Slayer -
Decade Of Aggression (live)
Slayer après sept ans de vie commune avec le thrash, décide de passer à la postérité en nous envoyant dans la gueule une décennie d’agression, histoire de fêter cette longue et fertile amitié. On ne relèvera pas la faute mathématique (Show No Mercy est sorti en 83, Decade est en 90) mais on relèvera la sublime baffe que nous donne ce live. Il est question ici de live historique, même de live ultime, il représente le must, le terriboul, ze indétrônable. Déjà il répond à la problématique, « comment faire un live ultime », la réponse étant « Ben en jouant des chansons de Slayer, banane ».
Les chansons de Slayer sont taillées pour le live, elles y prennent toute leur dimension, on redécouvre les chansons, remplies d’une énergie nouvelle. Excellentes sur CD, elles deviennent énormes, sublimes, splendides de force et de puissance, une flèche qui vous va droit dans les oreilles, et un pied qui vous arrive direct dans les couilles, avec un petit post-it « That’s Metal, baby ».
On se retrouve donc dès le début de l’écoute du premier CD avec un "Hell Awaits" d’anthologie dans les oreilles avec son intro mythique, pour se prendre le second wagon en pleine poire, un "The Antichrist" dopé : «I am the antichrist, the one not meant to be». Raaa, lovely ! Le CD un n’est que pure bombe les amis, le manuel du parfait thrasheur, l’anthologie du headbangueur fou, la bible du pogo endiablé, ici pas de perte de vitesse avec de la parlotte, Slayer ne fait pas chanter le public, Slayer fait vibrer le public, et le fait se condenser en une masse ultime de cheveux mouvant et de poings volant et cela se ressent tout au long du live.
Comment rester de marbre face à ce déferlement de riffs ultra jouissifs, mid tempo, ou ultra speed avec des "Dead Skin Mask", "Altars Of Sacrifice", "Seasons In The Abyss", "Mandatory Suicide", "Raining Blood". Toute la setlist n’est que pure tuerie, un best of ultime d’un groupe ultime. Le premier CD se finit sur le mythique "Angel Of Death", ou comment terminer un cd dans la joie et la bonne humeur d’une ambiance apocalyptique de fin du monde, Slayer est grand.
S’ensuit la découverte du second CD, certains imbéciles auraient pu penser que Slayer avait vidé son chargeur sur le premier cd, «c’est une erreur monumentale que tu as commis jeune padawan» semble nous faire remarquer ce disque, en commençant par le TGVesque "Hallowed Point". Bon sang que ça speed et bon sang que c’est bon, Slayer a rechargé son bazooka et c’est reparti pour quarante-cinq minutes de bonheur. Les classiques s’enchaînent encore, tous aussi incisifs les uns que les autres, "Die By The Sword", "Expendable Youth", "Born Of Red", "Black Magic", "Chemical Warfare", "Postmortem". Slayer est grand, Slayer est ultime.
Tous les albums de l’époque de Slayer sont représentés, Show No Mercy, Hell Awaits, Reign In Blood, South Of Heaven et Seasons In The Abyss. On y retrouve aussi le line-up parfait de slayer avec Dave Lombardo qui se planque derrière les fûts et martyrise ses pauvres toms comme lui seul sait le faire. Tom Araya avait encore de la voix en live (le début de "Angel Of Death" n’était pas encore massacré) et Kerry King n’avait pas encore ses cheveux couleur chauve, c’est tout dire… Le son quant à lui est cru, pas clean, pas de retouches intempestives par un petit ingé du son à lunettes qui a peur du noir, le public est peu présent sur le spectre auditif (on sent que Slayer joue face à 50 déchaînés), mais avec une musique pareille c’est normal de ne pas trop l’entendre chanter, mais on le sent pousser le groupe à fond.
Ce live fait partie des grands représentant de la famille « live-d’anthologie-pour-groupe-d’anthologie », au coté désormais d’un Live Kreation (Kreator), Live Shit (Metallica), Live At The Fillmore (Testament)…