Chronique : My Dying Bride 34.788%... Complete (1998)

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 avril 2023

Sa note : 13/20

LINE UP

-Aaron Stainthorpe
(chant)

-Andrew David Craighan
(guitare)

-Calvin Webster Robertshaw
(guitare)

-Adrian "Ade" T. Jackson
(basse)

-Bill Law
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Michelle Richfield
(chant sur 4)

-Keith Appleton
(claviers)

TRACKLIST

1) The Whore, the Cook and the Mother
2) The Stance of Evander Sinque
3) Der Überlende
4) Heroin Chic
5) Apocalypse Woman
6) Base Level Erotica
7) Under Your Wings and into Your Arms
8) Follower (bonus track)

DISCOGRAPHIE

As the Flower Withers (1992)
Turn Loose the Swans (1993)
Trinity (1995)
The Angel and the Dark River (1995)
Like Gods of the Sun (1996)
34.788%... Complete (1998)
The Light at the End of the World (1999)
The Dreadful Hours (2001)
Songs of Darkness, Words of Light (2004)
A Line of Deathless Kings (2006)
Bring Me Victory (EP) (2009)
For Lies I Sire (2009)
Evinta (2011)
The Barghest O' Whitby (EP) (2011)
A Map of All Our Failures (2012)
The Manuscript (EP) (2013)
The Ghost of Orion (2020)
A Mortal Binding (2024)

My Dying Bride - 34.788%... Complete

(1998) - doom metal - Label : Peaceville Records

Un soir de 1998, sur une aire d’autoroute près de Birmingham, à mi-chemin entre Bradford et Bristol, un bien étrange traité a été signé…
-Robert…
-Aaron…
-J’ai parlé avec les autres. On fout des beats trip-hop, mais en contrepartie, vous saturez les guitares de Mezzanine ! Don’t fuck with me!
-That’s cool, man! J’ai parlé avec Grant, c’est okay !
-Deal?
-Deal!

Deal, deal… c’est vite dit… Massive Attack ne s’est pas transformé en un groupe de brutal death-metal et My Dying Bride n’a pas fait concurrence à Morcheeba. Cette année-là, les deux formations ont, à peu près dans les mêmes proportions, intégré des éléments du « camp d’en face », avec un bonheur différent toutefois. Mezzanine est un pur chef-d’œuvre, 34.788%... Complete, non. Sortie au moment où la grande majorité des têtes de proue du mouvement doom regarde vers d’autres horizons, la cinquième galette des doomsters du Yorkshire confirme l’envie de My Dying Bride de ne PAS abandonner le metal. Paradise Lost va sortir les brillants Host et Believe in Nothing (mais si, mais si, brillants !). Les Tiamat, eux s'adonnent sans vergogne aux joies du goth et des rythmes syncopés pauvres en metal, le temps d’un A Deeper Kind of Slumber extraordinairement bien nommé. Quant à Anathem… non, on oublie. Ne pas abandonner le metal, mais écouter ce qui se fait dans le monde. 34.788%... combine ainsi la sobriété et la lourdeur du très bon Like Gods of the Sun, repêche quelques éléments de The Angel and the Dark River - mais heureusement pas trop - et introduit des éléments inhabituels et non metal. Comme les petits copains, quoi, mais moins. Parfois, ça marche. "Apocalypse Woman", le titre le plus groovy de l’histoire de la formation, donne irrésistiblement envie de remuer le popotin.
La cassure post/ambient de "The Whore, The Cook and the Mother" - aux fortes réminiscences The Angel and the Dark River - constitue une excellente surprise, les premières minutes du titre initial nous ayant laissé penser que nous nous dirigions vers un album synthèse des deux précédents. En revanche, parfois, ça ne marche pas. "Heroine Chic" : ce titre 100% trip-hop se veut sans doute un hommage à la nouvelle et jouissive vague musicale venant de Bristol. L’ambiance n’est pas désagréable, la chanteuse très correcte mais la sauce ne prend pas vraiment et les « na-na-na » d’Aaron le facétieux n’arrangent vraiment rien. Côté metal pur et dur, car l’album en contient un bon nombre, des vrais titres de metal, là encore, c’est mitigé, mais il y a de bonnes choses, concentrées sur la première moitié de l’album. "The Stance of Evander Sinque", bardé de claviers qui prennent les commandes du titre, nous propose une chanson assez originale, quoique 100% doom, dans sa conception et Aaron sait s’y montrer sobre. Bref, une jolie réussite. Beaucoup plus classique, "Der Überlende" fait également le job, le leitmotiv musical s’avérant efficace et plaisant. Une fois passé "Apocalypse Woman", My Dying Bride se montre cependant moins inspiré. "Under Your Wings…" sonne très Paradise Lost, mais pas le meilleur cru. Quant aux deux autres morceaux, on les qualifiera de dispensables. Conclusion : cette œuvre n’est pas totalement réussie, elle a le cul entre deux chaises, mais on y trouve de belles choses, et cette volonté de ménager la chèvre et le chou, de rester fidèle au metal sans faire la sourde oreille aux appels du monde extérieur, rend finalement l’œuvre sympathique.

Note finale : 37.488 sur 100 ? Non ! Cet album est plutôt 65.000% complete, mais même si je zappe un certain nombre de titres, j’éprouve toujours autant de plaisir à écouter "Apocalypse Woman" et ses copains. Une fois cette petite parenthèse close, My Dying Bride retournera à une certaine orthodoxie et nous pondra "She Is the Dark", l’un de leurs tout meilleurs titres. S’aérer la tête de temps en temps, il faut croire que ça fait du bien !