Chronique : Septic Flesh A Fallen Temple (1998)

CHRONIQUE PAR ...

Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 03 mai 2024

Sa note : 16/20

LINE UP

-Sotiris Vayenas
(chant+guitare+clavier)

-Spiros Antoniou –
(chant+basse)

-Christos Antoniou
(guitare+claviers)

Ont participé à l’enregistrement :

-Natalie Rassoulis
(chant)

-Kostas Tzanokostakis
(chant)

-Kostas Savvidis
(batterie)

TRACKLIST

1) Brotherhood of the Fallen Knights
2) The Eldest Cosmonaut
3) Marble Smiling Face
4) Underworld - Act 1
5) Temple of the Lost Race
6) The Crypt
7) Setting of the Two Suns
8) Erebus
9) Underworld - Act 2
10) The Eldest Cosmonaut (Dark Version)

DISCOGRAPHIE

Mystic Places Of Dawn (1994)
Esoptron (1995)
Ophidian Wheel (1997)
A Fallen Temple (1998)
Revolution DNA (1999)
Sumerian Daemons (2003)
Communion (2008)
The Great Mass (2011)
Titan (2014)
Codex Omega (2017)

Septic Flesh - A Fallen Temple

(1998) - death metal mélodique, gothique, mystique à part - Label : Holy records

Je suis en train de régresser. Mais non, pas en tant que personne, je vais très bien, merci (je t’insulte par la pensée dans cette parenthèse, sache-le). Je régresse dans le sens que je prends du plaisir à revenir à mes amours passées depuis que la « rédaction » des Eternels [ndlr : correctif, on écrit La Rédaction des Eternels] s’est mise en tête de combler les trous dans les chroniques « must have ». Un peu comme quand tu as un gosse et que tu kiffes manger ses petits pots de compotes. Ne fais pas semblant de ne pas être concerné, je sais TRÈS BIEN que tu comprends cette allusion. Faute de pouvoir (et devoir) revenir à Ophidian Wheel, qui est pour moi le vrai début de mon indéfectible affection pour Septicflesh après un Esoptron convaincant mais qui m’avait laissé un goût de coïtus interruptus (je l’apprécie plus maintenant, mais dans les nineties pas autant) tant les bases posées furent prometteuses sans aboutir totalement, je me penche sur A Fallen Temple.

Si l’on pouvait de manière simpliste expliquer le chemin de SepticFlesh au travers de ses albums, on ne serait pas bien loin de ceci : Mystic Places of Dawn entamait une définition un peu brouillonne quoique prometteuse, du futur style de Septicflesh, quand Esoptron se voulait plus brut et orienté death metal sans renier pour autant le sens mélodique. Ophidian Wheel parvint à combiner les deux précédents vers une patine particulière et unique. A Fallen Temple a enfoncé le clou vers le SepticFlesh ultime que furent Sumerian Daemons et Communion, inégalés à ce jour pour le vieil abruti que je suis devenu. Quant à Revolution DNA, nous y viendrons, ne sois pas impatient… Le reste est émaillé de bon et de moins bon, sans jamais révolutionner l’essence du groupe, mais en apportant parfois une petite touche en plus dans les arrangements, dans la qualité de production, dans des détails imperceptibles. Des hauts heureux et des bas qui le furent moins à partir de là, sans pour autant que les qualités du groupe ne soient mises en doute.
On ne pourra jamais enlever à A Fallen Temple de contenir en son sein un titre mythique de Septicflesh, toutes périodes confondues : "The Eldest Cosmonaut". Ce morceau fut un hymne à l’époque, décliné à l’envi (en deux versions sur l’album originel) et la première vraie réussite « populaire » du style que tentait d’installer le groupe. Pour les amateurs, il est assez aisé de noter que cet album a également engendré les embryons de Chaostar sur ses interludes "Underworld - Act 1" et "Underworld - Act 2" et par l’accentuation de l’utilisation de la voix soprano de Natalie Rassoulis, déjà présente sur Ophidian Wheel à un degré moindre, elle qui deviendra la chanteuse des débuts de Chaostar avant d’être supplantée par Androniki Skoula. Ce glissement parfois théâtral peut donner une impression compréhensible de déséquilibre de l’album mais aussi de sentiment de complexité désirée, pour conter une histoire mystique.

En quatre albums, Septicflesh a réussi à créer un metal extrême différent et très particulier. A Fallen Temple peaufine le contenu de ses trois prédécesseurs pour proposer une combinaison des composantes musicales qui définissent encore aujourd’hui l’identité du groupe. Lyrisme et mysticisme, brutalité et mélodie, constructions personnelles, voix growlées, claires ou opératiques, tout y est sans jamais même frôler l’indigestion. Quand on pense que ce n’était pas encore l’apogée…