Chronique : My Dying Bride A Mortal Binding (2024)

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 25 octobre 2024

Sa note : 14/20

LINE UP

-Aaron Stainthorpe
(chant)

-Andrew David Craighan
(guitare)

-Neil C. Blanchett
(guitare)

-Shaun McGowann
(claviers+violon)

-Lena Abé
(basse)

-Dan Mullins
(batterie)

TRACKLIST

1) Her Dominion (Her Throat Labours at the Work of Felate)
2) Thornwyck Hymn (A Choir of Sorry Girls)
3) The 2nd of Three Bells (Even Time Wishes You Were Here)
4) Unthroned Creed (Filled with Beautiful Blood)
5) The Apocalyptist (He Did Not Weep for Me)
6) A Starving Heart (Beyond the Rim of Sky)
7) Crushed Embers (A Voice Full of Tears)

DISCOGRAPHIE

As the Flower Withers (1992)
Turn Loose the Swans (1993)
Trinity (1995)
The Angel and the Dark River (1995)
Like Gods of the Sun (1996)
34.788%... Complete (1998)
The Light at the End of the World (1999)
The Dreadful Hours (2001)
Songs of Darkness, Words of Light (2004)
A Line of Deathless Kings (2006)
Bring Me Victory (EP) (2009)
For Lies I Sire (2009)
Evinta (2011)
The Barghest O' Whitby (EP) (2011)
A Map of All Our Failures (2012)
The Manuscript (EP) (2013)
The Ghost of Orion (2020)
A Mortal Binding (2024)

My Dying Bride - A Mortal Binding

(2024) - death metal doom metal - Label : Nuclear Blast

« On hold »… Lorsqu’il s’agit d’un groupe qui vous accompagne depuis plus de trente ans, ces deux mots font froid dans le dos. Certes, à entendre Aaron, il ne s’agirait que d’une mesure préventive, trois fois rien, un petit moment de répit. A Mortal Binding ne serait donc pas forcément l’album de la dernière révérence. Dieu t’entende, Aaron. Néanmoins…

Boucler la boucle. "Her Dominion"… Lorsque ton growl résonne, seul, puis lorsque les guitares émettent quelques larsens, comment veux-tu, Aaron, que je ne pense pas au début de notre relation ? Le titre initial du quinzième album de la (plus si) jeune mariée mourante, a de tels relents de "Sear Me"… La sécheresse de la composition, les aboiements du frontman, ce violon languide qui adoucit l’ensemble et le rend absolument romantique… Mon tout premier contact avec ce nouvel album est frappé du sceau de l’ambivalence des sentiments. La peur, donc, que My Dying Bride ait glissé un petit message subliminal dans ce titre, oui, mais également la joie. Si la formation britannique m’a fait jouir plus d’une fois, musicalement parlant, il faut bien avouer que depuis Songs of Darkness, Words of Light - vingt ans donc… - je ne m’y retrouvais plus guère. Seule l’écoute du premier album de High Parasite, où Aaron se montre particulièrement en verve, m’a décidé à tenter A Mortal Binding. Par acquis de conscience, en somme. Et bien m’en a pris. Pour cette nouvelle sortie, My Dying Bride délaisse les méandres musicaux dans lesquels le groupe s’est trop souvent perdu et propose un album relativement simple et bien fait. Plus que les quelques accès de rage qui parsèment l’œuvre, c’est la prévalence de la section rythmique, lourde et bien mise en avant, qui frappera certainement l’auditeur, prévalence doucement contrebalancée par le violon habituel, de discrètes nappes de claviers et même quelques chœurs sur le très poétique "The 2nd of Three Bells".
Simplicité globale, rythmiques heavy, quelques jolis arrangements… Puisque je tiens absolument à faire une lecture au passé du présent de My Dying Bride, le rapprochement avec Like Gods of the Sun est tentant… et je me laisse tenter. Pour tout vous dire, j’ai l’impression d’entendre une jolie synthèse des premiers travaux du groupe, le temps de quatre premiers titres de très bonne facture, avec une mention spéciale pour "Thornwyck Hymn" tout en discrétion et efficacité et surtout pour "Unthroned Creed", un des meilleurs titres du groupe - oui, oui - où le chant sobre, la mélodie et les quelques notes de claviers me font penser à Turn Loose the Swans, le joyau du groupe. Pas loin d’une demi-heure de My Dying Bride en bonne forme, je n’en demandais pas tant, et ne m’offusque aucunement de l’essoufflement fatal que connaît l’album. "The Apocaylptist", trop long, et "Crushed Embers" ne proposent pas grand-chose d’intéressant, tandis que "A Starving Heart" possède quelques beaux moments, mais le dialogue entre Aaron et le violon au moment du refrain n’est pas une totale réussite. Ce n’est pas grave, vraiment. Les entendre à ce niveau est une véritable joie. Et si, par malheur, l’aventure devait s’arrêter ici, nous pourrions tous mourir en paix.

Pas de fards, pas de digressions, pas de boursouflure, la première moitié d’A Mortal Binding montre un My Dying Bride inspiré et plutôt direct. "Unthroned Creed" se place même bien haut dans mon panthéon des titres doom. La machine se grippe par la suite mais ce n’est pas grave. Nous allons profiter du moment présent…