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CHRONIQUE PAR ...

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Adam Weishaupt
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Dave Brockie
(chant)

-Don Drakulich
(chant)

-Dewey Rowell
(guitare)

-Steve Douglas
(guitare)

-Michael Bishop
(basse+chant)

-Rob Mosby
(batterie)

TRACKLIST

1)Time for Death
2)AEIOU
3)Americanized
4)I'm in Love (With a Dead Dog)
5)Slutman City
6)World O Filth
7)War Toy
8)Captain Crunch
9)Pure as the Arctic Snow
10)Je M'Appelle J. Cousteau
11)GWAR Theme
12)Bone Meal
13)Ollie North
14)Techno's Song
15)U Ain't Shit
16)Rock & Roll Party Town

DISCOGRAPHIE


GWAR - Hell-Ö
(1988) - punk Intergalactic Horror Punk - Label : Metal Blade Records



«…Croyez-le ou non, ces agités forment un groupe de musique rock très populaire chez les jeunes…», relayèrent certains JT régionaux Américains à la fin des années 80, tandis que passait une vidéo amateur de Dave Brockie et ses amis se pavanant dans les rues de Richmond dans leurs costumes de scène. GWAR, à cette époque là et après quelques années de rodage, est un collectif d’artistes et de musiciens aux costumes rudimentaires, bossant encore sur un concept à base de carnage intergalactique, d’humour pipi-caca, de satyre sociale mâtiné de références au crack, à la promiscuité sexuelle avec des animaux morts… en somme, un concentré de mauvais goût extrême tout juste bon, a priori, à susciter des sourires sarcastiques chez les présentateurs télé de l’ère Reagan.

Avec Hell-Ö, le groupe s’insère confortablement dans le maelstrom musical du moment où s’entrechoquent les scènes punk, metal, noise et grunge émergeant, bref, tout ce qui est connoté rock sauvage et un peu underground. Pour ce premier album étonnement peu légendaire, c’est le punk qui l’emporte haut la main. Un punk hardcore old school, renvoyant tantôt aux Misfits pour les "wooohooo" habités, l’urgence ravageuse le concept SF/Horreur agréablement kitsch, tantôt aux Bad Brains pour la touche plus speedée et bordélique, tantôt à GG Allin pour le côté offensant et iconoclaste (les performances scatophiles en moins)… vous commencez à saisir le tableau ? Si ce n’est pas le cas, sachez que "Americanized" offre un condensé de moins de deux minutes de tout ceci. Un autre élément qui évoque instantanément le spectre du punk des ces années là, c’est cette production garage où tout semble avoir été enregistré sur un répondeur téléphonique avec un batteur jouant à l’étage du dessous pour minimiser la saturation, renforçant l'impression de spontanéité désinvolte propre à toutes les formations du genre.

L’album regorge évidemment de moments forts, même si l’univers du groupe n’est encore qu’esquissé : "Time For Death" est un joyeux foutoir d’ouverture rapé par un Dave Brockie encore tout jeunot qui n'a pas encore donné d'identité vocale définitive à son personnage ; "Pure As The Arctic Snow" immortalise l’instant où Oderus Urungus et ses complices se réveillent après des siècles d’hibernation sous le continent de glace, prêts à en découdre avec l’humanité ; "Je M’Apelle J. Cousteau", avec son riff tendu et ses congas tribales, est un hommage exalté au fameux océanographe et à la Calypso, en plus d’être un des morceaux les plus imagés du groupe ; l’intro laid back de "GWAR Theme" et son envolée épique en ont fait un des rares morceaux de l’album à être encore joué en concert aujourd’hui ; "Techno’s Song", mi chanson, mi sketch, introduit, entre quelques samples de hurlements outrés, le personnage de Techno Destructo, cyborg maléfique et ennemi récurrent du combo, interprété pour l'occasion par Don Drakulich… samples qui, en plus de ceux d'un "death ray" défiant les lois du kitsch que l'on peut entendre durant "World Of Filth", préfigurent déjà l'amour que portera la formation à ce genre de petites éjaculations expérimentales judicieuses et toujours révoltantes.


Sans doute l’effort du groupe le plus en osmose avec leur formation artistique, sorte d’équivalent punkoïde d’un tableau de Jackson Pollock servant de ciment à des textes parfois violemment surréalistes, Hell-Ö est un premier album osé, cocasse, immature et décousu, mais aussi mésestimé, en grande partie à cause de cette production brouillonne encore aujourd’hui ressentie par les membres du groupe, et certains fans, comme étant, au mieux, le fruit d’un travail de cochon, au pire, un sabotage en règle. Ceci étant dit, l'album ne fait pas vraiment figure d'introduction pertinente à la nébuleuse GWAR tant leur musique a très vite acquis une dureté et une maîtrise pouvant le faire passer pour une simple curiosité… voire même un faux départ.


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