Ouf on a failli attendre ! Cinq ans d’intervalle entre deux albums, c’était le rythme que le quatuor suivait grosso modo depuis 1993 et rarement pour dégainer ses meilleures cartouches, ce qui explique un certain manque de classiques sur les quinze dernières années. Mais qu’à cela ne tienne, en voila du classique, en voila ! Disons le tout de go, Christ Illusion est le meilleur disque pondu par les petits gars d’Huntington Beach depuis l’immense Seasons In The Abyss en 1990 et prend direct la troisième marche du podium, derrière Reign In Blood. A égalité peut être avec South Of Heaven.
Tout ça pour dire que ce disque tue. Déjà Dave Lombardo est revenu et ça fait plus que s’entendre. Le Cubain est partout, tel un poulpe psychopate qui fracasserait inlassablement toms et cymbales de ses huit bras. A ce niveau de jeu, ce n’est même plus carré, c’est métronomique ! Du coup, Jeff Hanneman et Kerry King n’ont plus qu’à laisser folâtrer leurs guitares comme ils le sentent : tantôt feulantes, tantôt rugissantes. La machine humaine qu’est Lombardo suivra derrière quoiqu’il arrive. Quant à Tom Araya, sa puissance vocale est phénoménale. Il vocifére force blasphèmes et abominations sanguinolentes comme à l’accoutumée et c’est comme ça qu’on l’aime.
C’est simple dès l’entame ultra puissante de "Flesh Storm" on se dit que depuis "War Ensemble", on avait rarement entendu un premier morceau de Slayer être aussi percutant. On se retrouve en plein film de guerre, à visualiser des bouts de chair putréfiée dégueulés par une hélice d’avion. Puis suit "Catalyst", encore plus frénétique avec ses licks de guitare bien killer qui se faufilent insidieusement. Et là on se dit qu'on monte en puissance. Et ça reste le cas de titre en titre. De l’introduction accrocheuse du controversé "Jihad" au nouvel hymne qu’est "Cult", et ce jusqu’aux blast beats finaux du pêchu "Supremist".
Rien à redire, on frôle la perfection. Breaks bien lourds, tempos bien speed, riffs excitants, groupe en pleine bourre. Voici trente-huit minutes de bonheur avec des clous ! On les laissera s’enfoncer jusqu’au bout.