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CHRONIQUE PAR ...

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Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Thomas Anders Roland "Lucem Ferre Sabbathi" Eriksson
(chant+guitare)

-Per Erik Bernhard Broddesson
(guitare)

-Stefan Don-Allan Armas "Deobrigula" Palmroos
(guitare)

-Mikael Mihailo "Pope" Popovic
claviers+chœurs+percussion)

-Tobias Bertil Resch
(basse)

-Sven Fredrik "Endymion" Hellerström
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Kristian Karlsson
(chœurs+mellotron)

-Tina Karlsson
(chœurs sur "Spirits of Fire")

-Rickard Larsson
(chœurs sur "Spirits of Fire")

-Tommie Eriksson
(chœurs sur "Thin Lines of broken Hopes")

-Jonas Mattsson
(guitare)

TRACKLIST

1) For the King
2) Angels' Necropolis
3) Spirits of Fire
4) A Circle of Serpents
5) Voice of a Dragon
6) This will be mine
7) I'll die for you
8) Thin Lines of broken Hopes

DISCOGRAPHIE


Year of the Goat - Angels' Necropolis
(2012) - heavy metal hard rock rétro et occulte - Label : Van Records



Issu du fécond underground suédois, Year of the Goat (YOTG) s'affiche en nouveau rejeton de la scène heavy revival occulte, menée notamment par les fameux compatriotes de Witchcraft. Formé par l'infatigable Thomas Eriksson alias "Sabbathi", l'entité a sorti en 2011 son premier ep Lucem ferre suivi début 2012 de This will be mine, tous deux chez l'estimable label Ván Records et tous deux de très bonne facture. L'épreuve du premier album va-t'elle confirmer l'avènement d'un nouvel espoir ou démasquer des clones sans intérêt ?

