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CHRONIQUE PAR ...

106
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 11/20

LINE UP

-Tobias Sammet
(chant+basse)

-Michael Rodenberg
(clavier)

-Sascha Paeth
(guitare)

-Bruce Kulick
(guitare)

-Oliver Hartmann
(guitare)

-Felix Bohnke
(batterie)

Guests

Jorn Lande
Ronnie Atkins
Robert Mason
Dee Snider
Geoff Tate
Michael Kiske
Herbie Langhans
Marco Hietala
Sharon Den Adel
Robert Mason
Bob Catley

TRACKLIST

1) Mystery Of A Blood Red Rose
2) Let The Storm Descend Upon You
3) The Haunting
4) Seduction Of Decay
5) Ghostlights
6) Draconian Love
7) Master Of The Pendulum
8) Isle Of Evermore
9) Babylon Vampyres
10) Lucifer
11) Unchain The Light
12) A Restless Heart And Obsidian Skies

DISCOGRAPHIE


Avantasia - Ghostlights
(2016) - heavy metal metal symphonique speed metal metal opera - Label : Nuclear Blast



Sur le forum des Eternels, visiblement, personne ne voulait s’occuper du dernier Avantasia. Je décidais de me sacrifier afin de chroniquer la dernière mouture du metal opéra de Tobias Sammet. Certains jugeaient que le lutin avait retrouvé un soupçon de créativité avec le dernier Edguy, tous les espoirs étaient donc permis. On retrouve ainsi une pelletée de guests au chant, dont les grands Mickael Kiske et Jorn Lande. Ghostlights vient donc compléter la collection des Avantasia. Au moins, cette fois, c’est un album simple et non double. Mais serait-ce suffisant ?

Cela fait bien longtemps que Tobias Sammet a troqué le speed metal pour le heavy, voire le hard rock. Sans surprise, les morceaux rapides sont rares dans la galette. C’est bien dommage, car ce sont les meilleurs titres, portés par un Mickael Kiske toujours vert et impressionnant, ou un Jorn Lande agressif. Ainsi, l’album démarre réellement avec "Ghostlights", le morceau éponyme, qui arrive en… cinquième position ! Soit, après déjà une demi-heure de musique... Avec toute la sympathie que l’on peut avoir pour la démarche, l’opéra metal de Sammet ne fonctionne plus du tout ici. À aucun moment, on a l’impression d’entendre une histoire. Les morceaux n’ont pas de cohérence entre eux, cherchant à s’adapter au guest (plutôt que l’inverse). Ainsi, "Let The Storm Descend Upon You", morceau fleuve de douze minutes, est un véritable calvaire. Pas mauvais en soit dans ses mélodies, il manque de grandeur. Accumulant les couplets identiques en changeant de chanteur, il donne l’impression de se répéter pendant de longues minutes. La partie rythmique, indigente, n’apporte aucune énergie ou cassure. Et c’est après neuf minutes, quand le chant lance enfin le solo de guitare, que le morceau démarre. Un comble pour un opéra metal, censé se baser sur le chant ! Et c’est là que le bât blesse : Sammet construit ses morceaux en opposant les instruments et le chant. Quand les chanteurs sont présents, la musique est très en retrait, tant dans la composition que dans le mixage. Quand aux orchestrations, on les remarque à peine.
Après une impression première très négative d’ennui profond, on retrouve quand même les qualités de compositeurs du lutin. Certaines mélodies, à force, finissent par rentrer dans notre crâne. Mais que c'est difficile ! Pour une musique destinée à accrocher l’oreille immédiatement, on est très loin de l’effet voulu. Et les interprétations sont finalement assez moyennes, tantôt en retrait, parfois un peu forcées ("The Haunting"). Ajouté à cela les ballades jamais bien passionnantes, cela commence à faire beaucoup. Tobias Sammet semble avoir oublié le principe de l’opéra pour le côté album à guests. On a l’impression de tenir une compilation de morceaux de groupes de heavy mélodique. Et curieusement, c’est dans les guitares qu’on trouve la plus grande satisfaction. Les solos sont souvent percutants et réussis. On remarquera notamment le travail de Bruce Kulick qui magnifie "Lucifer" ou encore "Babylon Vampyres" avec ses deux autres compères. Et si l’album montre ses qualités après plusieurs écoutes, c’est que la deuxième partie est de loin la plus réussie. Plus rythmée, moins pédante, elle fonctionne bien plus efficacement. Ainsi, "Unchain The Lights" ne transcendera personne mais elle fait le job en utilisant intelligemment les talents des différents chanteurs.

Ce Ghostlights reste très décevant. Sans cohésion, les interprétations sont assez inégales. Mais c’est surtout dans l’orchestration que l’ensemble manque cruellement d’ambition. C’est dans quelques solos, et dans le plaisir de retrouver Jorn Lande et Michael Kiske, que l’album trouve son intérêt. Mais était-ce là le but ? Un album que l’on écoute sans enthousiasme et dont il nous reste quelques mélodies par-ci par-là. Il ne faut pas en espérer bien plus.


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