CHRONIQUE PAR ...
Pietro
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
17/20
LINE UP
-David Coverdale
(chant)
-Mickey Moody
(guitare)
-Bernie Marsden
(guitare)
-Jon Lord
(claviers)
-Neil Murray
(basse)
-Ian Paice
(batterie)
TRACKLIST
1)Come an' Get It
2)Hot Stuff
3)Don't Break My Heart Again
4)Lonely Days, Lonely Nights
5)Wine, Women an' Song
6)Child of Babylon
7)Would I Lie to You
8)Girl
9)Hit an' Run
10)Till the Day I Die
DISCOGRAPHIE
Battre le fer tant qu’il est chaud. Voila une expression dont Whitesnake (ou son label) connait parfaitement le sens en ce début des années 80. En effet en moins d’un an le groupe aura sorti trois albums (dont un live), profitant ainsi de sa popularité grandissante pour s’imposer définitivement en Europe. Et pour une fois, qualité rime avec quantité, tant ce Come An’ Get It (ah ces titres d’albums…) se montre digne de ses prédécesseurs.
Sans le moindre répit après la tournée de Ready An’ Willing, le groupe trouve refuge dans l’ancienne maison de John Lennon, alors occupée par un certain Ringo Starr, pour écrire et enregistrer un nouvel album. Le résultat de ces sessions collectives (même si la plupart des titres seront encore signés Coverdale) est ce Come An’ Get It dans la lignée de son prédécesseur, tant au niveau du style que du son, domaine toujours réservé à Martin Birch. Tout juste pourra-t-on noter un ton un peu plus léger, un peu plus fun, se dégageant de cet opus qui respire la joie de vivre et la bonne entente qui régnait alors au sein du groupe. Le title track qui ouvre l’album sur un mid tempo groovy, suivi du plus enlevé "Hot Stuff" n’ont pas en effet le caractère triste et désespéré qui donnait à "Fool For Your Loving" toute sa force, toute son essence blues. Ici nous avons des morceaux légers, fun et entraînants, ce qui est déjà beaucoup, la section rythmique Paice/Murray faisant encore des merveilles de groove.
Le premier temps fort de l’album est le single "Don't Break My Heart Again", au refrain d’une efficacité redoutable, qui sera un succès dans les charts Britanniques et un classique du groupe en concert. Mais le meilleur moment pour votre serviteur reste le morceau suivant, le sublime "Lonely Days, Lonely Nights". Les influences blues et soul ressortent enfin sur ce titre déchirant et débordant d’âme, qui donne toute sa consistance à l’album. Un grand moment sur lequel Coverdale nous file plus que des frissons. Sans égaler ce sommet, le reste de l’album est d’un excellent niveau, que ce soit le très festif "Wine, Women An' Song" qui porte si bien son nom (la voilà la véritable Sainte Trinité!), le plus sombre et épique "Child of Babylon", le deuxième single "Would I Lie to You", ou encore le remuant "Girl" (seul morceau coécrit par Neil Murray). Le disque se termine en beauté sur le sexy et macho "Hit an' Run", modèle de groove (quel riff !), suivi de la belle ballade acoustique "Till the Day I Die".
Avec encore un excellent album, Whitesnake prouve qu’il peut être prolifique en gardant un niveau constant de qualité. Certes assez classique et n’apportant pas grand-chose de nouveau par rapport à Ready An’ Willing, ce Come An’ Get It souffre parfois de l’ombre de son génial prédécesseur. Il n’en reste pas moins une pièce de choix dans la discographie du Serpent Blanc. Malheureusement il marque aussi la fin de la stabilité du line up de rêve du groupe, ainsi que celle de son âge d’or. Un disque à découvrir.