Chronique : Candlemass Ancient Dreams (1988)

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 26 juillet 2025

Sa note : 15/20

LINE UP

-Messiah Jan Alfredo Marcolin
(chant)

-Lars Johansson
(guitare)

-Mats "Mappe" Björkman
(guitare)

-Leif Erik Edling
(basse)

-Jan Lindh
(batterie)

TRACKLIST

1) Mirror Mirror
2) A Cry from the Crypt
3) Darkness in Paradise
4) Incarnation of Evil
5) Bearer of Pain
6) Ancient Dreams
7) The Bells of Acheron
8) Epistle no 81 (Bellman cover)

DISCOGRAPHIE

Epicus Doomicus Metallicus (1986)
Nightfall (1987)
Ancient Dreams (1988)
Tales of Creation (1989)
Doomed For Live - Reunion 2002 (2003)
Candlemass (2005)
King Of The Grey Islands (2007)
Lucifer Rising (EP) (2008)
Death Magic Doom (2009)
Psalms for the Dead (2012)
Death Thy Lover (EP) (2016)

Candlemass - Ancient Dreams

(1988) - doom metal - Label : Active Records

« Ah, il est encore là, lui ? » J’imagine très volontiers un nombre significatif de fans d’Epicus Doomicus Metallicus -monument du doom-metal et même du metal en général - exprimer leur désarroi au moment où ils se rendent compte que le nouveau frontman de Candlemass n’est pas venu faire une simple pige sur Nightfall…

Je les imagine et, je les comprends même, en partie tout du moins. Messiah Marcolin, c’est le fruit de la relation charnelle entre Bruce Dickinson et la Castafiore. Bref, le mot « sobriété » ne fait pas partie du vocabulaire de celui qui, en 1988, était encore le nouveau vocaliste de la mythique formation suédoise. Ça cabotine sec. J’ai moi-même dû m’adapter à ces montées puissantes et un chouia chevrotantes dans les aigus, mais une fois la période dans le sas de décompression écoulée, il faut se rendre à l’évidence : si Nightfall est, au même titre que son prédécesseur, une vraie tuerie, c’est en partie dû à la performance vocale du sieur Marcolin. L’autre clé de la magnificence de Nightfall est, bien entendu, à chercher du côté de la qualité des compositions écrites par Leif (le Steve Harris du doom metal). Avec Ancient Dreams, Candlemass va-t-il nous sortir un brelan d’as digne des meilleurs groupes du metal ? Non. C’est dit. Ancient Dreams possède un meilleur son, plus compact, que Nightfall, produit comme si l’on avait à faire à un groupe de black metal. Il abrite en son sein également deux excellents titres estampillés « patrimoine Candlemass de l’humanité » : "Mirror Mirror", titre introductif qui nous fait espérer en vain un album du même niveau que les précédents, et "Bearer of Pain".
Rythmique impeccable, couplets et refrains écrits dans le plus beau des granits et totalement adaptés aux envolées du Messie local, accompagnés, pour le second des titres cités plus haut, d’un bridge de toute beauté. Du grand art. Et à côté de ces deux joyaux ? De la merde ? Non, certainement pas. Nous parlons tout de même d’un combo dont la science du riff et de la mélodie est incontestable. Mais Candlemass commence à montrer son penchant pour l’administration des ressources. En écologistes avant-gardistes, nos artistes recyclent et n’injectent pas toujours la dose de feu nécessaire à la création de brûlots. Une certaine sensation de redite hante donc cette œuvre qui reste, toutefois, bien plus que correcte. On déplorera quelques longueurs sur "Darkness In Paradise" et un "Bells of Acheron" un peu poussif tandis que, sur "Ancient Dreams", Messiah colle tellement à la rythmique qu’on a l’impression qu’il est devenu chanteur-batteur. Dans le genre low-tempo, "Epistle No. 81", adaptation d'un poème du XVIIIème siécle écrit et initialement chanté par leur compatriote Carl Bellman - merci Wikipedia - s’avère bien plus convaincante et fait partie, avec "A Cry From the Crypt" et "Incarnation of Evil", effectivement assez inquiétante, des autres moments sympathiques d’un album en forme de verre à moitié plein…

… ou à moitié vide, bien sûr. Personnellement, je penche pour le semi-plein. D’une part, je suis le « loup ravi » de la bande, et d’autre part, même s’il me procure moins de plaisir que les deux premiers albums du groupe, je reviens toutefois assez souvent du côté de cet Ancient Dreams, dont le seul véritable tort est de sortir juste après deux chefs-d’œuvre. Un album indispensable à tout doomster voulant approfondir le mythe Candlemass.