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CHRONIQUE PAR ...

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Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 11/20

LINE UP

-Steve "Zetro" Souza
(chant)

-Gary Wayne Holt
(guitare)

-Lee Altus
(guitare)

-Jack Gibson
(basse)

-Tom Hunting
(batterie+chant sur "Angel of Death")

Ont participé à l'enregistrement :

-Charles "Chuck" Billy
(chœurs sur "BTK")

-Kirk Lee Hammett
(guitare sur "Salt the Wound")

-Daniel "Dan The Automator" M. Nakamura
(programmation sur "Black 13")

TRACKLIST

1) Black 13
2) Blood In, Blood Out
3) Collateral Damage
4) Salt The Wound
5) Body Harvest
6) BTK
7) Wrapped In The Arms Of Rage
8) My Last Nerve
9) Numb
10) Honor Killings
11) Food For The Worms
12) bonus : Angel of Death (Angel Witch cover)

DISCOGRAPHIE


Exodus - Blood In, Blood Out
(2014) - thrash metal - Label : Nuclear Blast



« La régularité dans l'inconstance », telle pourrait être la devise d'Exodus. Les thrasheurs de San Francisco n'ont en effet jamais réussi à confirmer un bon album depuis l'inaugural et quasi-mythique Bonded by Blood de 1985, de sorte que l'on se demande en quoi ce Blood In, Blood Out pourrait briser la malédiction, son prédécesseur Exhibit B: The Human Condition constituant probablement le meilleur enregistrement de l'ère Dukes. C'est donc avec une certaine appréhension que l'on guette les premières notes... Mais... Qu'est-ce que c'est que cette voix de canard ? Serait-ce... Lui ? Encore ?! Incroyable, ils ont remis ça.

