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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Olof Wikstrand
(chant+guitare)

-Jonas Wikstrand
(chœurs+claviers+batterie)

-Jonathan "Jonte" Nordwall
(guitare)

-Tobias Lindqvist
(basse)

TRACKLIST

1) Die for the Devil
2) Zenith of the Black Sun
3) Searching for You
4) Regrets
5) The End of a Universe
6) Sail on
7) One Thousand Years of Darkness
8) Thunder and Hell
9) Forever We Worship the Dark
10) Ode to Death

DISCOGRAPHIE

Into the Night (2008)
Diamonds (2010)
Death By Fire (2013)
From Beyond (2015)
Live by Fire (2015)
Zenith (2019)
Live by Fire II (2021)
Nostalgia (2023)

Enforcer - Zenith
(2019) - heavy metal avec quelques restes de speed metal - Label : Nuclear Blast



« Ah enfin, je commençais à me demander ce qu'ils foutaient... Ce sont quand même les leaders du revival heavy metal de ces dernières années, j'attends beaucoup d'eux. » Un ex-chroniqueur émérite des Eternels et accessoirement frontman d'Unchained, groupe phare de la NWOF(R)HTDM (New Wave of French (Riviera) Heavy Thrash Death Metal), résumait idéalement le sentiment partagé par les suiveurs impatients d'Enforcer lorsque fin 2018 était annoncée une mini tournée en support du prochain album, quatre ans après un From Beyond magistral. On a assisté à l'un des concerts en question et c'était très bien, sans être forcément révélateur du contenu de la réalisation pas encore parue à l'époque – rappelons qu'en live, Onslaught passe pour un excellent groupe, donc la prudence reste de mise. D'autant que le premier single avait de quoi interloquer.

