Chronique : Therion Leviathan II (2022)

CHRONIQUE PAR ...

Eudus
Cette chronique a été mise en ligne le 27 décembre 2022

Sa note : 15/20

LINE UP

-Sven Erik Herman Thomas Vikström
(chant+claviers)

-Lori Lewis-Perkins
(chant)

-Christofer Jan Johnsson
(guitare+claviers)

-Christian Vidal
(guitare)

-Björn Göran Nalle Påhlsson
(basse)

Ont participé à l'enregistrement :

-Taida Nazraic
(chant sur 1,3,4,7)

-Chiara Malvestiti
(chant sur 1,5,8)

-Rosalia Sairem
(chant sur 1,3,9)

-Erik Martensson
(chant sur 1,11)

-Yuri Zaplanov
(chant sur "Hades And Elysium")

-Javier Povedano
(chant sur "Aeon Of Maat")

-Chris Davidsson
(chant sur "Lucifuge Rofocale")

-Noa Gruman
(chant sur "Lucifuge Rofocale")

-Ally Storch
(violon+alto+violoncelle)

-Cătălina Popa-Mörck
(flûte)

-Björn Höglund
(batterie)

TRACKLIST

1) Aeon Of Maat
2) Litany Of The Fallen
3) Alchemy Of The Soul
4) Lunar Coloured Fields
5) Lucifuge Rofocale
6) Marijin Min Nar
7) Hades And Elysium
8) Midnight Star
9) Cavern Cold As Ice
10) Codex Gigas
11) Pazuzu

DISCOGRAPHIE

Symphony Masses: Ho Drakon Ho Megas (1993)
Lepaca Kliffoth (1995)
Gothic Kabbalah (2) (2007)
Sitra Ahra (2010)
Les Fleurs du Mal (2012)
Beloved Antichrist (2018)
Leviathan (2021)
Leviathan II (2022)
Leviathan III (2023)

Therion - Leviathan II

(2022) - metal symphonique - Label : Nuclear Blast

Un an et demi après le premier volume, Therion est de retour avec le nouvel opus de la trilogie Leviathan. Succédant à un premier tome qui se voulait tubesque (et qui n'aura au final pas vraiment réussi à passer l’épreuve du temps), le chapitre II est décrit par Johnsson comme celui qui plaira le plus aux fans de la première heure. Verdict ? Oui et non.

Oui car il est légèrement supérieur à son prédécesseur, qui bien qu’honnête n’a pas soulevé les foules et même si je maintiens la note de 14, le disque ressort au final très peu. Sur Leviathan II, Johnsson et ses comparses réussissent à insuffler de nouveau certains ingrédients qui font la marque de fabrique du combo et ce, depuis bientôt trente ans. Du lyrisme, du mysticisme, des chœurs, de bons riffs et un son propre au groupe. Cependant, ce qui ressort après plus d’une dizaine d’écoutes est une certaine frustration. Effectivement, la plupart des compositions de Leviathan II ont une structure, une idée de départ de qualité, digne des meilleures heures des Suédois.
Malheureusement, le développement n’est pas assez poussé et on a l’impression que Johnsson a fait le strict minimum. Plusieurs exemples illustrent ce propos. "Lunar Coloured Fields", mystérieuse, envoutante, mais manquant de profondeur. "Midnight Star", potentiel chef d’œuvre en puissance, brillant par un tempo rappelant les plus grands tubes du groupe et une seconde partie plus intimiste renvoyant cette fois-ci aux œuvres de Lemuria / Sirius B. Mais le tout manque de liant et la piste aurait mérité quelques minutes en plus. "Cavern Cold As Ice" est vantée par Christofer lui-même comme du Abba Metal (faut-il que cette mode cesse ? je vous laisse juge) : alors oui, la composition est pop et légère, mais le groupe aurait dû pousser le concept plus loin. Enfin, "Codex Gigas" se veut plus doom, mais encore une fois, le concept aurait mérité d'être plus développé.
Tous ces titres sont bons intrinsèquement et l’on passe un agréable moment, surtout qu’ils sont accompagnés d’œuvres plus complètes comme l’excellente "Pazuzu", possible hit sur scène (et initialement composé pour Alice Cooper, mais ce dernier n’a jamais donné suite), "Alchemy of the Soul", ma favorite, dans la plus pure tradition therionesque avec ses couplets tout en chœurs accompagnés par de magnifiques notes de violon, "Lucifuge Rofocale", et son solo final faisant briller Vidal ou encore "Marijin Min Nar" et ses notes arabisantes. Oui Levianthan II est supérieur à son grand frère, non ce n’est pas le retour d’un grand album de Therion. Cependant, (Beloved Antichrist mis à part) c’est à l’évidence la meilleure offrande post Gothic Kaabalah des Suédois.

Plus riche et varié que le premier volume, Leviathan II brille autant par sa diversité que par l’absence de prise de risque et de travail sur certaines (très bonnes) idées. Reste à découvrir le volume III (qui devrait voir le jour début 2024), vendu par Christofer Johnsson comme celui qui fera le plus débat.