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CHRONIQUE PAR ...

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Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 12/20

LINE UP

-D. C. Cooper
(chant)

-André Andersen
(claviers)

-Jonas Larsen
(guitare)

-Andreas Passmark
(basse)

-Allan Sorensen
(batterie)

TRACKLIST

1)One More Day
2)Another Man Down
3)An Empty Shell
4)Hard Rain's Coming
5)Half Past Loneliness
6)Show Me How To Live
7)Angel's Gone

DISCOGRAPHIE


Royal Hunt - Show Me How To Live
(2011) - heavy metal hard rock mélodique - Label : Frontiers Records



Le retour de DC Cooper dans le giron de Royal Hunt a déclenché deux légitimes réactions : la première, c’est de se dire que yeah, c’est une excellente nouvelle, tant la période où le gusse tenait le micro est auréolée d’une certaine aura de perfection – à laquelle la brosse à reluire de la nostalgie n’est pas étrangère. La seconde, justement, c’était la crainte que le combo d’Andersen tente de nous ramener bon gré mal gré quinze ans en arrière, avec tous les risques que cela comporte, et ainsi jouer sur le bon souvenir du fan qui a été abreuvé à Moving Target ou Paradox

Eh bien, pour ne pas trop se mouiller, il faut dire que l’on aura un peu des deux, mon capitaine. Retrouver la voix chaude et charismatique de Cooper est un véritable plaisir, et d’une certaine manière, l’auditeur se retrouve malgré lui plongé quelques années en arrière, à écouter en boucle l’excellent double live de 1996 où le chanteur y régnait en maitre incontesté. Mais c’est oublier qu’après Cooper, qui finalement ne tint le micro que quatre ans au sein du groupe, il y a eu John West durant sept ans et Mark Boals durant quatre ans. Et ces deux personnages ont marqué Royal Hunt de leur empreinte au moins autant que Cooper. Cette sensation de retour de l’enfant prodigue ne doit donc pas faire oublier que la période West a été l’une des plus intéressantes du groupe avec le génial The Mission, et que le mercenaire Mark Boals (qui fait en ce moment joujou avec son pote Dushan chez Iron Mask) a participé à Collision Course – Paradox Part II. Cette espèce de miracle, donc, est un peu une illusion : Cooper n’est pas plus l’artisan du succès de Royal Hunt que Boals et West.
Cela remis en perspective, on peut donc s’intéresser aux fruits de ces retrouvailles, Show Me How To Live. Et malheureusement, le constat est en demi-teinte. Après deux très bons albums, Royal Hunt déçoit un peu en revenant, conformément à nos craintes (qui étaient sans doute des espoirs pour d’autres), en arrière sur pas mal de points. Finis les côtés progressifs à la Collision Course et (dans une moindre mesure) à X, et retour à la formule qui marche, à savoir des morceaux plus directs, moins aventureux et finalement plus classiques. Seulement sept morceaux, mais relativement longs (l’un d’eux dépasse les 10 minutes) : cela rappelle immanquablement l’album Paradox dans la construction. Et force est de constater que pas mal de titres auraient pu avoir été écrits à cette période. Andersen semble donc avoir presque forcé le trait pour revenir aux fondamentaux, et après les rafraichissants albums précédents, on fait un peu grise mine. Ainsi le titre "Show Me How To Live" et sa longue introduction fait immanquablement penser à l’album solo d’Andernsen Changing Skin, paru en 1998.
Pour autant, l’album n’est pas navrant, il y a toujours ce qui a fait de Royal Hunt un groupe unique : des mélodies accrocheuses souvent emmenées par un synthé (la guitare a été mise en retrait : le départ de Markus Jidell, qui faisait office de shredder dans le groupe, doit y être pour quelque chose), des lignes vocales et des refrains immédiatement percutants et ce côté hard FM néo-classique qui est la marque de fabrique de Andersen. "Hard Rain’s Coming" et son clavecin baroque, finissant sur un beau crescendo mélodique accompagné des inévitables choristes, fait son petit effet. Ou encore le morceau de clôture "Angel’s Gone" – non, malgré le titre, ça n’est pas une mièvre power-ballade - remplit aussi son office avec succès mais globalement, difficile de se passionner franchement pour ce onzième album. Le titre "Show Me How To Live", par exemple, en fait le minimum syndical malgré ses dix minutes, comme lors de ce break avec des violons répétitifs et vraiment trop peu inspirés. Tout cela est trop long, trop dilué et finit par décrocher l’auditeur – fut-il un admirateur du groupe ayant toujours respecté et suivi les différentes évolutions et choix artistiques du groupe …


Le retour de DC Cooper était donc une fausse bonne idée ? La question mérite d’être posée, tant Show Me How To Live est décevant. Le grand gagnant, dans l’histoire, c’est sans doute Cooper lui-même tant sa carrière post-Royal Hunt a été confidentielle (dernière apparition du bonhomme en 2007 dans d’obscurs combos). Mais Royal Hunt étant un groupe souvent surprenant, qui sait ce que la suite nous réserve ? Une chose est sure : on l’attend avec hâte.



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