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CHRONIQUE PAR ...

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Adam Weishaupt
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 6.5/20

LINE UP

-Dave Brockie
(chant)

-Zach Blair
(guitare)

-Mike Derks
(guitare)

-Casey Orr
(basse)

-Brad Roberts
(batterie)

TRACKLIST

1)Hell Intro
2)Battle Lust
3)Abyss of Woe
4)Anti-Anti-Christ
5)The Apes of Wrath
6)Immortal Corrupter
7)Beauteous Rot
8)Licksore
9)Bloody Mary
10)Biledriver
11)The Wheel
12)The Song of Words
13)Happy Death-Day

DISCOGRAPHIE


GWAR - Violence Has Arrived
(2001) - thrash metal - Label : Metal Blade Records



GWAR adore Violence Has Arrived. Après avoir passé la décennie à emboîter Frank Zappa dans les Beatles dans Faith No More dans La Planète Interdite dans Bioman dans Motörhead dans les studios Troma dans les Misfits dans Lovecraft, la priorité était à la reconquête du public métalleux, paumé en route par un Cärnival of Chaos trop autre et un We Kill Everything trop à bout de souffle, à grands coups de « ceci est un retour aux sources ». Bien. Vous vous souvenez du coup de la bière sans alcool de la chronique précédente ?

Par un « retour aux sources » censé aiguiller le groupe sur la voie, trop longtemps délaissée, paraît-il, du « metal » de l’époque Scumdogs of the Universe, il était légitime d’imaginer que le groupe entendait revenir à quelque chose comme ça : riffs compacts qui butent, grosse basse de porc, chant débridé, cartoonesque et versatile, samples bizarres, nappes de claviers discrètes mais pertinentes, plein de chanteurs différents, divers changements de registre au sein d’un même morceau et, bien entendu, paroles outrancières, drôles, mémorables et bien écrites. Mais voilà, c’était sans compter le départ, entre autres, de Danielle Stampe, la Femme, et de Dave Musel, le Bidouilleur, qui avaient œuvré tout du long à la consolidation de ce côté « en marge » qui caractérisait GWAR. Rajoutons à cela une volonté affichée d’arrêter de jouer aux cons afin d’éviter de creuser davantage l’abyme de débilité déjà bien entamé par l’album précédent, ainsi que l’arrivée d’un certain Zach Blair, premier vrai guitariste 100% metal (avec tout ce que ça implique) de l’histoire du groupe, et nous obtenons un Violence Has Arrived au titre symptomatique de la crise de la quarantaine. C’est un fait que GWAR s’est souvent vu classé dans le genre « thrash metal », et peu importe si leurs morceaux purement thrash ne se comptaient alors, fort heureusement, que sur les doigts de la main.

Mais avec Violence Has Arrived, tout le monde se vautre dedans jusqu’au cou sans la moindre retenue du début à la fin, et saupoudre même le tout d’une pincée de hardcore afin de donner ce petit côté jumpy/syncopé tellement sympathique, original et recherché à certains plans « bien barbares » (écoutez "Licksore", on croirait du Nuclear Assault par moments, c’est lamentable). Quelque chose qu’ils avaient jusqu’ici rigoureusement évité. Comment expliquer alors cette insistance sur un « retour » à une « source » qui n’a jamais existé chez un groupe pourtant peu avare en expérimentations ? Mystère. Un mystère qui n’enlève cependant rien au fait que Violence Has Arrived est nul. Rien qu’au niveau du son, déjà. La distorsion des guitares est molle, fade, générique (saluons au passage la versatilité de Mike Derks qui s’adapte toujours très bien à son camarade lead, qu’il soit d’obédience punk, rockabilly, surf rock, garage ou metal bateau style coupure pub de la WWF). La basse touche à une forme d’absolu en matière de servilité détachée, alors que Casey Orr nous avait habitué à bien mieux. Dave Brockie, qui voulait arrêter de faire le con (dans GWAR, tout du moins), est docilement rentré dans le rang des vocalistes thrash/hardcore avec ses aboiements constants entrecoupés de quelques écarts « clairs » mille fois entendus, et n’est plus que l’ombre de lui-même. Même constat triste pour la batterie (c’est fou comme l’usage de la double pédale peut balayer la personnalité d’un batteur qui s’en passait admirablement bien avant).

Les compositions sont toutes plus consternantes de banalité les unes que les autres. Riffs sentencieux et plans « bien barbares » autosatisfaits sus-cités s’enchaînent sans répit dans un tourbillon de brutalité plate, affectée et vaine où rien ne se passe jamais, censé prouver à la face du monde que GWAR peut être violent. Cool. Et l’originalité ? Et l’intérêt ? Et l’humour ? Oui, tiens, c’est quand qu’on rigole un bon coup ? Quand on se rend compte que le riff de "Happy Death-Day" n’est qu’une version accélérée de celui de "I Heard It on the X" de ZZ Top ? Quand on fait attention aux paroles, bêtes descriptions de batailles médiévales ultra violentes histoire de coller à la pochette Warhammer ? Quand un énième morceau de beauf-rock parodique ("Bloody Mary", sec comme un coup de trique et beaucoup trop long) se glisse au milieu de ce foutoir, comme pour nous rappeler à quel point la baisse de standing a été brutale ? Quand déboulent les solos de Zach Blair, convenus à l’extrême, qui sonnent le glas du temps où GWAR ne s’embarrassait que rarement de ce genre de conneries assommantes et où c’était tant mieux ? Non, même pas. On se contente de subir trois longs quarts d’heure de purge, de normalisation acharnée d’où aucun morceau, aucun riff, aucune phrase, aucun rythme, aucune étincelle (bon, ok, les chœurs arabisants de "Beauteous Rot" font lever le sourcil) ne ressortent. Finis le groove, le rock, le punk, l’inventivité, l’audace, tout.


Car Violence Has Arrived a plu. GWAR a « retrouvé » sa « crédibilité » et une énorme partie de son public grâce à un album creux, fatigant, grossièrement régressif et à la musique et aux textes insipides. On ne rit plus, on n’a plus l’impression d’être happé dans un univers riche, tentaculaire et unique où tout semblait possible du moment que le sang, le sperme et les selles coulaient à flots au son de riffs gras et d’une voix qui n’avait de comptes à rendre à personne. Bienvenue dans un monde où GWAR est devenu ordinaire.


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