CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-D.C. Cooper
(chant)
-Jonas Larsen
(guitare)
-André Andersen
(claviers)
-Andreas Passmark
(basse)
-Andreas Habo Johansson
(batterie)
TRACKLIST
1) So Right So Wrong
2) May You Never (Walk Alone)
3) Heart On A Platter
4) A Tear In The Rain
5) Until The Day
6) Riches To Rags
7) Way Too Late
8) How Do You Know (bonus)
DISCOGRAPHIE
Ça fait maintenant un moment que Royal Hunt tourne un petit peu en rond. Depuis en fait le départ de Mark Boals, qui a cédé sa place de chanteur en 2011 à D.C. Cooper, frontman originel du combo. Ce qui était donc à l'époque une très bonne nouvelle – Cooper incarnant l'âge d'or de Royal Hunt – s'est peu à peu transformé en déception. Pas la faute de Cooper, toujours impeccable, mais plutôt à la musique d'Andersen, qui troquait sa part d'émotion et d'épique pour de plates mélodies peu inspirées. 2015 verra-t-il nos Danois remonter la pente et reprendre du poil de la bête ?
Disons-le d'entrée de jeu : bof. XIII – Devil's Dozen, treizième album comme vous l'aurez sans doute deviné, est dans la droite ligne des deux précédents : il faut le dire, très loin d'être du niveau d'un Paradox ou d'un The Mission. Certes, reconnaissons qu'on s'y ennuie moins, que certains titres ne sont vraiment pas mal, mais tout au long de ces cinquante minutes d'un heavy progressif symphonique/mélodique, l'auditeur ne peut que se résoudre à prendre son mal en patience. Il devra se contenter d'être emballé par le groove de "Riches To Rag", les jolies mélodies de "Way Too Late" ou les belles orchestrations de "Heart On A Platter", sans pour autant que rien ne vienne réellement briser la routine et les gimmicks des Danois.
La recette du groupe ne change bien évidemment pas – après treize albums et plus de vingt ans, cela aurait été étonnant – à savoir beaucoup de mid-tempos, des claviers très présents et des guitares qui se contentent souvent de jouer leur rôle d'accompagnateurs, le tout surmonté par la voix chaude de D.C. Cooper et des choristes féminines, là aussi marque de fabrique du groupe. La production est toujours propre, équilibrée et parfaite pour mettre en valeur le côté lisse et un peu « gendre idéal » du groupe qui ne se montre jamais agressif. Les musiciens quant à eux, assurent avec le minimum requis par le groupe, qui ne s'est jamais vraiment montré technique – sauf peut être lorsque Marcus Jidell tenait la six-corde.
Tout cela peut sembler bien sévère pour un album qui, tout compte fait, est très loin d'être mauvais. C'est carré, bien construit, bien écrit et bien joué mais, comme chacun le sait en musique, tout est affaire de passion et d'audace. Impossible d'affirmer qu'Andersen n'est plus passionné : sa carrière et son envie de ne rien lâcher depuis vingt ans, malgré un succès qui ne vint jamais vraiment, forcent l’admiration ; mais visiblement le bonhomme s'est enfermé dans une routine d'écriture, parvenant de moins en moins à produire une œuvre qui retiendrait l'attention ou créerait la surprise. On s'en doutait depuis deux albums, et XIII – Devil's Dozen vient malheureusement enfoncer le clou : c'est chouette, mais sans plus rien d'inattendu et l'ennui pointe le bout de son nez.
C'est dire que le prochain album, on se contentera de l'attendre sagement sans se presser. C'est toujours un plaisir de découvrir un nouveau Royal Hunt, mais force est de constater que depuis l'excellent Collision Course et le sympathique X, il devient difficile d'attendre vraiment quelque chose d'excitant de la part du groupe. Soyez-en sûrs : je ne demande qu'à être détrompé. André, je compte sur toi !