Chronique : Bathory Nordland I (2002)

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 29 août 2025

Sa note : 12/20

LINE UP

-Thomas Börje "Quorthon" Forsberg
(tout)

TRACKLIST

1) Prelude
2) Nordland
3) Vinterblot
4) Dragons Breath
5) Ring of Gold
6) Foreverdark Woods
7) Broken Sword
8) Great Hall Awaits a Fallen Brother
9) Mother Earth, Father Thunder
10) Heimfard

DISCOGRAPHIE

Bathory (1984)
The Return (1985)
Under The Sign Of The Black Mark (1987)
Blood Fire Death (1988)
Hammerheart (1990)
Twilight of the Gods (1991)
Requiem (1994)
Octagon (1995)
Blood on Ice (1996)
Destroyer Of Worlds (2001)
Nordland I (2002)

Bathory - Nordland I

(2002) - heavy metal folk viking - Label : Black Mark

- Booon, c’’’est vraiimnt ps pratiique pouur éecrire ! L… le métier de chrniqueur. j’vous ju… jure que c’est pas marrrrnt t… tous les jours ! Hé ! St… stop ! On fait une puse !
- Une quoi ? Une puse ?
- Non ! Une pause, banane ! Stop ! Ah, voilà, ça fait du bien ! Un peu de calme. Bonjour à tous ! Comme vous le voyez, ne reculant devant rien, les Eternels ont suivi la piste de la fin de carrière de Bathory ! Et le moins qu’on puisse dire, c’est que la route est sacrément chaotique. En dent de sciiiii… Hé mais c’est ps vrai, il a r… redémarré !

Le conducteur en a marre, je le comprends. Il a envie de rentrer chez lui, voir sa femme et ses enfants. Il faut dire que le voyage n’a pas été de tout repos. Après une première partie de carrière menant des cryptes aux sommets du Valhalla sur une piste large et très praticable - quel beau début de trip, mes amis ! - les choses se sont sérieusement compliquées à partir de la descente menant à Requiem, album que l’on qualifiera de… rugueux. Quand arrive Octagon, que l’on qualifiera de… très, très rugueux, nous pensons avoir touché le fond. Opus encourageant, à défaut d’être extraordinaire, Blood on Ice nous induit - enduit même, cf ci-dessous…- alors en erreur. Abordant la route s’offrant à nous avec trop d’optimisme, notre 4x4 s’enlise dans un bourbier composé d’une matière que Jacques François, en tant qu’acteur du Père Noël est une ordure, connait bien.
- Mais… cette odeur… C’est de la merde ?
- Non. C’est Destroyer of Worlds.

Autant vous dire qu’après avoir sorti notre véhicule de cette saloperie, nous être séchés et un tant soit peu nettoyés, nous empruntons la route nous conduisant à Nordland, premier du nom, avec grande circonspection…
Oui, j’ai pris mon temps pour en arriver au but de ma chronique, mais, figurez-vous que c’est voulu, parce qu’en fin de compte je n’ai pas des millions de choses à dire sur Nordland I. Je loue le fait, que, dans un bel élan de lucidité, Quorthon ait arrêté de sortir des trucs affreux. Surtout quand, a posteriori, l’on sait que le projet Bathory touche à sa fin. Il aurait été moche que le dernier double album soit une sombre merde. Heureusement, ce n’est pas le cas. Mieux : Nordland II s’avère être un très bel adieu. Un peu plus brut que Blood on Ice, le premier Nordland, lui, marque un retour timide mais acceptable au viking metal et à son champ sémantique limité. Si l’on excepte l’immonde "Dragon Breath" où la prestation vocale de Quorthon est hideuse - même en prenant son registre à lui comme référence…-, les titres composant ce premier volet oscillent entre « moyen-moins » et « moyen-plus ». Serein, solide et harmonieux, "Vinterblot" est sans doute ce que l’on entend de plus abouti sur ce nouvel hommage au Grand Nord. Pas déplaisant non plus, "Foreverdark Woods" se rapproche énormément de ce qu’on a entendu sur Blood on Ice, tandis que "Great Hall Awaits a Fallen Brother" recycle de manière intelligente les riffs nerveux Requiem-style. "Mother Earth, Father Thunder" - la bataille avec Immortal pour la palme des titres clichés est ouverte…- rappelle le bon vieux temps, dans ce cas précis, Twilight of the Gods, avec ses jolis chœurs. La sensation d’auto-plagiat ne nous lâche jamais mais dans le fond, on aime presque ça. L’ouverture "Nordland", elle, est un peu poussive, sans être infamante. le folk-acoustique de "Ring of Gold" dure un peu trop pour ce qu'il a à dire, "Broken Swords", un peu power-speed sur les bords, possède un côté involontairement dissonant rendant le titre dispensable, mais…ça va. Oui, quoi, ça va. Destroyer of Worlds est presque oublié et puis, rétrospectivement, on sait que la fin de l’aventure Bathory sera assez belle. Donc oui. Ça va.

- Chéri ? Enfin ! Les enfants et moi étions morts d’inquiétude ! Mais… tu es tout crotté ! Et le 4x4 ? Que lui est-il arrivé ? Où est-ce que ces maudits Eternels t’ont encore emmené ?
La femme du chauffeur ne nous aime pas beaucoup. Un jour, elle comprendra. Pas sûr néanmoins que son mari soit autorisé à passer Nordland I à la maison… Dommage mais… avouons-le… Même si, avec cette avant-dernière œuvre, Quorthon revient à un niveau correct, l’épouse aimante ne perd pas grand-chose non plus.