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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 26 janvier 2025
Sa note : 14/20

LINE UP

-"Maynard" James Herbert Keenan
(chant)

-Adam Thomas Jones
(guitare)

-Paul D'Amour
(basse)

-Daniel Edwin "Danny" Carey
(batterie)

Ont participé à l’enregistrement :

-Henry Lawrence "Rollins" Garfield
(chant sur "Bottom")

-Chris Haskett
(percussions sur "Disgustipated")

-Statik
(programmation sur "Disgustipated")

TRACKLIST

1) Intolerance
2) Prison Sex
3) Sober
4) Bottom
5) Crawl Away
6) Swamp Song
7) Undertow
8)
9) Flood
10) Disgustipated

DISCOGRAPHIE

Undertow (1993)
Ænima (1996)
Lateralus (2001)
10.000 Days (2006)
Fear Inoculum (2019)

Tool - Undertow
(1993) - Metal Alternatif - Label : Zoo Entertainment



Fishbone, Rage Against the Machine, Rollins Band, White Zombie, Corrosion of Conformity : c’est avec ces représentants du metal dit « alternatif », en pleine expansion au début des années quatre-vingt-dix, que Tool donne des concerts après la sortie d’Opiate, EP paru en 1992. L’objectif est clair pour ces jeunes Nord-Américains : liquider le hair metal des eighties et son hédonisme matérialiste. Ni horrifique, revendicatif ou envapé, Tool se distingue à sa manière sur Undertow, son premier album.

Un riff à la fois lourd et précis, une rythmique syncopée, un tempo ni traînant ni effréné, un chant qui alterne entre quiétude et explosions, un cri, ou deux, et pas de solo : voilà les ingrédients qui reviennent en leitmotiv sur l’enregistrement. Il y a bien un mini solo sur "4°", aiguillonné par un motif grinçant mais rien qui ne remette en cause la ligne directrice. Même la première moitié pesante de "Flood" ne fait pas diversion, d’autant que le quatuor conclut l’occurrence par une accélération bienvenue également de mise sur la chanson-titre ainsi que sur "Bottom", marqué par un long passage en talk over de Henry Rollins invité pour l’occasion.
De cette masse cohérente se détache tout de même le final "Disgustipated", un quart d’heure de bruitages d'où émergent des coups de masse, des bêlements, des criquets semblables à ceux qui stridulent à la fin de The Origin of the Feces de Type O Negative et quatre coups de fusil tirés sur un piano innocent par le chanteur Maynard James Keenan, passé par la prestigieuse académie militaire de West Point qu’il a quittée pour inadéquation avec les mœurs de l’armée. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi à l’écoute du sermon qu’il assène à propos d’une révélation selon laquelle les carottes auraient une âme ou, plus sérieusement, des paroles de "Prison Sex" par lesquelles il aborde l’enfance maltraitée. Le riff découpé par Adam Jones, un camarade de Tom Morello, est incisif et génère une tension qui ne retombe jamais, même pendant les couplets faussement apaisés. Celle-ci est avivée par le chant à la fois rageur et sensible de Keenan, mélange de Kurt Cobain en moins nasillard et Chris Cornell de Soundgarden lorsqu’il s’énerve dans les aigus.
Pourtant, ses interventions ne sont pas particulièrement mises en avant, accusant même un déficit de puissance lorsque la troupe s’emballe à l’issue des couplets, comme sur "Intolerance", "Crawl Away" déjà présent sur la démo 72826 ou encore "Swamp Song". C’est au final la vulnérabilité colérique de Keenan qui ressort de ces chansons tourmentées, progressant sur les frappes chirurgicales de Danny Carey, un jazzman de formation ayant joué avec Carole King. Aidé de Paul D'Amour, un guitariste reconverti à la basse, il construit méthodiquement le canevas stable et inconfortable sur lequel les deux mélodistes tissent leurs partitions obstinées qui ne visent pas l’efficacité immédiate d’un refrain accrocheur. Seule exception, celui de "Sober", qui s’épanouit au paroxysme de la douleur, avant de se faner, comme résigné face à la voracité de démons intérieurs.


Avatar mutant d’un metal progressif sans démonstration et des tourments ressassés par la Seattle connection, Undertow résonne d’une voix singulière dans le paysage en recomposition du metal des nineties. Cette voix n’est pas seulement celle de Maynard James Keenan, chanteur sous tension aux textes énigmatiques, mais aussi celle d’un collectif de musiciens doués faisant preuve d’une cohésion déterminante dans la réussite d’un premier essai qui mêle le cérébral au viscéral. « À contre-courant » d'à peu près toute la scène metal contemporaine. Les bases sont jetées, elles sont suffisamment robustes pour que Tool puisse y bâtir les édifices inédits que son potentiel laisse imaginer.



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