Et oui, la tradition menaçait de disparaître – plus de dix ans qu'elle n'avait pas été activée - mais les membres historiques d'Exodus ont tenu à rappeler l'une de leurs règles d'or en matière de gestion du personnel : quand le chanteur la ramène un peu trop ou passe l'arme à gauche, on siffle Steve Souza qui rapplique aussitôt. Et devinez quoi ? Cette fois encore, ça n'a pas raté. Il faut dire qu'il était un peu inconscient, le père Dukes, avec ses déclarations qui fleuraient bon l'impatience – quatre ans, c'est vrai que ça peut sembler long quand on dépend du bon vouloir d'un unique compositeur. Surtout quand ce dernier accepte la proposition de Slayer de remplacer feu-Jeff Hanneman en tournée, jetant le doute sur sa motivation à remettre le couvert avec sa formation d'origine. Gageons également que Gary Holt, puisque c'est évidemment de lui dont il s'agit, n'a que peu goûté les proclamations de son vocaliste sur un raccourcissement des chansons qui orienteraient celles-ci vers un hypothétique format punk. Il aurait fallu enfin prévenir le désormais ex-chanteur d'Exodus de la versatilité du boss - lors de l'interview publié sur le site des Eternels en 2007, Holt expliquait que « Dukes défonçait absolument tout ce que Zetro avait pu faire »... Sept années plus tard, Dukes est donc « logiquement » viré – le bassiste Jack Gibson livrant une explication imparable selon laquelle « Dukes, en fait, il est de New-York et aime le hardcore alors que nous on kiffe plus la vibe thrash metal de la Côte Ouest ». Super les mecs, il vous aura fallu trois albums et presque une décennie pour vous en apercevoir - une telle perspicacité force le respect. Bye bye Rob Dukes dont les vociférations hargneuses et les prestations difficilement attaquables n'auront pourtant pas totalement convaincu les fans. Et re-re-bienvenue à « Zetro » Souza qui fait donc un nouveau retour deux lustres après Tempo of the Damned (2004) - il faut croire que le temps a chassé le souvenir des termes peu amènes qui avaient accompagné son éviction.
Et la musique dans tout ça ? Rapide, agressive et puissante. Rien à redire là-dessus, les zicos envoient grave la purée – que les chastes demoiselles qui parcourent ces lignes veuillent bien pardonner cet inhabituel assaut de trivialité - et la production façon rouleau-compresseur d'Andy Sneap n'est pas étrangère à ce constat. En outre, la durée des morceaux a – effectivement – quelque peu diminué. Ces derniers sont toutefois loin d'avoir été réduits aux dimensions d'une vignette punk, la barre des six minutes étant franchie sur plus de la moitié des pistes – au moins échappe-t-on aux pensums de dix minutes dont le groupe avait pris l'habitude de lester ses précédentes galettes. Hélas, quelque soit le minutage, Holt et ses sbires ne peuvent s'empêcher de tricoter des séquences superflues qui ne se signalent guère par la supériorité de leur inspiration. Loin de relancer l'intérêt, cette technique d'« encadrement » des solos casse la dynamique de compositions alourdies de répétitions qui ne semblent avoir comme unique objectif que d'allonger la sauce. À l'image de “Salt the Wound”, le titre sur lequel le co-fondateur du groupe Kirk Hammett effectue un caméo inférieur à vingt secondes après un pont qui semble ne jamais devoir se finir et dont on se demande bien à quoi il peut servir. Holt y va également de son solo en surenchérissant sur la technique et la vitesse c'est-qui-qui-pisse-le-plus-loin style. Bof. Les autres collaborations se révèlent tout aussi anecdotiques - les samples de Dan The Automator en ouverture constituant néanmoins le seul élément surprenant de l'album alors que Chuck Billy, le remplaçant de Souza au sein de Testament, quand Ronald Reagan était président, se contente de vociférer en mode death metal sur “BTK”. Ce ne sont pas ces quelques pièces rapportées qui briseront la monotonie engendrée par cette longue succession de plans réchauffés et sans saveur, pas même celle de la nostalgie malgré certaines évocations d'un passé pluri décennal. Un titre tel que “Collateral Damage” s'apparente à une espèce de revival speed metal allemand des années quatre-vingts, tandis que le riff du susnommé “Salt The Wound” fait songer à celui de “A.W.O.L.” qui figure sur Impact is Imminent paru en 1990.
Plus étonnants, les solos et thème de "Wrapped In The Arms Of Rage" ressemblent à ceux de "The War ain't over!", un titre de Sentenced sorti en 1995 : la probabilité est certes assez faible pour que les vétérans du thrash californien se soient inspirés d'une formation finlandaise dont ils ignorent certainement l'existence, mais les sonorités d'époque renforcent les craintes d'une tendance au passéisme que les productions de la période Dukes semblaient avoir définitivement écartée. Est-ce dû au retour de Zetro ? Pas sûr, tant celui-ci s'époumone comme un damné, établissant sur Blood In, Blood Out sa performance la plus vigoureuse à ce jour au détriment cependant de ces intonations groovy qui le caractérisaient jadis – "Numb" constituant une timide exception. L'éternel intérimaire à la voix nasillarde – qui au final a enregistré plus de disques avec Exodus que les chanteurs qu'il a remplacés – donne le maximum, insufflant un peu d'âme à des titres qui en manquent cruellement à l'image de "Body Harvest", co-écrit avec Gibson et le deuxième guitariste Lee Altus, dont l'ambiance un peu plus pesante fait songer à... Heathen, la formation régulière de ce dernier. Mais comme sur tout le reste de l'enregistrement, le morceau ne décolle pas vraiment, plombé par une imagination en berne. Les tentatives de rupture sont rares, la diversité aux abonnés absents. Ainsi Tom Hunting bastonne ses fûts à loisir tout en donnant la sensation de jouer machinalement, comme s'il ne se souciait pas des mélodies, il est vrai bien banales, à l'instar de “My Last Nerve” sur lequel l'amorce de break tombe à l'eau en partie à cause du percussionniste qui déroule comme si de rien n'était. On est loin de la cassure terrible de "March of the Sycophants" qui électrisait la précédente livraison. Finalement, c'est "Food For The Worms", situé en bout de course, qui résume parfaitement l'affaire : à une intro un peu molle succède un riff survitaminé plein de promesses; le refrain un peu basique mais efficace entretient l'espoir avant qu'une énième transition balourde brise le bel élan qui se noie dans un maelstrom de guitares ultra-convenu que réussissaient bien mieux les ancêtres Judas Priest ("Steeler"), Saxon ("Machine Gun") et Holocaust ("The Nightcomers") à l'orée des eighties. L'édition limitée de Blood In... contient d'ailleurs une reprise d'un titre de cette période : Angel Witch méritait qu'on lui rende hommage mais sûrement de manière plus subtile que le heavy/thrash bourrin avec lequel Holt & Cie ont assaisonné "Angel of Death", qui perd au passage l'atmosphère épique qui faisait tout son charme. Comme un écho désagréable aux onze pistes antérieures.


Le dixième LP d'Exodus valide la règle qui prévaut depuis les débuts du quintet américain : à la réussite succède la déconvenue. Sur Blood In, Blood Out, les gars tabassent sans discernement, montrant leurs biscotos de quinquagénaires bien conservés, tout en donnant l'impression d'avoir oublié la raison pour laquelle ils s'obstinent à soulever de la fonte. Alors oui et heureusement, le savoir-faire est toujours là et les headbangers qui ne demandent rien d'autre qu'un prétexte valable pour endolorir leur nuque vont pouvoir s'en donner à cœur joie. Pour les autres, le sentiment de linéarité induit par une écriture automatique faisant appel aux vieilles ficelles du thrash pionnier risque de laisser un goût amer de n'y-revenez-pas.

Un commentaire ? Un avis ? C'est ici: http://leseternels.forumofficiel.fr/t128-exodus-blood-in-blood-out-14-octobre#


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