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CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2022
Sa note :
14/20
LINE UP
-Thomas Börje "Quorthon" Forsberg
(chant+guitare)
-Kothaar
(basse)
-Vvornth
(batterie)
TRACKLIST
1)
Intro - Blood on Ice
2)
Man of Iron
3)
On Eyed Old Man
4)
The Sword
5)
The Stallion
6)
The Woodwoman
7)
The Lake
8)
Gods of Thunder of Wind and of Rain
9)
The Ravens
10)
The Revenge of the Blood on Ice
DISCOGRAPHIE
Bathory
(1984)
The Return
(1985)
Under The Sign Of The Black Mark
(1987)
Blood Fire Death
(1988)
Hammerheart
(1990)
Twilight of the Gods
(1991)
Blood on Ice
(1996)
Destroyer Of Worlds
(2001)
Bathory
- Blood on Ice
(1996) -
doom metal
folk
viking
- Label :
Black Mark
Aujourd’hui, nous allons parler maths, et, plus précisément, des risques de l’interpolation linéaire. Pour les non matheux, l’interpolation linéaire, c’est observer deux points et en extraire une tendance. Pour juger de la qualité d’un album, vous pouvez, par exemple, prendre deux titres au hasard et en tirer une conclusion quant à la qualité de l’œuvre. «
Et où est-ce que tu veux en venir, bordos ?
»
Où est-ce que je veux en venir ? Ben que, dans le cas de
Blood on Ice
, si jamais vous prenez le premier et le dernier titre pour estimer la valeur de l’œuvre, vous vous fourrez le doigt dans l’œil (l’œil, oui, l’œil !). Car l’album marquant le retour de Quorthon du côté du viking metal commence et finit horriblement mal. À tel point que l’on pouvait même douter des capacités créatrices du sieur qui a inventé à lui tout seul deux genres musicaux (un petit coucou à Dark Schneider de chez NIME, il comprendra). Parce que le moins que l’on puisse dire, c’est que les deux œuvres précédentes ne nous avaient pas rassurés. Tournée la page
Twilight of the Gods
, Quorthon avait décidé de retourner à des sonorités plus brutes avec un résultat… allez, on va être gentil... mitigé. Donc, on l’attendait, ce retour au metal à cornes
[ndlr : les vikings ne portaient pas de casque à cornes]
. Et on le redoutait, tant ce genre de come back est casse-gueule. Déjà, les noms de titres sentaient bon le cliché : blood, ice, iron, wood, sword… il manquait uniquement storm et battle… Alors, quand commence un
Blood on Ice
plus bancal et moins inspiré qu’un titre de Christopher Lee, personnellement, je n’en menais pas large… «
Oh mon Dieu, Quorthon, une version cheapos de
Twilight of the Hammerheart
, nooooon, pitié, noooon… pas toi…
»
Quarante bonnes minutes plus tard, cependant, quand résonnent les premières notes de l’atroce "The Revenge of the Blood on Ice", je l’écoute en souriant. Pourquoi ? Parce que l’interpolation linéaire ne marche pas, dans ce cas. Entre temps, Bathory a certes produit du cliché, mais du bon. On est un peu à la limite de l’autoparodie, on oscille quelque part entre
Hammerheart
, en moins implacable, plus frêle, et
Twilight of the Gods
, en moins grandiloquent/grandiose. Quorthon semble un peu convalescent, il y a une certaine fragilité dans les compos, mais ouf : la grande majorité de
Blood on Ice
tient la route ! Le timbre de Monsieur Bathory reste imprécis, mais cela fait partie du charme de l’ensemble. Riffs puissants, mélodies épiques et compositions solides sont de sortie. Clichés, mais solides. Le papy de "One Eyed Old Man" a également raconté une histoire à son petit-fils sur "
The Warrior's Prayer
" de
Manowar
, "The Woodwoman" s’est baladée du côté de la baie d’Asa, et aucune innovation n’est au programme, par rapport aux deux chefs-d’œuvre vikings susnommés. Mais on s’en cogne. "The Lake" possède des chœurs magiques, "The Sword" et "The Stallion" cognent bien comme il faut, doom style, et "Gods of Thunder of Wind and of Rain" convainc par son caractère plus alerte. Alors, que le projet de Thomas s’emmêle les pinceaux sur le dernier titre, personnellement, je m’en tamponne le coquillard. Cinq ans après, Bathory revient dans le droit chemin. Avant une nouvelle sortie de route, mais c’est une autre histoire…
-Pfiou, putaing, il m’a fé peureu le Quorthong, cong, mais finalemang, il est bien bong cet albumeu…
-Et pourquoi tu prends cet accent pour nous dire ça ?
-Ah je sais pas, c’est venu tout seul. Le soulagement, sans doute.
La deuxième moitié de la carrière de Bathory est en dent de scies. Raison de plus pour profiter d’un
Blood on Ice
goûtu, et globalement fort sympathique. "The Lake", bien sûr, mais également plusieurs autres titres ont contribué à renforcer la renommée, justifiée, de ce mythique projet. Hail to you, Thomas.
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