CHRONIQUE PAR ...
Alexis KV
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Robert Lowe
(chant)
-Lasse Johansson
(guitare)
-Mappe Björkman
(guitare)
-Leif Edling
(basse)
-Janne Lindh
(batterie)
TRACKLIST
1)Lucifer Rising
2)White God
3)Demons Gate (re-recorded)
4)At the Gallows End (live)
5)Solitude (live)
6)Emperor of the Void (live)
7)Devil Seed (live)
8)Mirror Mirror (live)
9)Under the Oak (live)
10)Of Stars and Smoke (live)
11)Black Dwarf (live)
12)Samarithan (live)
DISCOGRAPHIE
Dans l'espace post-soviétique, au début des années 90, l'industrie de la cassette pirate avait ses particularités pittoresques. Les « pochettes » tapées à la machine à écrire, la qualité sonore allant du déplorable au catastrophique, et surtout « l'enregistrement complémentaire ». Comme la durée des albums coïncidait rarement avec le format des cassettes standard sur lesquelles ils étaient enregistrés, les pirates remplissaient le blanc restant par des morceaux de leur cru. On se retrouvait ainsi à écouter "Take on Me" de A-ha à la fin de «The Number of the Beast».
Chez Nuclear Blast, on a aussi dû se dire que c'était un peu bête de n'avoir que trois morceaux sur un CD, alors qu'on pouvait caser une petite heure de musique en rab'. Ainsi, Lucifer Rising, considéré officiellement comme un EP, s'étire sur pas moins de 71 minutes, ratant de deux minutes le record du genre détenu par Harbringer of Metal de Reverend Bizarre. Bon, heureusement, Nuclear Blast n'aura pas poussé le vice jusqu'à compléter le CD avec du Clawfinger, et en plus de ses trois titres « de base », Lucifer Rising propose un enregistrement live effectué en 2007 à Athènes. Mais reprenons les choses dans l'ordre...
Tout d'abord, deux nouveaux titres : le morceau éponyme donne dans un registre heavy up-tempo qui aurait pu être intéressant s'il ne finissait pas dans une répétition lassante du refrain. "White God", de son côté, est une chanson de doom tout ce qu'il y a de plus traditionnel, un peu trop traditionnel même. Entre le riff passe-partout et la structure très prévisible, pas vraiment de quoi être en extase : Candlemass a déjà fait largement mieux dans le genre. Se rajoute à ces deux morceaux un ré-enregistrement du classique "Demons Gate", avec un résultat mitigé, une fois de plus. L'intro un peu kitsch disparaît, Robert Lowe s'approprie bien les lignes vocales et les nouvelles parties de guitare lead dépoussièrent un peu le tout. Malheureusement, la basse et la batterie qui donnaient toute sa lourdeur à l'original sont beaucoup trop en retrait.
Les cinquante minutes de live, elles, ont de quoi contenter et rassurer le fan. Un choix de morceaux qui trouve le bon équilibre à la fois entre les facettes heavy et doom du groupe d'un côté, et entre les grands classiques des années 80 et les titres récents de l'autre. Les années 90 passent complètement à la trappe, mais ce n'est pas comme si c'était une surprise. L'interprétation est tout à fait correcte, appuyée par un son vivant et authentique. Robert Lowe, s'il n'arrive pas à faire oublier le grand Messiah Marcolin, s'en tire de manière fort honorable, même s'il peine un peu sur "Solitude" et "Under the Oak" et que sa voix est noyée derrière les instruments sur "Emperor of the Void" et "Black Dwarf".
Difficile toutefois de trouver une véritable valeur ajoutée à ce live, si ce n'est les quelques leads de guitare rajoutés par-ci par-là et le public qui fait office de chœur sur la majorité des morceaux. Ce constat reflète tout l'intérêt du disque, archétype du « faisons patienter les fans » (qui n'étaient pas si impatients que ça, d'ailleurs). Les autres pourront facilement attendre un prochain album qui, espérons-le, fera un peu plus avancer le schmilblick.