CHRONIQUE PAR ...
Shamash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-George "Corpsegrinder" Fisher
(chant)
-Pat O'Brien
(guitare)
-Rob Barrett
(guitare)
-Alex Webster
(basse)
-Paul Mazurkiewicz
(batterie)
TRACKLIST
1) Only One Will Die
2) Red Before Black
3) Code of the Slashers
4) Shedding My Human Skin
5) Remaimed
6) Firestorm Vengeance
7) Heads Shoveled Off
8) Corpus Delicti
9) Scavenger Consuming Death
10) In the Midst of Ruin
11) Destroyed Without a Trace
12) Hideous Ichor
DISCOGRAPHIE
Il est parfois difficile de trouver une bonne boucherie de nos jours. Les artisans ont beau être nombreux, la plupart du temps, ils ne se contentent que d’une qualité moyenne. Rares sont ceux qui parviennent à éveiller un réel intérêt, si ce n’est chez les aficionados de tripes. Il faut souvent lorgner du côté des anciens pour espérer tomber sur un produit répondant aux critères qualité attendus.
Parmi les instigateurs de ce style, on citera bien évidemment Cannibal Corpse. Trente ans que la boutique est ouverte et que ses employés s’échinent à offrir à la clientèle de la viande goûteuse. Au regard de ces années d’activité, la volonté et l’intégrité des États-uniens sont à louer. Et cette livraison de la fin de l’année 2017 ne dérogera pas à la règle. Tout a été mis en œuvre pour que les fidèles soient contentés. Des riffs massues qui portent la marque de la maison depuis des décennies. Tout est millimétré, rien n’est ici le fruit du hasard. A force de travail, le groupe est parvenu à devenir maître en matière de viande saignante. Les coups de hachoirs pleuvent pour le plus grand bonheur des carnivores. Bien que nullement surpris, l’auditoire saura, à n’en point douter, remarquer une fois de plus l’efficacité des douze pièces découpées avec passion. Les trois premières laisseront en bouche un plaisir certain, tant il est appréciable de se délecter de ces parties somme toute peu originales, mais ô combien délicieuses. "Only One Will Die" ou "Code of the Slashers" sont à ce titre exemplaires. Efficaces au possible, elles parviennent à rassurer les quelques septiques qui craignaient trouver un produit industriel insipide.
De jolis morceaux ne suffisent cependant pas à donner de la barbaque appétissante. Il faut que chacun mette du sien pour choyer le public et lui donner envie de revenir vers la marchandise. C'est pourquoi le quintet s'évertue à donner le meilleur de lui-même : une section rythmique en place, avec un Alex Webster une fois de plus impérial, des guitaristes alternant lourdeur et vélocité et un camelot qui rameute les foules, en la personne de Corpsegrinder. Son chant, moins varié que précédemment, aucun cri aigu à l’horizon, demeure malgré tout très bon. Il est devenu une marque de fabrique de la maison et parvient à impressionner par la puissance dont il témoigne. L’emballage quant à lui est cependant décevant. Toujours l’œuvre de Vince Lock, ce dernier est peu inspiré, son artwork semblant le fruit du travail d’un adolescent qui s’ennuie en classe. Le côté série Z mis en avant ne doit pas tromper le chaland. La production d’Erik Rutan rend pour sa part justice aux morceaux et parvient à rendre l’ensemble savoureux. Quand les plus vieilles enseignes se contentent de servir des mets fades, les Floridiens mettent un point d’honneur à proposer de quoi rassasier leurs plus fervents habitués. "Firestorm Vengeance", "Corpus Delicti" ou "Destroyed Without A Trace" tabassent comme il faut.
Sans surprises aucunes, Red Before Black, s’avère être un bon album de death, confectionné avec amour par des passionnés. Du gras, du sanguinolent, du très classique en somme. Pour les amateurs de nourriture plus épicée, il faudra vous tourner vers d’autres dealers. Les fans auront de quoi patienter avant la quinzième livraison et se feront une joie d’aller rencontrer ces artisans sur les marchés, lors de leurs passages dans nos contrées.