Quand on s'est fait le chantre incorruptible du heavy speed metal old school des années quatre-vingt, proposer un titre typé hard glam de la même période a quelque chose d'osé. Voire de sacrilège aux ouïes des fans quelque peu désorientés par un refrain calqué sur les couplets de "Children of the Night" de Whitesnake. La réaction est aussi compréhensible que le résultat est convaincant, l'énergie proverbiale dégagée par la section scandinave transcendant la ligne mélodique accrocheuse de ce "Die for the Devil" placé en ouverture. L'allure modérée déployée sur ce dernier par la bande d'Olof Wikstrand, le guitariste/ hurleur, présage-t-il de l'orientation générale de l'enregistrement ? Et donc d'une rupture avec le(s) schéma(s) proposé(s) sur les quatre LP antérieurs ? Oui. Quelques réminiscences des cavalcades effrénées de naguère se font toutefois entendre, et rappellent qu'Enforcer a déjà beaucoup – et bien – donné en la matière. Ainsi "Searching for you" démarre directement en cinquième, avant que le moteur ne hoquette sur un refrain radio friendly, plus long que le couplet qui l'a précédé, entraînant un déséquilibre préjudiciable que ne réussit pas complètement à faire oublier un épilogue en trombe. Celui de "Zenith of the Black Sun" constitue quant à lui l'un des passages les plus enthousiasmants du recueil partiellement éponyme, une accélération magistrale façon "The Trooper" d'Iron Maiden qui rattrape deux premiers tiers un peu plan-plan.
Seul "Thunder and Hell," débuté sur une grosse séquence basse/ batterie, aurait vraiment eu sa place sur From Beyond – riff sur-speed, hurlements possédés et solo en mode "Vol du Bourdon" sont dûment convoqués. Dommage que le refrain manque de relief, empêchant une adhésion totale à cette piste s'achevant sur une brève démonstration acoustico-baroque digne des compatriotes de chez Tristitia, voire d'Yngwie Malmsteen himself (mais lui ne serait pas d'accord, évidemment). Pour le reste, la vélocité a été mise de côté, laissant les frangins Wikstrand et leurs sbires, dont un nouveau-venu, Jonathan Nordwall, en remplacement de Joseph Toll à la six-cordes, se débrouiller avec leur volonté évidente de ferrer un public plus conséquent en mettant l'accent sur les mélodies. Les conséquences sont parfois spectaculaires, si l'on se souvient du matériau plutôt rêche de l'inaugural Into the Night. En effet, "Regrets" est une ballade. Carrément. Et une vraie, hein, avec intro au piano noyée dans une réverbe rappelant celle d'"Intra-Mental Ecstasy" de Decoryah, intermède vaguement symphonique à la Alan Parsons au milieu et reprise du refrain ad lib en decrescendo pour conclure. De quoi se moquer ? Pas avec Olof Wikstrand derrière le micro. Celui-ci, loin de tomber dans le piège de la mièvrerie, magnifie une plaisante mélopée de son chant intense et n'hésite pas à le plonger – même timidement – dans les médiums, à l'instar de ce qu'a pratiqué le toxique David DiSanto de Vektor sur certaines plages de l'impressionnant Terminal Redux. Un format raccourci aurait sans doute bonifié cette occurrence surprenante, qualificatif également applicable au thème sautillant soutenu par de discrets claviers seventies sur "Sail on", hélas affadi par un riff passe-partout.
On pourra regretter l'émoussement généralisé des guitares, pas toujours compensé par une inspiration fluctuante, bien que jamais défaillante – le rythme soutenu et les accords de claviers orchestraux à la Beast in Black sur "One Thousand Years of Darkness" sont plaisants, néanmoins ces derniers donnent l'impression d'un artifice de production à la limite du racolage. Pareille remarque pourrait s'appliquer aux chœurs certes aussi fédérateurs que, disons, peu naturels, garnissant la grande majorité des morceaux, dont un "Forever We Worship the Dark" rendu pourtant irrésistible grâce à son refrain à double détente renforcé à grosses doses de « Wowowowow ! » et d'une charleston disco qui obligent littéralement à le reprendre à tue-tête. Et si le nombre de hurlements stratosphériques – LE marqueur du speed metal vintage - a nettement diminué, l'aîné des Wikstrand ne lâche rien en terme d'intensité, insufflant à la force du gosier l'énergie suffisante pour électriser une composition telle que "The End of a Universe", dopée par des vocalises similaires à celles de Steven Tyler d'Aerosmith sur "Dream On", rien que ça. Peut-être est-ce d'ailleurs la frustration de son moi profond qui s'exprime sur la coda chair-de-poulesque du final intitulé "Ode to Death", epic évoquant un mélange entre "Keeper of the Seven Keys" et "How Many Tears" d'Helloween, qui s'abîme dans un fracas électrique surmonté de ses longs cris à la fois surpuissants et désespérés ?


Ça devait arriver : les gars d'Enforcer en ont marre d'enregistrer du rétro heavy speed metal. Sur Zenith, ils font donc du heavy metal tout court, à quelques rares séquelles près, mettant leurs pas, trois décennies plus tard, dans ceux de leurs pères Helloween et Pretty Maids, entre autres exemples fameux de ralentissement de tempo et de promotion de la ritournelle. Parvenus au sommet de la Nouvelle Vague du Metal Traditionnel (comme certains l'appellent), à la faveur d'un From Beyond époustouflant de maîtrise, les Nordiques changent de cap et varient le propos – ballade ! -, recherchent le tube – objectif atteint ! – et mettent des chœurs partout. Si le riff tranchant n'est plus tout-à-fait en honneur de sainteté, le dynamisme du quatuor de Stockholm demeure intact, irisant des chansons en majorité entraînantes, survolées par le timbre unique d'Olof Wikstrand. Un son à la limite du dopage révèle aussi quelques facilités d'écriture, mais gageons que ces jeunes vétérans, forts de leur talent et de leur expérience, sauront peaufiner leur recette pour la prochaine livraison. En espérant que celle-ci voit le jour dans un délai plus réduit que celui ayant devancé la sortie de ce Zenith qui risque de faire débat chez les vestes à patches.





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