Chronique : Cradle Of Filth The Screaming of the Valkyries (2025)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 06 décembre 2025

Sa note : 15/20

LINE UP

-Daniel "Dani Filth" Lloyd Davey
(chant)

-Zoë Marie Federoff-Šmerda
(chant+claviers)

-Marek "Ashok" Šmerda
(guitare)

-Donald "Donny" Burbage
(guitare)

-Daniel Firth
(basse)

-Martin "Marthus" Škaroupka
(claviers+batterie)

A participé à l'enregistrement :

-Sam Wale
(claviers)

TRACKLIST

1) To Live Deliciously
2) Demagoguery
3) The Trinity of Shadows
4) Non Omnis Moriar
5) White Hellebore
6) You Are My Nautilus
7) Malignant Perfection
8) Ex Sanguine Draculae
9) When Misery Was a Stranger

DISCOGRAPHIE

The Principle of Evil Made Flesh (1994)
V Empire or Dark Faerytales in Phalluste [...] (1996)
Dusk and Her Embrace (1996)
Dusk and Her Embrace (2) (1996)
Cruelty And The Beast (1998)
Cruelty And The Beast (2) (1998)
Midian (2000)
Damnation and a Day (2003)
Thornography (2006)
Godspeed On The Devil's Thunder (2008)
Thornography Deluxe (CD+DVD) (2008)
Hammer Of The Witches (2015)
Cryptoriana - The Seductiveness of Decay [...] (2017)
Cruelty and the Beast - Re-Mistressed (2019)
Existence Is Futile (2021)
The Screaming of the Valkyries (2025)

Cradle Of Filth - The Screaming of the Valkyries

(2025) - heavy metal black metal thrash metal gothique - Label : Napalm Records

« - Hey Dan… iiiiiiiiiiiiiiiiihhh !!! Mais qu’est-ce que tu fous en tutu rose bordel ????
- Cela ne me sied-il point, trouves-tu ? Je tente des trucs. Faut les surprendre nos auditeurs, on est des vieux maintenant.
- Oui mais tu bouches le poussin là ! Tu voulais pas parler musique à la base ?
- Ah… oui… certes… Je te disais, nous sommes vieux et on a re-trouvé notre truc, continuons. Tu veux pas plutôt enfiler ces bas-résilles jaunes ? »

De cette scène attestée ressort la stricte vérité pure, et surtout des indications décisives sur l’orientation de The Screaming of the Valkyries : on fait plus de la même chose. Alors dit comme ça, c’est plutôt offensant pour les Anglais. Déjà ils ont évolué : en évitant la sempiternelle sortie pour Halloween, ils nous ont épargné un cliché. Ensuite, la base de travail des trois derniers albums est fabuleuse, ne mâchons pas les syllabes. Existence Is Futile a légèrement baissé le cap, mais Hammer of the Witches et Cryptoriana sont des tueries, point barre. Alors si Cradle veut faire la même chose avec le même niveau de qualité, ça me va !
Certes Cradle ne serait pas Cradle sans faire n’importe quoi. Crédité sur l’album, le couple Ashok/Zoë Marie Federoff a depuis quitté le navire lors de la tournée sud-américaine, et plutôt pas en bons termes. Hystérie, quand tu nous tiens, s’il te plaît ne nous lâche pas. Qu’importe (enfin, pour nous car eux ont dû moins bien le vivre) tant que l’ivresse est là. Et oui, on pourrait déblatérer des kilomètres durant, elle demeure. Cette capacité visiblement innée chez Dani à fédérer (décidément, l’ombre de Roger plane sur cette chronique) les talents et catalyser leur sens de la composition. L’inspiration est toujours présente à forte dose. Dani s’avère parfaitement capable de pousser les bons arrangements pour magnifier les simplicités musicales (la facile montée en puissance de "Malignant Perfection" aurait-elle dû être aussi bonne ?).
Démonstration ? Cradle fait ENCORE un album trop long. Et encore une fois il parvient à ne pas ennuyer sur une heure. En tartinant dans tous les sens, en multipliant les couches, nappant de gothisme son gros metal, et variant les rythmes, tout cela avec tact et pertinence, les Anglais nous mettent dans leur poche. Dani fait son Dani au chant en modulant et sans (trop) hérisser le poil. Pourtant vu son délabrement physique on pouvait craindre quelques limites… pas encore audibles en studio. La paire de guitaristes enchaîne les riffs solides aux mélodies impeccables tandis que Marthus à la batterie fait montre de ses talents techniques et d’orchestrations. Même Zoë livre une belle performance au chant féminin comme on l’attend de Cradle, sans en foutre des caisses en même temps. Ajoutez-lui les claviers, indispensables à la bonne tenue d’un album d’outre-Albion et symboles du symphonique consubstantiel de leur musique.
Alors pourquoi ces Valkyries sont-elles moins bonnes que les précédents opus ? Que Existence Is Futile, ça se discute. Que les deux précédents sans doute possible. Car l’inspiration, malgré sa large présence n’arrive pas à tutoyer les sommets précédemment atteints. Car peut-être la lassitude d’une formule certes vraiment excellente, mais qui commence à dater (ça fait dix ans désormais que Cradle tape le filon !). Maigres reproches puisqu’on arrive à prendre notre pied et qu’il faut saluer bas un groupe à ce niveau après trente-cinq années d’existence (non futiles) (pas de réforme des retraites pour eux).

« - Ouais ok Dani, on s’amuse bien en décolleté fuschia, et j’avoue t’avais raison, y’avait pas besoin de chercher 666 à 555. Mais bon, la prochaine fois, on pourrait pas… évoluer ?
- Oh ta gueule ! Mets ce chapeau panthère plutôt ! »