordiste Jörg Fischer en remplacement de l'intérimaire Herman Frank. Mais une allure soutenue et, surtout, les glapissements saturés d'Udo sauvent "Midnight Mover" et "Screaming for a Love-Bite" de la mièvrerie... Et Accept d'un déferlement de groupies dans les coulisses. Il faut dire que les inflexions menaçantes du vocaliste au cheveu ras et à la mine patibulaire mais presque font plus songer à Pervers Pépère qu'à un sex symbol en vogue à L.A. – Vince Neil et Stephen Pearcy n'ont pas trop de souci à se faire quant à la préservation de leur cheptel. Musicalement, le reste de la réalisation navigue dans une bouillonnante mixture de motifs vigoureux assaisonnés de gros chœurs vivifiants et de motifs relevés à la guitare, eux-mêmes rehaussés par une paire basse-batterie métronomique. Celle-ci traîne rarement en route – point d'epic au rythme lourd à la "Princess of the Dawn" – à l'exception de l'inquiétant "Dogs on Lead", que dynamite un Udo déchaîné comme jamais. Ses vocalises d'une intensité folle rattrapent certaines occurrences au riffing pas forcément mémorable telles que "Up to the Limit" sous influence AC/DC prononcée ou encore le plan-plan "Too High to Get It Right".
Il ne peut pas grand chose en revanche pour sauver complètement "Bound to Fail", final pataud mais rigolo en mode Brothers of Metal lesté de chœurs bien gras, un truc taillé pour l'Oktober Fest mais qui laisse sur une note peu digeste. Heureusement, la section de Solingen sait encore se montrer véloce, ainsi qu'elle le démontre sur "Wrong is Right", exocet certes peu subtil mais qui constitue un message assez clair envoyé aux jeunes compatriotes adeptes du speed metal qui commencent à sortir de leur cave, à l'instar de Helloween qui s'apprête à sortir son premier EP : les inventeurs auto-proclamés du genre en Europe entendent bien rester dans le game. Certes, les contempteurs d'Accept rétorqueront que le groupe fait toujours la même chose, ce qui expliquerait les quelques baisses de régime évoquées plus haut. L'objection n'est pas irrecevable, néanmoins le niveau demeure élevé, comme en témoigne l'entraînant "Living for Tonite" aux couplets énergiques et sur lequel Udo s'investit... pleinement – les groupies vont peut-être rappliquer, finalement, d'autant que Hoffmann gratifie la composition d'un solo encore plus mémorable que la moyenne. Les auteurs de "Son of a Bitch" ont concocté en outre une succulente subtilité nommée "Teach us to Survive", immersion suffocante dans le monde d'après le monde d'après, portée par une rythmique jazzy et un thème ponctué de motifs chromatiques instaurant une tension qui explose en bout de course dans les hurlements vitrifiants d'un Udo devenu fou.


Accept transformé en piège à filles du Sunset Strip ? Et puis quoi encore ? Hormis deux timides tentatives de hits accrocheurs, les banlieusards de Düsseldorf continuent de faire sur Metal Heart ce qu'ils ont amorcé au début de la décennie : du heavy metal incisif, toutes guitares dehors, guidé par une voix toxique. Tout n'y est pas aussi marquant que l'emblématique chanson-titre mais avec un Hoffmann aussi dynamique guitare en main et un Udo percutant derrière le micro, Accept ne peut que conforter son statut de cador de la scène metal européenne. Et si le pays de l'Oncle Sam refuse les avances rugueuses des Teutons, celui du Soleil Levant est en train de s'imposer comme une patrie d'adoption dans laquelle il fera bon se réfugier quand les temps seront moins favorables.



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