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CHRONIQUE PAR ...

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Silverbard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 9/20

LINE UP

-James LaBrie
(chant)

-John Petrucci
(guitare)

-John Myung
(basse)

-Jordan Rudess
(claviers)

-Mike Portnoy
(batterie)

TRACKLIST

1)As I Am
2)This Dying Soul
3)Endless Sacrifice
4)Honor Thy Father
5)Vacant
6)Stream of Consciousness
7)In the Name of God

DISCOGRAPHIE


Dream Theater - Train of Thought (2)
(2003) - metal prog soi-disant - Label : Elektra




« Quoi ! 9/20 pour Train Of Thought ? Mais c’est quoi ce [placez ici l’insulte qui vous plaira] ??? » Ô sacrilège ! Ô infamie ! C’est sûr, chroniquer un album de Dream Theater n’est pas une mince affaire tant les opinions divergent pour chaque opus, créant débats et polémiques. C’est donc avec sang-froid que votre serviteur se lance dans la rédaction de Train Of Thought, l’album controverse par excellence qui a divisé à jamais les fans de Dream Theater.


Et pourtant, Six Degrees Of Inner Turbulence n’avait pas fait lui-même l’unanimité ! Il faut dire que depuis Scenes From A Memory, le groupe semble vouloir changer de direction à 180° pour chaque nouvel album. Après l’opéra-rock de 6DOIT, Train Of Thought se veut quant à lui un album résolument metal. Le son est plus lourd, gras et moderne. Les Américains n’ont pas fait dans la dentelle et la production (signé Portnoy & Petrucci) fait la part belle aux deux confrères égocentriques : batterie et guitare étant totalement surmixées alors que Myung est en retrait quoique plus présent qu'à l'accoutumée. Le reproche le plus souvent adressé à l’album, impossible de ne pas mentionner, est le plagiat évident sur Metallica. Comment ne pas dénoncer un tel abus quand on voit à quel point Dream Theater est venu se servir dans la discographie des Four Horsemen ? Les exemples les plus frappants sont "Damage Inc." sur "Honor Thy Father", "Fade to Black" ou "Orion" sur "Stream of Consciousness", enfin le gimmick hetfieldien repris sur "As I Am" finit de ternir de tableau. Les titres sont donc directs, incisifs et plus puissants que jamais. Une relative simplicité se dégage également au travers de ce style épuré.

On peut remarquer que l’album est extrêmement dense : constitué de seulement 6 pistes de moyenne de 10 minutes plus un interlude de 3 minutes. Cependant, les titres n’auraient dû durer que 5 à 6 minutes pour le nombre d’idées développées ; seulement, le groupe s’est senti obligé de vouloir faire du remplissage pour que l’album dure 70 minutes. Résultat, les morceaux sont linéaires, les parties instrumentales vides, démonstratives et inintéressantes. Le clavier de Rudess est totalement absent, ce qui choque immédiatement lors des premières écoutes. De plus, la majorité de ses rares interventions sont une médiocrité affligeante ! Les sonorités qu’il utilise sont d’une laideur effroyable, quant à ses solos, ils sont tous aussi insipides qu’insupportables. La palme de la déception revient cependant à Petrucci. Guitariste émérite ayant inspiré des générations de musiciens, le génie n’est plus que l’ombre de lui-même. Shred démonstratif, stérile, indigeste et inutile : voilà le principal défaut de Train Of Thought. Mais où sont passés l’inspiration, l’émotion et le feeling de la période Awake ? Le constat est évident, ce n’est plus la technique qui est au service de la musique, mais la musique qui est au service de la technique !

C’est là où le bât blesse, en voulant faire un inventaire de tout son savoir-faire (aussi complexe et irréalisable soit-il), Petrucci gâche son talent. Le problème que pose le plus Train Of Thought est la manière dont il doit être abordé. Doit-on le présenter comme un album de Dream Theater, de métal progressif ou de métal tout court ? Ne tenir compte que des deux premiers cas ne saurait être une démarche satisfaisante et intéressante. Car, comment comparer cet album aux joyaux que sont Images And Words et Awake, qui ont donné les lettres de noblesse à ce qui s’appelle aujourd’hui le métal progressif ? La différence de style est trop importante. Train Of Thought n’est en vérité que très peu progressif dans le sens où l’innovation et l’originalité ne sont guère de la partie. Mais il demeure un album de métal qui possède des réelles qualités malgré un grand nombre de défauts. Par exemple, "As I Am", véritable rouleau compresseur surprend d’entrée par son efficacité redoutable malgré un solo qui arrive inopinément et semble avoir été mis là juste pour la démonstration. "Honor Thy Father" possède un énorme groove au travers deson riff lourd et ronflant, qui est habilement contrasté par des passages plus mélodiques. Il souffre par ailleurs d’un abominable passage en chant rappé de LaBrie ainsi que de longueurs agaçantes et dispensables.

"This Dying Soul" est un excellent titre, de loin le meilleur de l’album. Des passages puissants qui alternent avec de belles mélodies inspirées, un refrain plein d’émotions : vraiment que du bon. Mais le titre ne déroge pas à la règle, il aurait été parfait s’il le groupe n’avait pas rajouté la partie instrumentale finale, très expérimentale mais absolument incohérente, véritable juxtaposition d’idées désorganisées qui ne semblent être là que pour le titre dépasse les 10 minutes. "Endless Sacrifice", "Stream of Consciousness" et "In the Name of God" sont trois titres épiques qui souffrent exactement des mêmes défauts. Un bon début, une partie centrale vide et un final grandiloquent au possible. L’auditeur est pris de dépit de voir tant de titres sacrifiés par le jeu des deux pantins Petrucci et Rudess se livrant à une véritable débauche musicale. D’autant que tout n’est pas à jeter, le refrain et le final de "In the Name of God" ou les dernières minutes de "Stream of Consciousness" en sont la preuve. Globalement, LaBrie signe une performance plutôt honorable, restant dans des tons mediums qui lui vont bien mieux que son chant habituel très aigu et souvent forcé. Enfin, Portnoy fanfaronne derrière ses fûts mais maîtrise son propos comme d’habitude avec en prime des rythmiques plus puissantes, thrash, en accord avec le ton de l’album.


Au final, Train Of Thought est une véritable déception à tout point de vue. La frustration est d’autant plus grande que cet album aurait pu être bon au vu des multiples idées non menées à leur terme. Que Dream Theater veuille partir dans une nouvelle direction est un pari respectable au plus haut point, seulement il le fait mal. Bref, on retiendra ce proverbe : on a beau être des génies, cela ne fait pas un album génial. Si l’on peut toutefois féliciter Dream Theater d’une chose, c’est bien de faire couler autant d’encre pour chacune de ses nouvelles sorties et indirectement de médiatiser plus que jamais son image.


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