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CHRONIQUE PAR ...

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Pietro
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-David Coverdale
(chant)

-John Sykes
(guitare)

-Neil Murray
(basse)

-Ansley Dunbar
(batterie)

TRACKLIST

1)In the Still of the Night
2)Bad Boys
3)Give Me All Your Love
4)Looking For Love
5)Crying In The Rain
6)Is This Love
7)Straight For The Heart
8)Don't Turn Away
9)Children Of The Night
10)Here I Go Again
11)You're Gonna Break My Heart Again

DISCOGRAPHIE


Whitesnake - 1987
(1987) - hard rock - Label : EMI Geffen Records




A priori, cet album a tout pour déplaire. Pourquoi ? Regardez le clip de la ballade sirupeuse "Is This Love" et vous comprendrez. Tout y est résumé: slow langoureux, musiciens poseurs au-delà du ridicule avec cheveux permanentés de rigueur, bimbo d’époque (madame Coverdale à la ville) et chanteur qui joue au playboy irrésistible… N’en jetez plus, tous les mauvais clichés des années 80 sont réunis ici ! Et pourtant…


Replaçons-nous dans le contexte de l’époque : au milieu des années 80, Whitesnake est un gros groupe de hard rock à tendance bluesy typiquement anglais, enchaînant les albums et les tournées sur le vieux continent avec un succès certain. Pourtant quelque chose fait obstacle à l’ambition démesurée de son leader David Coverdale: les USA. Son groupe ne représente rien de l’autre côté de l’Atlantique. Là-bas tout est différent : son des groupes, look des musiciens… Qu’à cela ne tienne, le chanteur est prêt à tout pour réussir chez l’Oncle Sam. Il décide donc d’écrire un album calibré pour le marché américain et s’en donne les moyens. L’opus précédent, l’efficace Slide It In (pas la peine de traduire…), avait mis la puce à l’oreille des fans. On y trouvait quelques compos un peu plus radio friendly, et surtout l’album avait bénéficié d’une sortie US (une première pour Whitesnake) remixée sur laquelle le nouveau venu John Sykes (ex Thin Lizzy) avait réenregistré certaines parties de guitare de la version originale. Tiens donc…

DC et son nouveau protégé se mettent donc à composer (en partie à St Tropez!) puis s’enferment dans un studio Californien. Des problèmes de sinus empêcheront longtemps Coverdale d’enregistrer ses parties de chant, donnant au futur album des allures de Chinese Democracy avant l’heure : les mois passés en studio s’accumulent, les producteurs se succèdent derrière la console, et surtout les musiciens quittent le groupe un à un (même Sykes!), virés par la diva ou partant de leur plein gré selon les versions. Lorsque finalement Whitesnake (c’est le nom officiel) sort en 1987, DC est seul à bord d’un navire à la dérive. L’album semble accumuler les handicaps : volonté commerciale de réussir à tout prix aux USA, son calibré pour les radios américaines… mais pourtant le plus important est là : les chansons. En effet le duo accompagné par Neil Murray à la basse (présent depuis les débuts du groupe) et le vétéran Ansley Dunbar derrière les fûts (remplaçant au dernier moment un Cozy Powell démissionnaire) s’est surpassé.

D’entrée de jeu "Still Of The Night" clarifie les choses: riff légendaire, break atmosphérique tout en ambiance, refrain sexy, solo d’anthologie, voix ahurissante de puissance et de feeling du maître des lieux…. Le ton se veut moins bluesy qu’auparavant, plus hard FM comme on pouvait s’y attendre. Whitesnake s’impose en un seul morceau comme un leader du hard US des 80’s (pas mal pour des anglais!). Les chansons suivantes confirment cette impression, que ce soient les excellents brûlots rock "Bad Boys", "Give Me All Your Love", "Children Of The Night", "You’re Gonna Break My Heart Again" ou les ballades certes calibrées mais qui font mouche comme "Is This Love" ou la sublime "Looking For Love" (oui, Coverdale aime parler d’amour!), vraiment touchante. Seuls "Straight For The Heart" et "Don’t Turn Away" ont peut être moins bien vieilli. Deux titres sont des réenregistrements d’anciens morceaux: "Here I Go Again" deviendra le plus gros tube du groupe et il faut reconnaître que cette version est très efficace même si on peut lui préférer l’originale plus bluesy, alors que le nouvel enregistrement de "Crying In The Rain" est sublimé par le jeu flamboyant de Sykes.


1987 est donc le genre d’album qu’il serait de bon ton de détester, les motivations de ses géniteurs étant plus que critiquables. Certains regrettent encore ce tournant irréversible dans l’orientation musicale du Serpent Blanc, qui s’éloigne définitivement de ses débuts bluesy. Pourtant il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour ne pas lui reconnaître d’innombrables qualités strictement musicales. Bref, si la forme laisse à désirer, le fond est irréprochable. Le groupe s’est peut être prostitué, mais cela ne l’empêche pas de nous faire monter au 7eme ciel… Après tout, c’est bien cela le plus important, non ?

PS : L’album vient d’être réédité à l’occasion des 20 ans de sa sortie. On trouve dans un beau digipack une version remasterisée de l’album (mais non remixée comme l’aurait souhaité Coverdale) agrémentée en guise de bonus de titres Live extraits du récent Live In The Shadow Of The Blues. L’occasion de constater que le groupe joue encore aujourd’hui 5 titres de 1987 sur scène, 20 ans après sa sortie. Le DVD bonus présente lui les fameux clips extraits de l’album (plus kitsch tu meurs!) ainsi qu’une sélection de morceaux live extraits du récent DVD Live In The Still Of The Night, les mêmes que sur le CD. L’intérêt est donc tout relatif pour les fans possédant déjà tous ces « produits », mais peut être une bonne manière de découvrir le groupe pour le néophyte.


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