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CHRONIQUE PAR ...

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Adam Weishaupt
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17.5/20

LINE UP

-Dave Brockie
(chant)

-Danielle Stampe
(chant)

-Chuck Varga
(chant)

-Don Drakulich
(chant)

-Dewey Rowell
(guitare)

-Mike Derks
(guitare)

-Dave Musel
(claviers+samples)

-Michael Bishop
(basse+chant)

-Brad Roberts
(batterie)



TRACKLIST

1)The Salaminizer
2)Maggots
3)Sick Of You
4)Slaughterama
5)The Years Without Light
6)King Queen
7)Horror Of Yig
8)Vlad The Impaler
9)Black And Huge
10)Love Surgery
11)Death Pod
12)Sexecutioner
13)Cool Place to Park

DISCOGRAPHIE


GWAR - Scumdogs of the Universe
(1990) - punk Lovecraftian Power Punk - Label : Metal Blade Records



Et s'il existait une forteresse dépravée au cœur de l'Antarctique d'où l'humanité entière se fait pisser à la raie en musique par d'effroyables divinités extra-terrestres sans âge ? Et si, entre deux lattes tirées sur une pipe à crack et un fou rire incontrôlable à la lecture de la dernière édition du Necronomicon annotée par Jean d’Ormesson, elles avaient décidé de bouillave jusqu'au sang les quelques primates ahuris qui traînaient par là, histoire d’accélérer le processus évolutif ? Quelles seraient leurs conception de l'expression musicale ? Et qu'auraient-elles à nous dire ?

Si l'on en croit le puissant "The Salaminizer", délicieuse parodie/reprise du "Gangsta Gangsta" de N.W.A., l'humanité est bonne pour beaucoup de brutalité et de sodomie. Mais pas de la part de Megatron, non, car malgré le contexte glacier, c'est de GWAR qu'il s'agit ici. Fort d'un changement de label, de producteur, de line up et de matos, le groupe a passé le cap du punk garage confus pour verser dans un punk hardcore hybride, plus axé sur des mid tempo éléphantesques que sur des brûlots d'une minute trente, tout en restant catchy comme le montre "Maggots", morceau d'une brutalité dévastatrice dont la partie centrale inspirera Devin Townsend pour son désormais légendaire "Far Beyond Metal". Très bien, mais qu'est-ce qui fait que GWAR est si différent ? Il y a Dave Brockie, déjà, alias Oderus Urungus. A fond dans son personnage de bourrin belliqueux et borné, il harangue, rappe, aboie et s'esclaffe sans la moindre retenue, proche d’un Screamin’ Jay Hawkins pris de pulsions génocidaires, porté par les riffs incisifs et glaciaux du duo Derks/Rowell, le grondement sourd de Mike Bishop et la frappe cavaleresque de Brad Roberts.

Ensuite, il y a cet univers kitsch, grand-guignolesque et iconoclaste à l'extrême. Prenez l’excellent "Horror Of Yig", par exemple, avec ses cornemuses voilées, son sample du Colonel Kurtz dans Apocalypse Now et cette envolée putride vers des plateaux cyclopéens d'où Yig n'a pas fini d'inspirer les journaux intimes d'explorateurs trop ambitieux rendus fous de terreur (le tout produit par Al Jourgensen et Paul Barker de Ministry). Ou encore "Vlad The Impaler", qui vous permettra, entre autres, de rendre un dernier hommage à l’auteur de Les Nus et les Morts aux prochaines soirées de l'ambassadeur : « …Vlad, Vlad, he could have been a whaler/could have been a tailor/he turned out to be Norman Mailer… ». Dave Musel, le bidouilleur, insuffle des fulgurances de génie supplémentaires dans ce recueil d'atrocités. On ne sait pas trop ce qu'on entend durant l'intro de "Black And Huge", si ce n'est que ce beat technoïde, mi new wave, mi eurodance orné de râles de plaisir coupable évoque immanquablement des quantités stupéfiantes de chaînes, de combinaisons en vinyle, de poppers et de W.C. bouchés.

Et que faire de ce solo d'on ne sait trop quoi, paumé dans le marasme de "Love Surgery", qui pourrait aussi bien provenir d'une clarinette cassée que d'un spaghetti creusé ? La palme revient cependant à "Sexecutioner", où Chuck Varga campe un bourreau sadique d’origine française dont l’immonde sermon, avec accent à couper à la scie de mise, est accompagné d'explosions de synthé lumineuses et des chœurs super sexy de Slymenstra Hymen. Bon, à côté de ça, la majorité des morceaux restent vierges de ce genre de petites gâteries, et tous ne sont pas non plus des bijoux. On ne voit pas la fin de "King Queen" notamment et "Slaughterama", sketch pas très finaud, peut lasser au fil des écoutes, malgré une excellente imitation du flow de Chuck D. de Public Enemy par Don Drakulich. Mais tout ceci n'est rien à côté de "Cool Place To Park", qui conclut l'album sur un heavy-rock bateau, poussif et très dispensable, chanté par Mike Bishop.


Scumdogs Of The Universe, en plus de bénéficier, pour un album de 1990, d'un son énorme, ciselé et direct qui a très bien vieilli, a permis à GWAR de se creuser une niche dans la scène alternative de la décennie ("Sick Of You" a eu pas mal de succès à l'époque en tant que tube). Que ceux que le mauvais goût n’effraie pas et qui n’ont rien contre le punk dans ce qu’il a de plus musclé franchissent le pas et ils finiront par tagger « Lovecraft avait raison » sur le mur des chiottes. C’est une promesse.


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