A priori et compte tenu du style respectif des groupes réguliers dans lesquels officient les membres de Year of the Goat, le sextet présente toutes les caractéristiques d'un énième projet récréatif sans grandes ambitions. Hormis le bassiste Tobias Resch qui évolue habituellement avec Tor-Peders Kapell aux sonorités surf prog psyché (à quelque chose près), les musiciens recrutés par Sabbathi appartiennent tous à la scène metal extrême de Norrköping, mercenaires endogames voguant d'une section à l'autre sur les flots de la discrétion. Ainsi, afin de remplacer le guitariste démissionnaire Jonas Mattsson, le leader fait appel à Don Palmroos œuvrant chez les black métalleux de Misericordia, à l'instar du batteur Fredrik Hellerström déjà dans la place. Quant à Eriksson lui-même, son CV est un véritable catalogue de sous-genres : metal progressif avec Bokor, death metal avec Plague Majestic, thrash/death avec Deadpulse, il s'est également investi corps et âme dans les moiteurs âpres du stoner chez Dear Mutant et House of Aquarius, forgeant à cette ultime occasion le son de guitare conservé chez YOTG. Alors, lourde, l'Année du Bouc ? Ce tenace pressentiment est conforté par l'arrivée d'un troisième six-cordiste, Per Broddesson, en provenance de Griftegård, au sein duquel l'ubiquiste Eriksson s'adonne au doom metal. Cette armée de gratteux hirsutes ne promet-elle pas la violence et le plomb ? Tout faux. Car plutôt que s'en tenir à ses influences pesantes du moment et accoucher d'un énième avatar vaguement modernisé de Black Sabbath, Thomas Eriksson offre une partition qui tranche autant avec celle de ses formations antérieures qu'avec les guitares à la saturation calibrée de la scène heavy metal traditionnel, The Sword et les susnommés Witchcraft en tête. Par parti pris ou faute de moyens suffisants, la production d'Angels' Necropolis étonne effectivement par sa - relative – douceur, le son des guitares se faisant parfois presque cristallin.
Un peu désarçonné, l'auditeur endurci redoute les grenouillements forcés d'un chanteur qui voudrait faire contraste – là encore, c'est la surprise qui prédomine dès le premier couplet entonné par Sabbathi. Dans un registre similaire à celui qu'il développait chez Dear Mutant, le frontman se distingue par des lignes de chant particulièrement mélodiques et soignées qui évoquent un mélange entre Ian Atsbury (The Cult) et Eric Bloom (Blue Öyster Cult) et transforment chaque refrain en tube – celui de "For the King", en ouverture, est tout simplement superbe. « C'est du hard fm ou quoi ? » s'interroge alors le metal maniac aussi suspicieux qu’apeuré. Que les fans de sensations fortes se rassurent : non, Year of the Goat n'a rien à voir avec Toto. D'abord parce que les riffs se révèlent nerveux et incisifs et maintiennent l'intégralité du recueil dans la poigne ferme du heavy metal revendiqué par l'instigateur du collectif – tel le trépidant "A Circle of Serpents" qui fait écho au "Forever Lost" de Sentenced à l'époque (1995) où les death-metalleux finlandais étalaient complaisamment leur penchant pour Iron Maiden. De plus, la section rythmique ne donne pas sa part aux chiens et même si le jeu d'"Endymion" Hellerström diffère sensiblement de l'abattage dont il fait preuve avec ses gangs black metal, le percussionniste scandinave ne manque jamais l'occasion de placer un roulement bien sec ou de punir son kit de batterie – sur "Voice of a Dragon" par exemple, les cymbales prennent cher. Autre argument qui plaide contre toute mièvrerie : la discrétion du clavier. Le surnommé "Pope" n'ayant pas eu – Gott sei Dank - l'autorisation de martyriser un orgue Hammond, il s'en tient à son rôle d'ambianceur qu'il remplit avec à propos et subtilité, renforçant les climats sans jamais les alourdir et faisant preuve d'une réjouissante pertinence sur l'intégralité de l'enregistrement, que ce soit au soutien des refrains ou en tisseur onirique sur les pistes au long cours. Enfin, et pour tranquilliser définitivement les allergiques à la guimauve, il convient de signaler les paroles résolument satanistes scandées par un auteur qui, néanmoins, ne prédit pas l'holocauste à chaque verset mais affirme sa foi avec conviction et panache – à peine un ou deux « blood » et aucun « christians must die », ça mérite d'être souligné.
Résultat des courses ? Une œuvre brillante. Que ce soit sur les compositions au format classique ou sur les trois « epics » (pas plus de dix minutes, qu'on se rassure), les riffs claquent et les mélodies accrochent, rehaussées d'arrangements subtilement distillés – oh ces (fausses) flûtes envoûtantes façon "Stairway to Heaven", ah la délicatesse de ces chœurs séraphiques ! Les variations de tempo et d'harmonies ne donnent pas dans la surenchère et sont suffisamment dosées pour conférer à chaque titre une personnalité distincte. Et puis, davantage que les lourdeurs sabbathiennes dispersées ça et là (sur le sus-évoqué "Voice of a Dragon", notamment), on entend surtout de délicieuses guitares harmonisées qui évoquent la finesse conjuguée de Whisbone Ash, du Thin Lizzy post-Vagabonds et bien sûr, de Blue Öyster Cult - trois bretteurs également. Cependant, la vigueur héritée de la NWOBHM contrecarre toute fadeur, même sur les morceaux les plus longs qui donnent la part belle aux ambiances acoustiques... Qu'un motif tranchant gorgé de saine électricité vient bonifier au mitan, dans le même esprit que "Vermillion Clouds" figurant sur Lucem ferre. En effet, plus encore que sur les occurrences heavy entraînantes en diable dont on peut cependant regretter certains épilogues un peu abrupts ("I'll die for you"...), le raffinement de l'écriture et de l'interprétation prend toute sa mesure sur ces séquences de bravoure au lyrisme aussi maîtrisé qu'ensorcelant. La chanson éponyme résume magnifiquement l'affaire tandis que "Thin Lines of broken Hopes" en constitue le point d'orgue démoniaque, bascule surprenante dans la transe des messes obscures psalmodiées sur fond de batterie en fusion et de chorale extatique à la gloire du Malin. « Evil but beautiful ».


Dans la droite ligne de ses réalisations antérieures, Year of the Goat met la barre encore plus haut en terme de qualité et rappelle sur Angels' Necropolis que le metal vintage, sans rien lâcher sur l'intensité et l'inspiration, peut se décliner dans la subtilité. En priorisant les atmosphères et la mélodie tout en rejetant l'indolence, Sabbathi et ses amis évitent l'écueil de l'hommage trop appuyé aux vieilles gloires et se démarque de la concurrence obnubilée par le gros son. Réintroduire la notion de classe dans le metal devenait une nécessité : remercions les membres de Year of the Goat de s'être dévoués à cette noble cause.



Un commentaire ? Un avis ? C'est ici : http://leseternels.forumofficiel.fr/t346-archive-year-of-the-goat-angels-necropolis-07-12-2012#


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